La fin du libéralisme et la fin de la culpabilité – Israël perdra la guerre

Le sentiment culpabilité vis-à-vis des victimes, qui a conduit à la construction de l'ordre libéral mondial après la Seconde Guerre Mondiale, est en perte de vitesse depuis un peu plus d'une décennie en Occident. Il n'est pas étonnant que l'ordre libéral soit lui aussi mis à mal. Les événements qui s'accélèrent au Proche Orient depuis le 7 octobre 2023 nous le démontrent sans détour, il n'est plus question d'avoir honte des crimes commis lors de l'holocauste par exemple. Ainsi, si…

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Prise trois : l’extrémisme à nouveau au pouvoir, rappel

La victoire du hamasAprès avoir annoncé la “victoire confortable” du Fatah dans la journée du 25 janvier, les journaux ont dû tourner casaque : c’est le Hamas, parti prônant la lutte armée contre Israël, qui dans les faits a la majorité (mais non absolue) au parlement palestinien.

Ma réaction à vif fût de faire un parallèle avec l’Algérie. L’Algérie est une sale histoire qui m’a fait beaucoup réfléchir sur le concept de démocratie, sur des propos démagogues au possible tels que “le peuple a toujours raison”. L’Algérie est à ma connaissance le premier fossoyeur de Rousseau : en décembre 1991, le FIS prédit dès le premier tour comme étant susceptible de prendre le pouvoir dans le vaste Alger, toute l’élite politique refusera l’évidence, se sacrifiant (“démission” du président Chadli) au nom de la démocratie. Souvent bien aidée par l’armée, mais ce n’est pas le propos : l’Algérie démontre que le peuple n’a pas toujours raison, et que parfois il peut pousser les dirigeants à choisir entre la préservation des valeurs démocratiques, et la préservation de la démocratie elle-même. Cruel dilemme, surtout lorsqu’on sait rétrospectivement que de ce choix résultera la guerre civile la plus meurtrière qu’ait connu un pays arabe. Contrairement aux idées reçues, Hitler n’est pas arrivé au pouvoir par la voie des urnes : n’oublions pas l’incendie du Reichstag. Et jusqu’à l’Algérie, on pouvait encore croire que des élections démocratiques permettaient de se prémunir contre le fascisme, qu’il soit vert ou brun.

Une seconde piste de réflexion m’a été suggérée par le blog “le monde à l’envers”, lequel se lance dans une comparaison avec l’arrivée du FPOe de Joerg Haider en Autriche. Bien qu’en (très) profond désaccord avec la plupart des billets de ce blog, je trouve la comparaison plutôt bien trouvée : c’est pourquoi je me suis lancé dans l’épluchement des archives d’époque, des commentaires liés à l’arrivée de Haider. Bien que conscient des grandes différences qu’il peut exister entre l’histoire autrichienne et palestinienne, des limites de l’analogie entre les deuxième et troisième exemples d’une population portant démocratiquement le fascisme au pouvoir, je crois qu’il peut être intéressant d’observer comment l’information fût traitée en octobre 1999, lorsque le FPOe fût la grande surprise législative autrichienne, arrivant en deuxième position derrière les éternels sociaux-démocrates, et devant les conservateurs.

Plus qu’une comparaison Palestine-Autriche, je vais me hasarder à retracer de manière relativement détaillée les événements qui suivirent la percée du FPOe. En effet, si la tentation d’en extraire la seule moelle est forte, à des fins analytiques, le futur comportement du gouvernement palestinien est à mon avis très incertain. Aussi, la synthèse comparative serait par trop biaisée pour être objective; ma rétrospective sera donc principalement factuelle.
(suite…)

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