Code d'Ur-Nammu

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Le Code de Ur-Nammu est le plus ancienne tablette contenant un code juridique qui nous soit parvenue. Elle fut rédigée en sumérien vers 2100-2050 av. J.-C.

Le premier exemplaire du code fut découvert en deux fragments à Nippur, puis fut traduit par Samuel Kramer en 1952. L'état partiellement détruit de l'exemplaire ne permit que de lire que le prologue ainsi que seulement cinq lois. Des tablettes furent ensuite trouvées à Ur puis traduites en 1965 permettant la reconstitution de près de 40 des 57 lois que comprend le texte[2] Un autre exemplaire découvert à Sippar contient de légères variantes.

Voici le prologue brièvement résumé (from Samuel Noah Kramer, L'histoire commence à Sumer, 1994) :

Quand le monde eut été créé et que le sort de Sumer et de la cité d'Ur eut été décidé, An et Enlil, les deux principaux dieux sumériens, nommèrent roi d'Ur le dieu de la lune, Nanna. Celui-ci à son tour choisit Ur-Nammu comme son représentant terrestre pour gouverner Sumer et Ur. Les premières décisions du nouveau chef eurent pour objet d'assurer la sécurité politique et militaire du pays. Il jugea nécessaire d'entrer en conflit avec l'Etat voisin de Lagash qui commençait à s'accroître aux dépens d'Ur. Il vainquit son souverain, Namhani, et le mit à mort, puis, fort de l'aide de Nanna, roi de la cité, il rétablit les frontières primitives d'Ur.

Alors vint le moment de se consacrer aux affaires intérieures et d'instaurer des réformes sociales ou morales. Il révoqua les fraudeurs et les prévaricateurs ou, comme le code les désigne, les "rapaces" qui s'appropriaient les boeufs, les moutons et les ânes des citoyens. Il établit un ensemble de poids et de mesures honnêtes et invariables. Il veilla à ce que "l'orphelin ne devînt pas la proie du riche, la veuve la proie du puissant, l'homme d'un sicle la proie de l'homme d'une mine".

Le passage qui annonçait et justifiait les lois énoncées à la suite a été détruit. San doute expliquait-il qu'elles avaient pour but de faire régner la justice et d'assurer le bien-être des citoyens.

Pour l'un des plus anciens codes juridiques connus, l'avancée est remarquable. Il institue, par exemple, une forme de compensation financière en cas d'atteinte physique, que l'on peut opposer à la loi du Talion ("œil pour œil, dent pour dent") principe de base du droit babylonien. Les actes de meurtre, vol, adultère et viol restent cependant punis de la peine capitale.