Les Etats-Unis d’Amérique

Obama et la continuité de la politique US; révolution programmée ?

Obama est certainement ce qui arrive de mieux aux USA depuis Kennedy. Un souffle d’air frais, une intelligence réellement idéale et non de circonstance uniquement, une empathie qu’on avait jamais vu parmi les politiciens de ces cinquante dernières années. Diplômé en relations internationales et en droit, il a su marier ses années d’éducation avec un militantisme tout d’abord éloigné des querelles politiques. Il est atypique dans l’univers politique étasunien; mais est-ce pour autant qu’un homme seul peut changer un pays tout entier ?

En matière de direction d’un Etat, la démocratie a tendance à placer des espoirs bien trop élevés sur ses dirigeants. Les attentes dépassent la marge de manoeuvre d’un leader politique, soumis à des contraintes invisibles; un homme politique, même élu, doit composer avec la situation crée par son (ses) prédécesseur(s), un contexte économique (et les moyens hérités de celui-ci), des alliances de circonstances, les promesses lancées durant sa campagnes, l’état des relations avec ses partenaires, etc. C’est pourquoi, à l’arrivée, l’électeur est parfois déçu du résultat, il ne comprend pas le décalage entre la volonté affirmer de procéder à des réformes, et le peu d’action entreprises par celui-là même qu’il a élu.

Ainsi, on a tendance à user de ce lieu commun du « ils sont tous pareils », prélude à un « tous des pourris ». Cela pour bien souligner que la classe politique, dans son ensemble, est peu courageuse, et qu’à droite comme à gauche, le statu quo est privilégié. Bonnet blanc ou blanc bonnet, au nom du réalisme, on approche les relations internationales comme une longue suite d’évènements qui se répètent plutôt que comme des ruptures. Et très souvent, c’est à juste titre, les réformes étant par définition plus hasardeuses que le statu quo; dans le premier cas, qui en dehors des devins serait à même de prédire avec certitude les résultats ?
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John McCain, the international relations expert

La course à la présidentielle étasunienne bat sont plein, et les augures sont plus indécis que jamais; Obama et Clinton pour les démocrates, McCain, Romney et Huckabee pour les républicains. Avec un léger avantage pour Clinton chez les « bleus », et un avantage conséquent pour McCain chez les « rouges ».

On nous présente ces élections comme celles du changement : les USA en ont soif, et les 3 candidats qui sont le plus en avance sur la course à l’investiture seraient Obama, Clinton et McCain. Tous les trois, à leur façon, représenteraient une fracture avec l’ère Bush, sur le point de s’achever.

En dehors de la saine naïveté qu’il y a de croire à ce genre de rupture radicale, qui pourrait toutefois être à la mesure du tremblement de terre provoqué par l’arrivée de Zapatero et la défaite de son rival Aznar, il convient rappeler qui est McCain : le plus expérimenté en politique des trois candidats, fin connaisseur des relations internationales, modéré, volà comment on nous le présente. Vraiment ?

Une petite vidéo pour nous rafraîchir la mémoire, montrant un McCain pas si fin qu’on veut bien le croire, où l’on se demande où est passé sa diplomatie fruit d’une expérience plusieurs fois décennale :
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Pour en finir avec le 11 septembre, le président du 12 septembre

Le 30 septembre dernier, Thomas Friedman s'est fendu d'un éditorial qui, sans représenter à lui seul tous les Etasuniens, donne une bonne idée de la remise en question qui agite aujourd'hui bien des esprits au pays de l'Oncle Sam. Il est temps de se rappeler que les USA sont une démocratie si forte, qu'elle est capable de nourrir une opposition en son sein. C'est également une démocratie qui partage tant de nos valeurs, qu'il serait malvenu d'en rester éloigné. Les…

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Wolfowitz, la Banque mondiale et les néo-conservateurs : le ménage à trois est impossible

Si il est bien quelque chose de noble au sein du néo-conservatisme étasunien, c'est le sens de l'amitié. Peu reluisant, plus repoussant, sont le mensonge, la vénalité et le manque total de scrupules des membres de ce courant politique appartenant à l'aile droite du parti républicain. Comment oublier que les attaques d'une rare violence émises par les néo-conservateurs à l'encontre des systèmes onusiens, taxés d'inutiles, gaspilleurs, lents, et surtout corrompus ? Si la ferveur anti-multilatéraliste atteint son apogée avec les…

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Des criminels pour pacifier l’Irak

C'est bien connu, il n'y a rien de tel pour attraper un voleur, qu'engager un autre voleur. La même logique semble être en oeuvre en Irak, où comme l'explique Philippe Grangereau (sur Libération), les criminels étasuniens sont envoyés au front pour maintenir l'ordre. Comme il le rappelle justement, bien qu'à travers un raccourci un peu rapide, les bavures commises par les GI's pourraient avoir une explication dans le pédigrée des militaires US. Les militaires sont rarement la fine fleur d'une…

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La torture rend sourd

Il existe deux types de personnes susceptibles de se rendre sur un plateau télé : les étudiants (et post-étudiants qui n'ont toujours pas trouvé de boulot) à la recherche de temps à tuer, et les retraités à la recherche d'une occupation. La première catégorie se trouve principalement sur les émissions nocturnes, alors que la seconde accompagne les programmes se levant avec les coqs. A chacun sa chasse gardée. Me rangeant moi-même dans la première catégorie (paragraphe b, même), j'ai chaussé…

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L’Irak face à la guerre civile : « je vous l’avais bien dit »

A un enfant qui, malgré les mises en garde parentales, se serait renversé la casserole d'eau bouillante sur les genoux, on lancerait un "on vous l'avais bien dit". Dans le cas de l'Irak libéré de Saddam Hussein par les USA et pourtant en pleine guerre civile, il serait malavisé de faire montre d'un tel paternalisme. Il n'empêche : les nombreuses mises en garde des intellectuels arabes réfugiés en France, des spécialistes moyen-orientaux, des politiciens opposés à l'invasion de l'Irak, avaient…

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La peur de l’Occident se cristallise – murs de séparations

La Chambre des Représentants US a voté le jeudi 15 décembre au soir une loi autorisant la construction d'un mur - ou plutôt de cinq portions de murs - séparant les USA de leur voisin mexicain. Cela, officiellement pour des raisons de sécurité, mais l'interprétation du Figaro qui y verrait des raisons identitaires n'est pas à négliger. A ne pas négliger non plus : cette loi, à confirmer encore par le Sénat pour être définitivement adoptée, est la première à…

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