Arrière-garde: la constitution se dote du nucléaire à Genève (Crey-Malville 1: Genève 0)

On pensait le débat d’arrière-garde; il n’en est rien, les partis de droite ont décidé la semaine dernière de réintroduire le nucléaire dans le petit canton de Genève par la grande porte, par la constitution. Et comme on va le voir, l’hypocrisie fait office de seul argument.

Rappel des faits partial mais non partiel : depuis 2009, le canton de Genève réécrit sa constitution. Vieille de 1847, considérée comme dépassée, il a été décidé de la dépoussiérer. Avec pour résultat, selon le parti des Verts, une régression sociale et, aujourd’hui, environnementale. En voici le communiqué de presse, suite au vote des constituants qui ont choisi de réintroduire le nucléaire dans le canton de Genève :

Constituante: Les Verts passent dans l’opposition

Après la régression sociale, la régression environnementale

La droite, majoritaire à la Constituante, a supprimé, hier 30 septembre 2010, la garantie constitutionnelle anti-nucléaire sur l’énergie en rayant l’article de l’actuelle Constitution qui enjoint les autorités cantonales à s’opposer par tous les moyens au nucléaire, élément fondateur et structurant de toute la politique énergétique du canton. Les Verts dénoncent avec force cette remise en cause frontale de la politique énergétique menée ces 25 dernières années à Genève suite à l’adoption de l’initiative « L’Energie notre affaire ».

Pour les Verts, un fossé béant est en train de se creuser entre les aspirations de progrès social et environnemental de la population genevoise et la vision purement libérale et économique de la droite genevoise à la Constituante. La position des Verts est désormais claire : en l’état ils s’opposent au projet de Constitution.

La droite vide largement de son sens les indispensables efforts que l’Etat doit entreprendre en faveur des économies d’énergie, des énergies renouvelables et de la lutte contre les gaz à effet de serre. Elle ajoute ainsi à son forfait une série de thèses lénifiantes, rejetant notamment toute référence aux accords internationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre : «Les autorités mettent en place des politiques propres à réduire les gaz à effets de serre conformément au droit fédéral». Cette régression est un comble pour un canton qui avait montré la voie en adoptant, en 1986, un des textes les plus novateurs en la matière.

Il va sans dire que la constituante a franchi une nouvelle étape vers le gouffre. Après le refus de l’égalité entre femmes et hommes, le démantèlement du droit au logement et d’autres votes du même type, comme l’interdiction faite aux fonctionnaires de siéger au Grand Conseil, le groupe des Verts&Associatifs dénonce, une fois de plus, ce travail de sape constitutionnel qui s’apparente, chaque jour un peu plus, à une entreprise de régression systématique.

Gageons qu’à l’aune de ces régressions, le choix du peuple genevois vis-à-vis de cette nouvelle Constitution en sera facilité.

(suite…)

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Les services publics sont-ils encore nécessaires ?

A l’heure où la Suisse entière s’interroge sur le sort à réserver à Swisscom (opérateur national historique et public du pays), et décider si il faut privatiser ou non l’entreprise, mon interrogation personnelle porte elle sur un point en amont : à force de déblatérer autour du « besoin » d’un service public dans le domaine, s’est-on penché de savoir ce qu’est un service public ? Lorsque j’entends certains discours socialo-marxistes autour du besoin impérieux de garder Swisscom dans le giron étatique, non pas parce qu’elle fait partie des quelques entreprises rentables détenues par l’Etat, mais parce qu’elle serait aujourd’hui soucieuse de ne pas avoir une logique d’actionnariat propre au secteur privé, je me gausse. Ces individus sont soit totalement aveuglés par leur idéologie, soit n’ont jamais fréquenté un service d’Etat, et a fortiori Swisscom.

Pour le cas de Swisscom, il suffit de se rendre auprès de l’un des nombreux shops que possède le géant bleu : le débit doit être assuré, les clients qui posent des questions rapidement expédiés. Le vendeur passe trop de temps avec les clients, trop curieux ? Il se fait blâmer dès que son supérieur s’en apperçoit. Stress, rentabilité, efficacité, les contours du service public mériteraient d’être mis en exergue. Pour l’instant, je n’entends le téléopérateur se réclamer du public que lorsqu’on s’attaque au « dernier miles » (reliquat de sa position de monopoleur historique) : ce sujet pousse les dirigeants de l’entreprise à se draper d’habits de couleur rouge chaude, et à proférer une diatribe quasi-stalinienne. Cependant, hormis la défense de cet avantage particulier, la position est bien plus pragmatique, dirait-on. Tourné vers la rationalisation, devrait-on avoir le courage de dire.

Swisscom n’a à mon sens plus aucun lien avec le service public, et s’offusquer lorsqu’on parle de lâcher l’entreprise aux « chiens du privé » semble, encore une fois, totalement déconnecté de la réalité. Un combat d’arrière-garde. Surtout que, contrairement au domaine de l’énergie (électricité), il n’y a pas de raison d’Etat derrière. Beaucoup d’énergie inutilement gaspillée.

Swisscom est toutefois emblématique de la victoire de la doctrine néo-libérale. Elle s’est diffusée d’autant plus facilement chez Swisscom, qui est une entreprise soumise à la rude concurrence d’un secteur pleinement mondialisé; mais n’y a-t-il aucune répercussion des économies demandées par les « citoyens-contribuables » auprès des autres secteurs du public ?

L’assurance chômage, dans une schizophrénie dysfonctionnelle qui caractérise les services d’Etat suisses, permet l’intervention de la concurrence dans un secteur étatisé. Mais contrairement à l’assurance maladie (emblème de cette schizophrénie), l’Etat est lui-même en concurrence avec le privé. Tout citoyen qui demande à avoir accès à l’assurance chômage se voit proposer, lors de son inscription, un choix parmi diverses caisses de chômage. Ce choix semble peu important, au départ, puisqu’il s’agit d’élire un caisse qui aura le priviliège de payer l’assuré, après avoir calculé ses éventuels droits. Le placement, le contrôle de présence (anciennement le « timbrage »), sont effectués par un service d’Etat, les Offices régionaux de placement (ORP), qui est imposé à l’assuré. Après tout, il est normal que le contrôle soit effectué par les représentants des pouvoirs publics.

Pour le domaine du paiement, où un libre choix est possible, chaque caisse cantonale va subir la concurrence. Ce qui, à n’en pas douter, pousse les cadres de l’Etat, à rationnaliser, à rentabiliser au maximum leurs employés. Délire de gaucho ? Il faut que je partage ici une expérience personnelle. Je me suis rendu auprès de ce service pour entendre qu’on « ne peut pas vous consacrer autant de temps ». Saisi d’angoisse, jettant un oeil suspect alentour, mes oreilles s’étonnaient de ne pas entendre les quelques petites notes de la publicité de Swisscom. Pas autant de temps ?
(suite…)

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Elections de l’exécutif genevois : Khalil Gibran ou Paul Aymon ?

Je n'en avais pas du tout entendu parler, c'est pourquoi la surprise m'a cueillit avec une douceur inouïe. Un prophète est candidat à l'exécutif genevois ! Voilà à quoi ressemble sa candidature : sobre, mais chrétienne. Loufoque, mais engagée. Incompris, mais christique. Une croix, un "nom de parti" choc, un métier pas assez reconnu de nos jours, Paul Aymon n'y va pas par quatre chemins. Une interview bien faite pour connaître le bonhomme, et vous voilà au courant des dessous…

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Photos en direct live

"Los van van", des cubains idolâtrés dans le monde de la salsa, en live à Genève. Bonne ambiance, très sympa, les fesses se remuent à tout va. Viva Cuba !

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