« De 6 à 27: Quelle Europe ? » – l’Europe avance-t-elle ou recule-t-elle ?

A l'initiative du Centre européen de la culture, une prometteuse conférence a réunit à Genève Mme Simone Veil (ancienne ministre à la santé, ancienne présidente du Parlement européen), le Prof. Laurens Jan Brinkhorst (ancien vice-premier ministre hollandais), le Prof Klaus Gretschmann (directeur général au secrétariat général du Conseil de l'Union européenne), Charles Kleiber, secrétaire d'Etat suisse pour l'éducation et la recherche, ainsi que Pascal Lamy, le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et ancien commissaire européen. Cette présentation…

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Il y a un an, le TECE mourrait déjà

Il y a pile un an aujourd'hui, le peuple français scellait la destinée du Traité Etablissant une Constitution pour l'Europe (TECE), en le refusant à presque 55 %. On s'accordait à l'époque sur le facteur décisif qui fit basculer le vote : le ralliement des votes de gauche derrière l'étendard "anti-libéral", avec pour chef de file le très médiatisé Laurent Fabius (Parti socialiste). La plupart des journaux ayant une rubrique internationale s'interrogent aujourd'hui sur le futur de l'organisme supra-européen :…

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Le retour du plombier polonais masqué : il est en Suisse

Votation sur l’accord bilatéral UE-Suisse : Cachez-moi ce plombier que je ne saurais voir

La Suisse s’apprête à voter le 25 septembre 2005 sur l’extension au dix nouveaux membres de l’Union européenne (UE) de la libre circulation des personnes, l’un des volets l’accord bilatéral Suisse-Union Européenne. Sur de nombreux points, l’émotion provoquée par les arguments d’opposition (de droite ou de gauche) n’est pas sans rappeler ce que vient de vivre la France le 29 mai dernier : on y discute beaucoup de plombier polonais.

Face à des discours aux senteurs xénophobes consécutifs aux débats populaires sur le Traité établissant une constitution pour l’Europe (TECE) en France, la réaction de l’office du tourisme polonais à Paris a été exemplaire. Tournant en dérision les dires des détracteurs du traité, elle pouvait même rassurer par son audace. Mais après tout, les Polonais ont eux aussi connu des débats teintés de peur de l’étranger, et ce peu avant son adhésion à l’UE. Peur de perdre la main sur le marché national de l’électricité, peur de devoir assumer le rôle de gardien des frontières européennes, peur de l’immigration ukrainienne, les arguments qui ont fusé de part et d’autre n’atteignaient pas des sommets.

Toutefois, si le débat sur l’Europe, qu’il soit français ou polonais, trouve pour terreau commun la peur, il serait maladroit de penser pouvoir évacuer cette frayeur sans s’y attarder : le malaise est plus profond qu’on ne le croit, il contamine tous les débats européens aujourd’hui. Même les pays hors UE, comme la Suisse.

La Confédération helvétique a pour image bien ancrée dans l’inconscient collectif d’être un eldorado banquier; ce que l’on a tendance à oublier, c’est que si le pays possède le deuxième PIB par tête d’habitant le plus élevé au monde (après le Luxembourg, chiffre 2001 Banque Mondiale), il a aussi dans un de ses cantons un taux de chômage que l’on pourrait cyniquement qualifier d’eurocompatible : 7,5 % à Genève, l’un des deux poumons économiques du pays.

Avec son marché du travail difficile, la crainte de l’ouvrier polonais domine les débats lorsque l’on parle d’Europe dans le montagneux pays. Simple effet boule de neige ou réelle angoisse ? La persistance, la virulence des propos entendus çà et là sont autant d’indices que l’inquiétude n’est pas que passagère. Le parti de l’Union Démocratique du Centre (UDC), première force politique du pays, s’est hissé à cette place à coups de formules expéditives stigmatisant les étrangers, la criminalité galopante, le libéralisme économique débridé.
(suite…)

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