San Carlos de Bariloche, la Suisse de Patagonie

Les Argentins dénomment affectueusement la région de San Carlos de Bariloche "la petite Suisse". On peut y skier en hiver, manger une ragoûtante fondue au fromage ou au chocolat, grimper des montagnes et dormir dans des refuges près de lagunes cristallines. On y trouve même une "Colonia suiza", un hameau qui s'éveille parresseusement le matin venu, au fil de l'arrivée des touristes argentins ou étrangers; les Barilochenses sont fiers des racines helvétiques de leur région. Leur ville est jumelée avec…

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Daniel Chappuis, un viticulteur entré dans la légende en Bolivie 

(Cet article est paru dans l'EchoMagazine du 24 juin 2021) Dans des villages isolés du sud de la Bolivie, on conte les exploits de Daniel Chappuis, viticulteur vivant aux Paccots, près de Châtel-Saint-Denis. Les locaux partagent avec respect et fascination les histoires de cet homme qui, depuis plus de vingt ans, se rend chaque année dans la région et la parcourt en long et en large. Le Suisse, qui cumule au total plus de deux ans de présence sur les…

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Amnesty International dit non à l’initiative sur le renvoi et au contre-projet

Berne/Lausanne, le 2 novembre 2010. Amnesty International dit non à l'initiative sur le renvoi et rejette également le contre-projet qu'elle estime inutile. Une fois de plus, le peuple suisse est appelé à se prononcer sur une initiative qui viole sciemment le droit international. La votation est utilisée par les initiants, par un discours xénophobe et par un abus du droit d'initiative, pour renforcer son capital politique. Pour l'organisation de défense des droits humains, une nouvelle base constitutionnelle en la matière…

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Oskar, dessine-moi la Suisse du futur

Suisse 2020. La dernière femme quitte le marché du travail, suite au vote de l'initiative dite « Nous les Suisses, on veut faire comme les chevreuils ». En effet, chez les chevreuils, la femelle se cantonne à élever les petits et s'occuper de la nourriture, rejoignant ainsi les aspirations de l'ancien conseiller fédéral Ueli Maurer pour la gent féminine. Suite à la rupture des bilatérales et au meurtre de l'ambassadeur de l'UE en Suisse par le président à vie Oskar…

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L’échec d’un pays : la Suisse interdit de construire des minarets

minaret missiles campagne udcNous y voilà. 60 % des Suisses ont lancé un vibrant cri de peur, d’incompréhension, de haine : il sera dorénavant interdit de construire un minaret en Suisse. Pourtant, presque tous les partis étaient unis derrière le rejet de l’initiative populaire : seul l’extrême droite soutenait la proposition de réglementer leur construction. Et pourtant. Avec un taux de participation peu courant (pas loin de 60% à Genève, une moyenne de 52% en Suisse), le vote est sans appel. Il prouve, une fois encore, que la puissance de l’extrême droite est intacte : ces dernières années, les objets acceptés par le peuple alors qu’ils n’étaient que soutenus par cette formation politique ne se comptent plus.

Alors que faire ? Les élites politiques, clairement, n’arrivent plus à expliquer la complexité du monde à leurs populations. On le voit, lorsqu’on consulte les Européens sur l’avenir de l’Europe, les débats ne prennent aucune hauteur. Comment oublier que le droit à la vie inscrit dans feu le Traité établissant une Communauté Européenne déborde en France sur la peur de voir remettre en question le droit à l’IVG ?

Il semble invraisemblable que la seule question des minarets ait poussé les citoyens helvétiques à glisser un non massif dans l’urne. C’est assurément un « non » aux questions pêle-mêle véhiculées par l’islam, que ce soit la bourqa, la séparation filles-garçons à la piscine, et tutti quanti qui se sont vues attaquées ce dimanche 29 novembre. Pas de clivage ville-campagne, pas plus de röstigraben (partie francophone du pays opposée à la partie germanophone), c’est à l’unisson que le peuple suisse s’attaque de front aux musulmans. L’ampleur du vote a dépassé nombre de ses défenseurs, s’empressant de rappeler que cette initiative populaire n’était pas « contre » l’islam, mais uniquement contre les minarets. Il est assez cocasse de voir les mêmes qui hier, rappelaient combien l’islamisation rampante de nos société étaient dangereuse, se muer en VRP de la tolérance inter-confessionnelle aujourd’hui. Les risques inhérents à cette votation sont réels, et personne ne voudra les assumer.

Car les risques, quels sont-ils ? L’image du pays est évidemment désastreuse. La crédibilité auprès du monde musulman risque d’être réduite à peau de chagrin. Au Maghreb et au Mashrek, la tentation de prêter une oreille attentive aux élucubrations de Mouammar Kadhafi, ennemi de toute une nation, sera plus forte que jamais : jusque-là, il prêchait que l’islamophobie gangrenait la Suisse, seul dans son désert, mais la votation semblera lui donner raison. Par ailleurs, la crainte de voir une fuite des épargnes déposées dans les coffres helvétiques est plus justifiée que jamais; annus horribilis pour le secteur bancaire qui, touché par la crise et par l’effritement accéléré du secret bancaire, ne doit plus savoir que faire. Ainsi, les problèmes engendrés par cette votation sont multiples : difficultés exacerbée pour la politique extérieure (et pas seulement vis-à-vis des dirigeants étrangers, car après l’affaire des caricatures de Mahomet, quelle sera la réaction des populations musulmanes ?), stigmatisation des musulmans en Suisse et remous économiques. Les milieux politiques et économiques vont devoir faire preuve d’inventivité pour contrebalancer les effets potentiellement dévastateurs de cette votation.

Les 40% de la population qui ont refusé les amalgames simplistes et la guerre des civilisations vont se mobiliser, c’est certain. Bien que je doute du moindre impact que pourrait avoir certaines formes de mobilisation (je ne compte plus le nombre de fois que j’ai reçu des invitations à rejoindre des groupes « facebook »), il est primordial de rappeler que sur une partie de la population s’exerce de plein fouet la tyrannie de la majorité. Que des Suisses ont mal à leur nationalité en ce jour, et qu’accepter le résultat de cette votation fera appel à toute la foi qu’on peut nourrir dans la démocratie.
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L’export du matériel de guerre en Suisse; un débat de clocher

Le 29 novembre prochain, la petite (autrefois calme) Confédération helvétique s'attaque à de grandes questions, en consultant sa population sur deux initiatives : faut-il cesser l'exportation de matériel de guerre, faut-il interdire la construction de minarets en Suisse. Les partisans de cette dernière initiative n'ont pas hésité à faire un lien entre les deux objets, transformant les minarets en missiles. La Suisse a donc à se prononcer sur l'exportation de missiles (le matériel de guerre) mais aussi sur son importation…

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Imprescriptiblité des actes pédo-pornographiques : le triomphe de la démocratie kitsch

La démocratie suisse, l’une des plus avancée au monde en ce qui concerne les prérogatives accordées au peuple, a encore donné la parole au pouvoir de la victimisation : hier, 30 novembre, l’initiative populaire concernant l’imprescriptibilité des actes pédo-pornographiques a été acceptée. De justesse, mais il faut noter que l’association de la Marche blanche a fait campagne contre la quasi totalité des acteurs politiques du pays, sans beaucoup de moyens, face à des médias plutôt hostiles. Malgré cela, il n’est que peu de régions qui l’aient refusé, les Helvètes ayant troqué leur sens critique contre un « accord catégorique sur l’horreur que représente la pédophilie ». Les anciens grecs avertissaient déjà : une démocratie sans garde-fous, c’est une démocratie victime des modes, des sentiments, où l’irrationnel est roi. Depuis hier, la Suisse doit se doter d’un arsenal législatif rendant possible la poursuite d’un acte à caractère sexuel sans contrainte de temps. A 60 ans, poursuivre son père ou sa mère de 90 ans sera désormais possible.

C’est le règne de l’irrationnel, car il était impossible de s’opposer de manière argumentée aux défenseurs des victimes de tels actes. Y a-t-il vraiment parmi les Suisses des gens qui souhaitent voir les abuseurs d’enfants épancher en toute quiétude leurs déviances ? Bien sûr que non. Raison pour laquelle le Conseil fédéral (l’exécutif suisse) avait pris les devants et proposé une limite d’âge pour déclencher de telles poursuites : 33 ans. Un âge arbitraire, certes, mais lorsqu’on imagine les difficultés qui peuvent surgir lors de la collecte des preuves et témoignages dans une affaire qui se serait produite au minimum 15 ans auparavant, la plafond semble raisonnable. Mais en face des différents arguments, il existe le kitsch : une émotion à la force irrésistible, qui emporte tout sur son passage. Une émotion unanime qui, vantant la douleur des victimes, ne fait pas cas de la rationalité ou de l’intérêt général. Ou bien vous êtes avec nous, ou bien vous êtes contre nous; il faut choisir son camp.
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Il est anticonstitutionnel d’interdire de fumer dans les lieux publics à Genève

Depuis le 1er juillet de cette année, les terrasses étaient plus bondées que d’habitude dans la petite ville du bout du lac; la météo était plus ensoleillée que de coutume, assurément, mais l’entrée en vigueur d’un loi interdisant de fumer dans les lieux publics est venue renforcer cette habitude saisonnière. Or, le Tribunal fédéral a rendu aujourd’hui une décision inattendue : l’initiative populaire interdisant la fumée dans tous les lieux publics a été invalidée. Il est autorisé, dès aujourd’hui et avec effet rétroactif, de fumer dans les restaurants, les bars, les discothèques. Coup de tonnerre. MM. Amaudruz, Yagchi, et Pardo, qui ont recouru contre la loi jusque-là en vigueur, se moquent de la volonté de presque 80 % des citoyens genevois. Enfin, c’est ainsi que l’on retiendra l’histoire. Ou peut-être pas.

Illustration de cigaretteIl est difficilement compréhensible que l’organe chargé de veiller à la constitutionnalité des lois, déclare qu’interdire de fumer soit anticonstitutionnel. Le goudron et la nicotine, un droit garanti par le papier le plus sacré de notre édifice ? Que nenni, il ne s’agit en rien de cela, ne brûlons pas encore nos manuscrits sacrés, emportés par notre guerre contre les fumeurs. Si acte illégal il y a eu, il ne réside pas dans le fait se lancer dans une chasse à l’intoxiqués, mais dans le mode d’adoption de la loi : c’est le Conseil d’Etat (l’exécutif) qui a légiféré, au lieu du Grand Conseil (le législatif). Cette seule règle constitutionnelle, pierre angulaire de la séparation des pouvoirs, a été bafouée. L’exécutif, sous la houlette d’un politicien zélé, s’est laissé emporté par l’enthousiasme et arrogé des droits qu’il n’a pas. Celui d’édicter des règles.

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