Histoire de vins

Bouteille de Guelbenzu 2004Je ne vais choquer personne en disant que la Colombie n’est pas vraiment un pays de vin. Ni le climat ni le relief ne permettent la culture du précieux raisin. Mais les amateurs de vins n’entreront pas en déprime grave en venant en Colombie, sauvée de l’absence du sang du Christ par son allié: le Chili.

Imaginez vous bien que la Colombie est un pays moderne, doté de centre commerciaux gigantesque où tout est importé. Même si je ne suis pas un partisan de l’importation à  outrance (ça pollue beaucoup) il faut quand même pas se laisser mourir. Pour cela je choisis le vin chilien, excellent, moins cher et moins coûteux en transport que le vin français. De plus, actuellement tous les professionnels du vin s’accordent pour dire que le vins chilien à  connu ces dernières années un virage qualitatif. Je cite: il est dorénavant possible de dénicher des vins amples, riches et charpentés, sans retrouver cette lourdeur, cette sensation volumineuse auxquelles ils nous avaient habitués. (( Le chili dans la cour des grands, le Devoir (Québec) du vendredi 6 octobre. )) Alors on est content, on peut accompagner les succulents mets colombiens avec un vin chilien amplement charpenté!

Voir plus d’info et la route du vin au Chili

Elections douteuses en Equateur

Lac San Pablo d'où on peut voir la montagne ImbaburaDimanche dernier, le 15 octobre, c’était au tour du peuple équatorien de se présenter aux urnes pour élire son nouveau président. L’ambiance n’était pas à  la joie. L’Equateur est devenu coutumier d’une forte instabilité ces dernières années. Depuis 1997 trois présidents ont été démis de leur fonction, on ne compte plus le nombre de fois où le pays a changé sa constitution ni le nombre de manifestations populaires. Pourtant il fallait aller voter, c’est obligatoire et les deux candidats qui passèrent le premier tour ne sont pas des politiciens issus des partis traditionnels, qui eux sont totalement délégitimés.

Le candidat conservateur est un milliardaire, qui a fait fortune dans le monde de la banane, sa campagne fut probablement la plus populiste de toute. Noboa a distribué des ordinateurs, des médicaments et des habits à  la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté, c’est à  dire 60% de la population.

Il va se confronter au second tour contre le candidat qui se défini lui même comme “gauchiste chrétien”. Correa est le candidat “anti-système”, intéressé par la révolution bolivarienne, c’est un nationaliste fort en gueule, ex ministre de l’économie. Il promeut un moratoire sur le paiement de la dette extérieure et l’éloignement des Etats-Unis, voulant rompre les négociations sur le traité de libre échange. Son programme passe aussi, évidemment, par une Assemblée constituante.

Il était annoncé, par les sondages, grand vainqueur du premier tour avec 36% d’intention de vote. Le résultat est bien différent, il lui accorde 22,5% derrière Noboa qui obtiendrait 26%. Même si le résultat ne change pas l’existence du deuxième tour, le fait que le système de comptage soit tombé en panne après le dépouillement de 70% de vote a laissé planer un doute.
Les partisans de Correa sont alors descendu dans la rue pour crier au scandale “on essaye de nous voler la victoire”.

Dans ce contexte on peut imaginer la campagne pour le deuxième tour tout aussi intéressante que la première partie, d’ailleurs les échanges d’insultes ont déjà  commencé. Noboa annonce que “le peuple devra choisir entre la position de Rafael Correa, une position communiste, dictatoriale comme celle de Cuba, où les gens gagnent 12 dollars par mois, et [sa] position, qui est celle de l’Espagne, du Chili, des Etats-Unis, de l’Italie, où existent la liberté et la démocratie” et Correa appelle à  une alliance nationale pour que le pays ne devienne pas une grande ferme de la banane.

Le peuple équatorien est appelé à  élire son président le 26 novembre prochain, d’ici là  on peut s’attendre à  tout dans ce magnifique petit pays latino-américain.

El Tío Montesinos


C’était en 2000, je venais de débarquer à  Lima, j’étais complètement perdu et mon espagnol vraiment rudimentaire ne m’aidais pas beaucoup. Malgré le stress de ne pas savoir quoi faire, ni où loger, ni comment communiquer, mes premiers souvenirs du Pérou se sont orienté vers la politique: mon arrivée correspond avec la fuite de Montesinos, le bras droit du président de l’époque, Fujimori.

Mais malheureusement pour lui, Montesinos n’a pas réussit son coup avec autant de classe que son chef, il sera relativement vite rattrapé et extrader au Pérou. Il y a peu de temps, celui qu’on appelait en rigolant el Tà­o Montesinos (ne me demander pas pourquoi j’en ai aucune idée) a été condamné à  20 ans de prison. Il faut dire qu’il avait quand même réalisé un coup fantastique: il avait réussit à  vendre une dizaine de millier d’armes à  la guérilla des FARC.

Les armes (AK 47) avaient été achetées par le gouvernement Péruvien à  la Jordanie, elles ont été gentiment détournées vers la Colombie pour arriver par avion tout droit dans les mains de la guérilla.

La Colombie qui avait sollicité une réparation civile pour les dommages (pertes de vies civiles causées par l’utilisation des armes), a eu gain de cause. En plus de 20 ans de prison Montesinos a été condamné à  payer 3, 5 millions de dollars aux Etats Colombien et Péruvien.

Ce que je ne sais pas c’est s’il peut les payer avec l’argent qu’il a gagné lors de cette transaction, comme c’est le cas avec les paramilitaires colombiens qui peuvent payer les réparations aux victimes avec l’argent gagné avec le trafic de drogue!

D’un mur à l’autre

Après le mur de Berlin, aujourd’hui curiosité historique, le mur Israélien, jugé illégal, voici le mur étasunien… Le congrès US a adopté, le 29 septembre dernier, à  une très large majorité le texte autorisant la construction du mur, et Mr Bush a promulgué mercredi 4 octobre une loi pour le financer.

Alors cette fois c’est sûr, il va exister un mur dans une zone de libre échange! La situation est plutôt cocasse, même si elle ne fait pas du tout rire, l’image est forte, on accepte vos produits pas cher mais pas votre population… elle est pauvre.

Le ministre mexicain des relations extérieures, Luis Ernesto Derbez, a qualifié, dans un langage diplomatique, le projet nord américain d’“offense” aux relations bilatérales. Autant dire que c’est une insulte et les dirigeants d’Amérique Latine le font savoir, plusieurs pays ont rejeté fermement le principe et comme beaucoup le signalent ce n’est pas du tout une solution. Croire que cela va arrêter les migrants est une erreur, c’est faire preuve de naïveté, traverser la frontière sera simplement un peu plus difficile, mais les migrants le tenteront et on va assister à  une augmentation du nombre de mort. Le problème est économique, la différence trop grande entre le Nord et le Sud pousse tous ceux qui peuvent à  migrer.

Plus qu’une séparation physique ce mur symbolise une fois de plus le rejet des démocraties occidentales à  s’attaquer à  la source des problèmes. Elles continuent à  voler les cerveaux des pays qui en ont besoin, ne respectent pas les grands principes qu’elles répandent à  travers les Organisations Internationales et osent encore donner des leçons.

De la même manière nos démocraties se comportent comme des terroristes pour lutter contre le terrorisme, elles comportent comme des dictatures face aux problèmes qu’elles rencontrent, certes elles ont un besoin de se défendre mais elles ont l’obligation d’employer des méthodes distinctes si elles veulent réellement gagner.

Le seul point positif à  la construction de ce mur est l’opportunité qu’il va donner à  mon “artiste-terroriste” préféré pour s’exprimer, comme il l’a fait en Palestine.

Chavez, nouveau leader des Non Alignés?

C’est dans le contexte de la guerre froide qu’apparaît le concept de tiers monde. L’invention de ce concept à  un mérite qu’on ne peut négliger: il rappelle l’existence d’une zone de la planète pour laquelle la question primordiale n’est pas sur quel camp s’aligner, mais quelle serait, à  son égard, l’attitude des Etats-Unis et de l’Union Soviétique.

En 1945 une grande partie de l’Asie, la quasi-totalité de l’Afrique, des caraïbes et de l’Océanie sont des colonies, leur priorité malgré une grande pauvreté est la libération nationale.

Le concept tiers monde permet de montrer les caractéristiques communes de ces pays en rappelant qu’ils ne font pas partie de la guerre froide.

En 1955 la conférence de Bandung, Indonésie, marque l’union des pays du tiers monde pour affirmer leur volonté d’en finir avec la domination impériale et proclamer leur refus de s’inscrire dans l’ordre bipolaire.

La lutte politique commence, la nationalisation du canal de Suez par Nasser en 1956, l’indépendance de nombreux pays Africains, la victoire de la révolution algérienne marque le début de ce mouvement qui se fixe des tâches immenses.

Mais bien souvent, pour ne pas dire toujours le bilan est tragique, les changements annoncés ne sont pas au rendez-vous, pire, l’unité de ce groupe est constamment en danger.

Les années 70 représentent l’apogée du mouvement, l’idée alors défendue est la nécessité d’un nouvel ordre économique. Le tiers monde étant cantonné dans le rôle de fournisseur de matière première à  bas prix et d’acheteur d’équipement et de services de plus en plus chers. L’OPEP et le choc pétrolier apporte beaucoup d’espoir mais finalement reste sans lendemain et quelques années la crise de la dette a raison de l’unité.

Cependant le mouvement continue d’exister et se réunit régulièrement comme à  la Havane la semaine dernière, Cuba assumant actuellement la présidence.

Cette rencontre a été forte en symbole, il y a 40 ans avait lieu la réunion de la Tricontinentale à  la Havane (janvier 1966) avec un Fidel Castro jeune leader de la révolution cubaine. A l’époque il déclarait “la cordillère des Andes deviendra la Sierra Maestra de l’Amérique latine”, aujourd’hui il passe le flambeau. Son frère Raul conforte sa position comme successeur probable mais surtout Chavez devient le leader incontestable du mouvement des Non Alignés. Après la renaissante de la contestation contre l’impérialiste avec le mouvement alter mondialiste, pourrait-on revoir un groupe de pays uni? La solidarité affichée entre la Venezuela, l’Iran, voire même la Chine est elle juste une façade où les idées ne vont pas plus loin que les discours? Autant de questions difficiles à  répondre, l’histoire nous montre que les crises économiques ont eu raison de la solidarité entre les pays du Sud.

Blogs du continent

 

Pour celles et ceux qui ne s’intéressent pas qu’à  la Colombie mais à  l’Amérique Latine d’une manière plus générale je me suis dit que cela pouvait vous intéresser d’autres blogs francophones. Alors vous pouvez aller voir au Pérou, au Chili, en Argentine, au Brésil, et un que j’aime beaucoup à  Cuba… Il y en a surement d’autre mais je vous donne seulement ceux que je suis à  peu près. Sinon il existe un site qui veut référencer tous les sites sur l’Amérique Latine: millionpixel, au milieu de la publicité on trouve des trucs intéressants. Il existe aussi un annuaire de blog d’expat.

Alors bonne lecture!

 

Mexique: la vague rose ne déferlera pas!

Calderon, nouveau président du MexiqueAprès deux jours de comptage on connaît enfin le nouveau président du Mexique. Le conservateur Felipe Calderon a été choisi par les Mexicains pour diriger le pays pour les 6 prochaines années.

La voie du libéralisme s’impose face à  la vague rose qui déferlait jusque là  en Amérique Latine. Pourtant le choix est loin d’être clair car le représentant de la gauche, Lopez Obrador suit de très près le candidat conservateur.

Obrador voulait mener une politique en faveur des pauvres, dans un pays où la moitié de la population vit avec moins de cinq dollars par jour. Ce rêve s’est arrêté, ou en tout cas mis en pause car la politique à  venir sera plus en faveur des entreprises et des investissements étrangers qu’en faveur des pauvres.

Mais la vraie victoire de ce jour fut celle de la démocratie, car les Mexicains se sont déplacés en masse, certains traversant la frontière pour aller voter. Le mouvement fut tellement grand que certains bureaux de vote ont manqué de bulletins.

Felipe Calderon ne prendra ses fonctions que le 1er décembre pour un mandat de six ans non renouvelable. Son principal défi devrait être la lutte contre la pauvreté, qui touche la moitié des 103 millions de Mexicains mais aussi la lutte contre l’insécurité.

Il succède à  Vicente Fox qui avait porté de nombreux espoirs de réformes, le résultat est mitigé car le pays est encore plus divisé. Les résultats économiques sont relativement bons, comme presque tous les pays d’Amérique Latine, la croissance est de retour et l’inflation se porte bien. Cependant les statistiques économiques ne peuvent s’arrêter à  la simple croissance. Le cas du Mexique est un exemple en la matière, l’intégration économique avec la première puissance économique mondiale a dopé les chiffres des exportations et de la croissance, cependant la situation du Mexicain moyen n’a guère changé.

On est confronté toujours au problème de la concentration de la richesse, et le fossé entre les riches et les pauvres se creuse.

Bref le nouveau président a du pain sur la planche, notamment tous les échecs de Vicente Fox: “Je n’ai pas réussi à  faire approuver la réforme fiscale, ni celle de l’énergie, ni celle des retraites. Ce sera au prochain gouvernement d’y parvenir car ces réformes sont très importantes. Tout comme il devra accélérer les créations d’emplois et les efforts en matière de santé et d’éducation.”


Le 2e pas d’Evo Morales

Les Boliviens ont élu ce dimanche 255 membres pour rédiger une nouvelle Constitution pour leur pays. Le MAS, parti d’Evo Morales est annoncé gagnant. D’après les premiers résultats il obtiendrait la majorité, mais une alliance sera nécessaire pour assurer la votation de la constitution approuvée à  la majorité des 2 tiers.

Evo Morales avait commencé fort avec la nationalisation des hydrocarbures et les différents programmes de stabilité du travail, de redistribution des terres, d’alphabétisation et de gratuité des soins. Il peut maintenant faire un deuxième pas.

Ecrire une nouvelle constitution donne la possibilité au gouvernement de graver la réforme agraire qui permet de transférer des terres publiques aux paysans, ainsi que l’appropriation des terres mal exploitées. Le but de cette nouvelle constitution est aussi d’offrir aux mouvements civiques un droit de regard sur les dépenses gouvernementales.

Elle permet enfin, comme le rappelle le journal el Deber, de terminer avec les derniers restes de la colonisation espagnole. Les institutions boliviennes suivent encore le modèle ibérique et l’élite gouvernante du pays était, avant l’arrivée d’Evo Morales, des descendants d’espagnols.

Ce même jour les Boliviens étaient appelés à  s’exprimer sur l’autonomie des départements. L’initiative vient du département de Santa Cruz, le plus riche du pays qui veut en finir avec le centralisme pesant de La Paz.

L’idée est gênante pour Evo Morales, car il aurait perdu une partie de sa marge de manoeuvre, il a donc milité contre, tout en assurant qu’il respecterait les résultats. Mais la question ne se pose plus car le référendum a été approuvé dans seulement 4 des 9 départements boliviens, le non l’emporte au niveau national.

Evo Morales a donc obtenu ce dimanche l’appui de son peuple, qui continue à  voir en lui la réponse pour plus de justice et d’égalité.

La Démocratie en Amérique Latine

Ces derniers temps l’Amérique du Sud est redevenue à  la mode, on lit de plus en plus d’articles concernant ce continent. L’élection de la gauche dans la quasi totalité de la région suscite de nombreuses prises de position, l’unique président de droite est Uribe en Colombie. Mais dans cette vague rose il existe autant de président que de manière de gouverner à  gauche.

Pourtant un trait commun est bien présent dans l’histoire récente de l’Amérique du Sud. La période de démocratisation a débuté à  la fin des années 70.

L’arrivée du président Carter aux USA et sa politique de respect des droits de l’homme a modifié le jeu politique. L’appui aux dictatures cesse et la transition vers la démocratie commence. Celle-ci est, bien souvent, une collaboration entre les militaires et les forces conservatrices. On assiste à  un pacte entre les différentes élites pour prendre et conserver le pouvoir. Le but est bien sûr de ne pas perdre les différents privilèges acquis durant toutes ces années.

Dans les mêmes années une crise économique fait rage, les années 80 sont marquées par la crise de la dette, qui touche très fortement les pays sud-américains. Ces pays doivent changer leur modèle économique, passer d’un système protectionniste, de substitution des importations, à  une ouverture au marché mondial. Le paquet de réformes, connu sous le nom du “consensus de Washington” est imposé par le FMI. Le résultat de cette diminution de l’intervention de l’Etat va se faire d’une manière rapide et brusque, ce qui va entraîner une crise sociale. La population perd beaucoup de son pouvoir d’achat, les inégalités, déjà  énormes se creusent.

Des mouvements sociaux commencent à  apparaître et les syndicats s’organisent. Mais, comme les élites gouvernent de manière exclusive, ces mouvements n’ont aucun accès au pouvoir. Ils restent exclus du système.

Au fil des années la contestation progresse, mais les solutions proposées par les gouvernements en place sont toujours les mêmes : libéraliser, privatiser et ouvrir le marché. Les problèmes ne se résolvent pas.

A la fin des années 90, les crises sociales réussissent plusieurs fois à  faire tomber les gouvernements, et finalement dans de nombreux pays les représentants des mouvements sociaux prennent le pouvoir.

L’arrivée de ces mouvements correspond à  un rejet du système existant, incapable de résoudre les problèmes de la population. Ce rejet se transforme alors en désaveu de la démocratie. Une enquête du PNUD de 2004 nous dit que presque 60% de la population pense que la démocratie ne peut pas résoudre leurs problèmes. Cette part importante de la population serait prête à  céder quelques unes de ces libertés fondamentales pour obtenir plus de justice sociale et résoudre ces problèmes économiques.

L’élection de Chavez, de Morales et les 45% de Ollanta proviennent en grande partie du rejet d’un système associé au néolibéralisme et aux conservateurs. Mais en fin de compte, dans le cas du Venezuela et probablement de la Bolivie on assite à  un virement à  360° car leur gouvernement exclut une part de la population de toute initiative.

Le Brésil de par son système qui oblige tout parti à  faire une coalition pour accéder au pouvoir, n’est pas tombé dans cet excès et l’image de l’Etat auprès de la population s’en sortira sûrement renforcée, contrairement aux autres.

Alan, le retour

Il n’est plus nécessaire d’attendre le résultat officiel du 11 juin pour affirmer qu’Alan Garcia est, à  nouveau, le président du Pérou. Il a été choisi comme moindre mal face à  Humala Ollanta, ex-militaire décrit comme le “Chavez Péruvien” et soupçonné d’aventuriste dans ses propositions.

Garcia a promis qu’il avait mûri depuis son dernier mandat de président qui prit fin en 1990 et qui est considéré comme le pire de l’histoire péruvienne. Il explique cela en disant qu’il n’avait que 35 ans et que son parti n’avait pas gouverné depuis plus de 50 ans. Le résultat a été environ 3000% d’inflation; il était préférable alors de courir acheter du matériel lorsqu’on recevait un salaire pour pas qu’il ne se déprécie pas trop.

Ensuite Garcia a fui le pays car il était accusé de corruption et de violation des droits de l’homme. Il a échappé au jugement pour être resté suffisamment longtemps en dehors du pays mais les accusations de corruption ont été démontrées.
La mise en garde est donnée, le quotidien libéral de Lima Peru 21
titre: “Ce n’est pas un chèque en blanc, M. Garcia”.

Son mandat s’annonce difficile; il va devoir construire une majorité parlementaire, son parti n’a que 36 sièges sur les 120 du Congrès, même Ollanta en a obtenu 45. De plus au vu de son passé il est fort possible que les élus réfléchiront à  deux fois avant de le soutenir.


Malgré tout le Pérou suit la tendance sud-américaine et penche à  gauche, Garcia comme social-démocrate devrait s’inscrire dans le mouvement modéré de la gauche suivant les pas de Lula. Il reste à  savoir si avec le peu de crédibilité et de soutien qu’il possède il va pouvoir réellement effectuer une quelconque réforme dans ce pays fracturé par les inégalités sociales malgré une excellente croissance économique ces dernières années.