Articles qui ont été publié ou auraient pu l’être. La valeur informative devrait être supérieure aux autres billets.

Et parfois c’est le style qui compte.

Guérisseur, trafiquant d’armes et banquier : entre matériel et spirituel, le parcours hétéroclite de Wilder

A cinquante ans, Wilder Ivan Monteza Hinetrasa n'avait peut-être pas de Rolex au poignet mais il avait déjà eu une vie bien remplie. Banquier, porteur d'affaires pour des trafiquants d'armes, aujourd'hui à soixante ans il est guérisseur au Pérou, dans la ville de Huánuco, située dans les montagnes andines, au centre du pays. Il fait découvrir les vertus électromagnétiques du site archéologique de Kotosh et propose aux visiteurs une guérison spirituelle moyennant finance. "Des ministres péruviens me consultent, et parfois je…

0 commentaire

Chavín de Huántar, l’un des plus anciens temples oraculaires du monde

Chavín de Huántar (de 950 à environ 400 av J.-C.) (( La datation au carbone 14 et ses méthodes n'a cessé d'être affinée (voire contredite) ces 30 dernières années. Les dates présentées ici correspondent à la dernière étude réalisée par Richard Burger, un archéologue étasunien qui a travaillé 40 ans sur le site. Plus d'explication dans son dernier papier de 2019: Understanding the Socioeconomic Trajectory of Chavín de Huántar A New Radiocarbon Sequence and Its Wider Implications. John Rick, son…

2 commentaires

Les peintures rupestres d’El Raudal du Guaviare en Colombie

Si vous n'avez jamais entendu parler du département du Guaviare, en Colombie, ne vous le reprochez pas. Il n'y a pas à ma connaissance d'agence de voyage qui mette cette région à son menu, car elle souffre encore d'une sombre réputation. Les Colombiens la craignent, résultat d'une cinquantaine d'années de guerre civile. Et ils ont en partie raison, car il convient de faire attention, du moins lorsqu'on se rend au centre du département du Guaviare. Les seuls Colombiens que l'on…

1 commentaire

La dame de Cao et l’archéologue anonyme qui fait vivre le passé dans le présent

Il est des hommes qui n'auront pas leur place au Panthéon. Leur nom n'apparaîtra dans aucun recueil et aucune dépêche d'agence ne les mentionnera jamais. Illustres inconnus, ils ont pourtant participé à sculpter le monde. Dans notre espace sémiologique, des villages reprennent des formes et des dessins de civilisations disparues, des voyageurs lointains se font tatouer des signes qu’ils trouvent plaisants. Sur le plan économique, des musées surgissent de terre, une ville offre des emplois inconnus jusque-là, comme guide et…

2 commentaires

La cosmovision des Bribris du Costa Rica

Dans le sud-est du Costa Rica, débordant un peu sur le Panama, vivent une dizaine de millier de Bribris. Il s’agit d’un peuple autochtone qui a le souvenir de l’invasion espagnole, et dont l’évènement ravageur a été incorporé dans les histoires que les anciens racontent. Les Bribris ont beaucoup changé depuis l’époque des Conquistadors et de la colonisation : la plupart d’entre eux ont un téléphone portable et débattent de comment utiliser (la maigre) manne touristique. Mais certains jeunes sont…

2 commentaires

Sur les hasards de la route de la cocaïne et de la révolution

Il existe deux manières de partir à la rencontre d'un pays. La première, la plus commode, est de se référer aux nouvelles et aux chiffres. La Colombie est à l'origine de 70% de la production de cocaïne mondiale. Fin août 2019, d'anciens leaders des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) ont déclaré vouloir reprendre les armes pour poursuivre le plus long conflit interne des Amériques. La Colombie souffre de ces deux maux qui s'enchevêtrent toujours plus intimement, c'est un fait…

0 commentaire

Les Kogis, ou comment survivre face à la modernité lorsqu’on valorise la tradition

« Lorsque vos scientifiques étudient la terre ou l’eau, c’est uniquement pour en tirer des bénéfices. Lorsque nous les étudions, c’est pour mieux les comprendre et les aider. Vos hydrologues et géologues nous tuent et tuent la Terre Mère ! », me lance dans le noir de la nuit un représentant du peuple kogi, dont je discerne à peine les traits. Me voilà propulsé émissaire de la civilisation occidentale auprès d’un peuple autochtone colombien, mandataire de compagnies d’extractions mortifères que…

2 commentaires

Des géants décimés pour une poignée d’ivoire, les dessous du braconnage d’éléphants au Kenya

La Tanzanie en 6 ans a perdu 60% de ses éléphants. Si par conséquent rien n’est fait, il ne reste que 4 courtes années pour pouvoir voir des éléphants dans ce pays. La pauvreté, l’appât du gain mâtiné de corruption et l’ignorance forment le triptyque dévastateur menant à la ruine de la mégafaune en Afrique. Tous les pays africains, même les plus soucieux de préserver leur richesse naturelle, sont aujourd’hui confrontés au fléau du braconnage. Afin de mieux appréhender la réalité de la lutte pour sauvegarder ce qu’il reste de la vie sauvage en Afrique, je suis parti pour deux semaines afin de participer à un programme au Kenya de soutien aux Rangers. J’y ai rencontré des héros parfois inconscients des dangers auxquels ils font face, car pour une poignée de dollars ils risquent leur vie pour protéger les derniers géants de la savane. Une rencontre passionnée, marquée de respect pour des gens qui risquent tout sans avoir des moyens à la hauteur de leur tâche.

Elephant braconné dans le parc de Tsavo, KenyaLes éléphants disparaissent de l’Afrique, mais pour la plupart d’entre nous cela ne reste que des chiffres qui se soustraient. Car on ne prend conscience de la valeur d’un éléphant que lorsqu’on voit le cadavre de l’un de ces mastodontes. Un immense sentiment de gâchis se mêle à l’odeur insupportable de la putréfaction. Tout ça pour ça ? 5 tonnes ou plus de viande qui ne seront pas même consommées, des mouches qui s’activent avec frénésie, et l’on remarque à peine la défense manquante de l’éléphant trépassé. Pour quelques kilos d’or blanc (environ 2’000 dollars le kilo sur le marché, mais le prix de vente peut atteindre 30 fois cette somme !), les vrais rois de la jungle se font mettre à mort. Car les braconniers, soucieux d’opérer rapidement, tuent la plupart du temps les éléphants pour une seule défense. Ce n’est que s’ils pensent ne pas avoir été repérés par les rangers qu’ils reviennent par la suite sur le lieu de leur méfait pour s’emparer de la défense restante. Les scrupules, les regrets appartiennent au monde de ceux qui observent les éléphants évoluer sans un bruit dans leur milieu naturel, émerveillés que de si grands animaux puissent se déplacer en silence. C’est cet univers, fermé aux braconniers vénaux, que les rangers du Kenya s’acharnent à préserver.

(suite…)

1
0

2 commentaires