Le 7ème art

La baleine

Nous voilà avec notre corps debout dans le soleil comme un palais plein de merveilles, mais, vous qui cherchez la vérité, ô âmes graves et nobles, descendez sous les fondations, de caves en caves. Moby Dick, Herman Melville Le dernier film de Darren Aranofsky, the whale (la baleine), est un bijou incompris. Le réalisateur, encensé à juste titre pour son OVNI Requiem for a dream, n'est pas parvenu à convaincre les critiques, contrairement aux précédents. Il s'agit pourtant du premier…

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Mushishi

Une poésie aussi vieille que le monde Qu'est-ce qu'un Mushishi ? La raison dirait "c'est un expert en Mushi". Mais la poésie, qui s'éloigne du rationnel pour rejoindre l'âme, expliquerait que "c'est un maître qui fait tomber des cornes qui poussent à causes de mots d'oreilles". A cheval entre les deux mondes, entre le logique et l'impensable, l'expérimental et l'imaginaire, l'explicatif et le contemplatif, Mushishi est un anime - aussi nommé "japanime", pour film d'animation japonais - qui vogue d'une…

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Ergo Proxy

Pour savoir penser, il faut savoir voyager. Malgré l'affirmation "je pense donc je suis" de l'animé Ergo Proxy, ses prétentions philosophiques sont relativement limitées. Bien que tel un Rousseau, Ergo Proxy clame "c'est de l'homme que j'ai à parler" et que ses références aux philosophes occidentaux s'accumulent tout le long des 23 épisodes (Descartes bien sûr, mais Derrida, Lacan, Husserl, Platon, Rousseau, Sartre, et tant d'autres sont de la partie), le film d'animation japonais n'explore pas sérieusement les différents maîtres…

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Survival of the dead – les zombies ne s’en relèveront plus

Parmi les grands mythes modernes, celui du zombie fait partie des plus riches : solitude, lutte pour la survie, consumérisme, écologie, humanisme, médias, la liste est longue. Le propre des grandes idées, c'est d'être si profondes qu'elles collent aux problématiques de chaque époque. Night of the dead, Dawn of the dead et Day of the dead, le tryptique du maître Romero, peut ainsi se revisiter à peu près à chaque décennie. La preuve ? Des petits enfants de Romero ne…

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Sunshine

Dany Boyle auteur inconstant, réalisateur erratique, ça ne fait aucun doute. Que les mêmes mains soient capables de mouler à la fois the Beach et 28 days later, c'est au mieux surprenant. Mais en se penchant avec plus d'attention ces réalisations, on retrouve un même membrane commune : un certain mysticisme, des questionnements riches prenant hauteur et intelligence, bien que parfois noyés dans un fatras de scènes d'action illisibles. Au demeurant belles, ces scènes, mais qui desservent le propos. Et…

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Polanski et pédophilie; la Suisse, garante de la justice ?

Sous ce titre provocateur, deux interrogations : quand est-ce que l’Helvétie verra le bout du tunnel dans son application de la justice ? Après la quasi-fin d’un du secret bancaire, une loi devenue inacceptable dans un monde au bord de la rupture économique, après – plutôt pendant – la confrontation avec la Libye dans une affaire d’arrestation d’un fils du Guide régnant, la voilà embarquée dans une histoire d’extradition qui promet de faire la une de la Pologne et la France. Second questionnement : qu’est-ce que c’est cette levée de boucliers du monde artistique, déplorant l’arrestation du cinéaste ?

N’y a-t-il pas contradiction entre les deux premières affaires – secret bancaire et Kadhafi – et cette dernière – Polanski ? N’y a-t-il pas deux poids, deux mesures ? Le secret bancaire était certes devenu intenable, la Suisse s’étant isolée depuis deux décennies, et ayant progressivement perdu et ses alliés et son statut de “puissance neutre”. Les montagnes d’argent amassées sous la légalisation de l’évasion fiscale n’était plus soutenables. N’ayant plus rien à apporter à ses alliés d’autrefois, et alors que le contexte était à la crise économique et à la chasse aux mauvais citoyens, le montagneux pays ne pouvait espérer garder un tel avantage économique. Et la Suisse sommée de suivre l’intérêt général (celui de l’Occident) sur l’intérêt individuel (celui de la Suisse). Dans l’affaire Hannibal Kadhafi (fils de), il s’agissait au contraire de faire primer la morale supérieure de l’Etat face à une justice spéciale d’élites. Dans les deux cas, la Suisse s’est pliée à l’intérêt général; très fortement incitée, dans le premier cas, elle a démontrer son isolement total dans les deux cas.

Mug Shot of Roman PolanskiPassons à l’affaire Polanski, celle qui nous retient ici. Le pays des Helvètes décide bravement, encore une fois, d’appliquer la même justice à tous. Arrestation donc, du réalisateur sur demande des Etats-Unis, qui ont émis un mandat d’arrêt international il y a 30 ans, pour une affaire de pédophilie présumée. Comment est-ce que l’artiste s’en est sortie jusqu’à aujourd’hui ? Grâce à la complicité bienveillant de différents Etats, au sommet duquel la France a offert sa nationalité au cinéaste recherché. Il est vrai que l’Hexagone a une politique d’asile assez incompréhensible pour tous ceux qui ne seraient pas Français : la “doctrine mitterrand”, qui s’était muée de doctrine gauchiste en véritable tradition d’Etat (puisque soutenue même par la droite plus tard), consistait à offrir l’asile politique à des terroristes sanguinaires. La vision de ce qu’est la justice “pour tous”, en France, m’a toujours laissé pantois. Dernier avatar sur le grill de cette tradition, Roman Polanski : les critiques fusent, jusqu’au Ministre de la Culture (un certain… Mitterrand) qui se dit “stupéfait” par la décision helvétique d’arrêter Polanski. Un homme poursuivit pour pédophilie aux USA. Qui a fuit lors de sa condamnation, en profitant de sa liberté provisoire sous caution. Cet homme, n’aurait-il pas fait la carrière formidable qu’on lui connaît (j’ai une préférence affirmée pour sa neuvième porte) , aurait-il eu droit à la moindre “stupéfaction” ? Certes non. Tout comme si les terroristes des Brigades rouges, au lieu d’être issus d’une idéologie de gauche, avaient penché à droite, aucune bienveillance partisane ne les aurait protégé. On aurait espéré la même mansuétude et la même prévenance à l’égard des prisonniers de Guantanamo. Mais il est vrai qu’eux, au contraire de Polanski, n’ont pas fait de carrière artistique. Est-ce que seuls les assassins et les pédophiles (présumés) auraient droit à la clémence française ? C’est à n’y rien comprendre.
(suite…)

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In the Name of the King: A Dungeon Siege Tale

Peut-on être de mauvais goût et insipide à la fois ? Cela n'a aucun sens, pas vrai ? Ca tombe bien, car la dernière oeuvre d'Uwe Boll, défiant toute logique, réussit un tel exploit . Uwe qui ? Mais si, allons, Uwe Boll, c'est BloodRayne (1,2,3 et bientôt 36, pourquoi pas) Alone in the Dark, House of the Dead, Postal , ou encore Far Cry qui sort cette année 2008. Un réalisateur boulimique de travail, qui tourne avec la cadence…

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L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Alors que la dernière Frontière américaine s'est effondrée, les Etats-Unis, se cherchant de nouveaux mythes, se tournent vers l'un des grands criminels de la fin du XIXe siècle, l'inventeur du pillage de banque, Jesse James, et en font leurs héros. Comment un bandit et assassin accède-t-il à un tel statut ? Vu à travers les yeux de celui-là même qui mettra fin à ses jours (mais non à son mythe), une tentative d'explication d'Andrew Dominik dans l'assassinat de Jesse James…

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