Dépêche-toi on ferme!

Aujourd’hui j’ai pas le temps, les fins de semestre c’est la course, faut rendre des notes, rendre des articles discuter avec les étudiants qui ratent etc… mais je voulais quand même faire une petite note… histoire de dire que le canal RCTV (la première télé venezuelienne, anti-chaviste) a disparu du petit écran. Voici l’explication de monsieur:
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=bfTM9S5PZOQ[/youtube]
Selon les dire du troll en chemise rouge ce n’est pas une fermeture mais la fin de la concession. Chose très différente selon lui. Ah bon. En tout cas hier soir on a pu assister à  la fin de la transmission de RCTV … A minuit un écran tout noir à  remplacé les anti-chavistes. 15 minutes plus tard un nouveau canal le remplaçait, un canal institutionnel, un truc qui comme à  Cuba, devrait nous montrer les superbes programmes sociaux du gouvernement. On aura peut-être même la chance de voir des télénovelas bolivariennes … où la servante, chantant l’international se marie avec un richissime PDG bolivarien d’une entreprise pétrolifère bolivarienne… On se réjouit!!!

Voilà  un peu de liberté qui s’en va.

Carton rouge pour altitude

El Campà­n, Bogotà¡, 2600mLa FIFA a décidé que les stades situé à  plus de 2500 mètres d’altitude ne servirai pas pour les éliminatoires de la coupe du Monde de 2010. Un beau carton rouge aux stades sud-américains, Bogotà¡, La Paz, Quito se voient privé de jeu. Blatter, président de la FIFA justifie le geste en avançant qu’il faut protéger la santé des joueurs. C’est vrai que jouer à  3000 mètres d’altitude c’est mauvais pour la santé… et que les distortions aux jeux sont énormes.

A quand l’interdiction de jouer en cas de froid inférieur à  10º, en cas de chaud supérieur à  25º, en cas de pluie supérieure à  10 millimètres par minutes ou de neige supérieur à  2 centimètres par heure?

 

Bogotà¡ est sortie de la liste … depuis aujourd’hui (28 mai 2007) la FIFA a décidé que 2500>2600.
A quand un contrôle de dopage dans les bureaux de Zurich?

Ben en fait le contrôle anti-dopage a eu lieu, positif bien sûr…. Conclusion: Bogotà¡ se voit bien privé de jeu!… aie la FIFA un jour c’est oui, un jour c’est non… comme la chanson. (de qui déjà ? je ne me souviens plus!)

Souvenirs

Lors d’une discussion, une de ces discussions qui ressemblent à  une branlette, où on cherche à  ce faire revivre les bons moments du passé, j’ai raconté une anecdote de voyage. Mon interlocuteur me regarde d’un air à  moitié étonné. A ce moment tout nous étonne, on vient de se rencontrer. Sa réponse fut directe:

tu devrais l’écrire.

Mouais, j’sais pas, où?

Gngn …

Ah ouais. Mais j’ai pas trop l’habitude de parler de mes vieux souvenirs…

En fait je crois que c’est simplement que je ne sais pas comment écrire mes souvenirs de voyages. En parler n’a jamais été un problème, mais l’écrire…

Après, le plaisir passé, j’ai repensé à  l’idée. En me disant que je pouvais essayer, et au pire j’efface; au mieux ça vous plait. Alors voilà  le résultat, j’ai évité le pire mais le mieux n’est pas encore fait.

J’ai vingt ans, mon espagnol est pitoyable, je ne sais ni quoi faire ni où aller. Mais je suis là , à  Lima avec une putain d’envie de bouffer la vie avec toutes les dents. Après 3 jours à  traîner dans des bars et boite-de-nuits, je prends un bus pour le Nord. Je ne sais pas pourquoi je pars dans le Nord, ni même pourquoi je suis au Pérou et pas ailleurs.

Quelques semaines passent, rien de très excitant ne m’arrive, même si je découvre des montagnes qui m’appellent. Le Huascaran m’a longtemps tenté… il restera sur une photo.

Plus tard, une de mes rencontres me pousse à  m’installer dans un petit village de pêcheur. Je feins alors d’attendre que l’eau se réchauffe pour pouvoir me mettre à  l’eau et surfer les vagues où les pêcheurs travaillent. Le temps passe, je bossouille, bricole des trucs, fait les marchés. C’est dans ce contexte que je rencontre celui qui va transformer mon voyage.

Lui est photographe, vénézuélien sauf erreur, travaille au Pérou depuis une dizaine d’années. On blablate beaucoup les deux, objectif, profondeur… à  l’époque la photo me fascine. Un rêve de gosse, comme celui d’être boulanger, sauf que cette fois je me bouge pour le faire. On se donne rendez-vous deux mois plus tard à  Lima.

Je mets les bouts, trace ma route.

Deux mois de voyage à  travers le Pérou, ma motivation est la photo. Des gens, des lieux, des instants, tout ce qui passe sous mon objectif reste dans la boite.

Cette fois j’arrive à  Lima en sachant tout ce que je veux savoir, pas de doutes et plein de motivation. Je commence alors de longues journées de travail avec mon ami photographe. Sélection des photos, scan, montage informatique, impression, découpage… Après environ 2 semaines je me retrouve avec 10 mille cartes postales. 10 photos, 1000 exemplaires. Ben bien! Content l’ami ? mouaif.

Le résultat ne me plait pas trop, les choix ne me semblent pas toujours être les bons, l’impression est d’une qualité plus que médiocre… mais bon ce sont mes photos, et je dois les vendre. Un gros acheteur à  la poste locale nous débarrassera des trois quarts, le reste sera vite écoulé dans les boutiques pour touristes de Lima.

Après un mois à  Lima j’ai plus qu’une envie, retrouver des montagnes, profiter de la nature, le pactole en poche je peux accomplir ce souhait. Le Chili m’ouvre ses portes, le voyage continue…

Plus d’électricité

Ce matin un peu avant 10h les lumières se sont éteintes, les micros ont stoppé d’amplifier, la présentation powerpoint a disparu… L’électricité a fui le pays. Incroyable mais vrai, 50% du pays sans lumière pour un soi-disant problème technique. A ce moment j’étais en train de suivre un séminaire/conférence sur la sécurité en Amérique Latine, en présence des Ambassadeurs d’Argentine et du Venezuela et de Lucho Garzà³n, le maire de Bogotà¡. Les réactions furent assez intéressantes. Le public, colombien en énorme majorité, a tranquillement ouvert les rideaux pour pouvoir y voir quelque chose. Le maire est resté sagement assis. L’ambassadeur argentin ne s’est même pas rendu compte.

Par contre l’ambassadeur vénézuélien s’est levé d’un seul bond, prêt à  courir vers la sortie… avant d’être rassuré par les services de sécurité. Il venait de terminer son beau discours où il nous a expliqué les étroites relations qu’ont toujours eu les militaires avec la population. Il nous a aussi annoncé le nouveau nom de la force publique: les forces militaires bolivariennes, qui doivent soutenir la révolution et surtout la protéger contre l’envahisseur et la corruption!

Le monsieur est resté une demie heure de plus, visiblement tendu, avant de quitter les lieux en courant. L’armée bolivarienne n’était pas là  pour le protéger et le complot colombo-étasunien concerne aussi les ambassadeurs… bien sûr!

Les choses avancent

Oui oui, plein de chose bouge par ici. Tout d’abord l’ELN a annoncé qu’il était prêt pour un cessez le feu temporaire, pour faire avancer les négociations. J’en parlais il y a quelques temps. à‡a bouge un peu c’est bien, on ne peut que s’en réjouir. C’est clair que c’est long mais rien de plus normal pour des négociations de paix. Croire qu’en 2 ou 3 ans on peut finir un conflit si long c’est de l’utopie. Alors on est patient et on note les avancées de temps en temps.

L’autre grand moment que l’on attend depuis plusieurs semaines c’est le fameux débat sur les paramilitaires en Antioquia (Medellà­n est la capital). Petro nous l’a promis pour aujourd’hui … donc on attend impatiemment les résultats.

Pendant ce temps Uribe essaye de régler les tensions avec l’Équateur. Il rencontrait aujourd’hui Correa au Venezuela lors du sommet de l’énergie. L’affaire est loin d’être gagnée pour la Colombie, Correa se renforçant au niveau interne, on peut imaginer que sa confiance va aller en augmentant.

D’ailleurs lors de ce sommet Uribe et Chavez se sont rencontré pendant plus d’une heure, concluant quelques accords économique. Les deux sont apparemment contents.

Pour conclure cette petite revue de bonnes nouvelles on peut applaudir l’arrivée du premier satellite colombien en Orbite lancé depuis le Kazakhstan par une fusée russe.

38 x plus!

Ce matin el Tiempo nous révèle des chiffres intéressants: les salaires des sénateurs. Les Colombiens font partie des mieux payés du continent. Derrière bien sûr les USA, mais bien devant beaucoup d’autres. En moyenne les parlementaires en Bolivie et au Honduras gagnent un peu plus de 1000 dollars par mois alors qu’aux Etats-Unis ils gagnent 13 700 dollar par mois. Au Brésil ils gagneraient plus de 8000 dollars par mois et ils sont en train de préparer des réformes pour augmenter leur salaire. En Colombie la moyenne est à  plus de 7500 dollars par mois, ce qui représente tout de même 38 fois le salaire minimum. C’est pas mal, on comprend mieux pourquoi il en existe plein qui trichent pour être élu…

Il l’a fait!

5151127_pirana1.jpgMartin Strel, un slovaque de 52 ans vient de terminer son petit défi perso: 5000 kilomètre à  la nage à  travers la rivière Amazone. Il a commencé le premier février 2007 au Pérou et est arrivé à  Belém hier.

Comme il le dit, il a été accepté par le fleuve… les piranhas ne l’ont pas mangé, le soleil ne l’a pas trop fait rôtir. Bref tout

va bien et il est bien content. Nous on l’est pour lui!

carte-trajet.jpg

Voir récit complet, en espagnol.

Ouf, il est parti

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21 mille policiers, les services du DAS, l’armée, la CIA, le FBI, la moitié de ville fermée… et quelques centaines de casseurs. Fabuleux le dimanche, sans oublier la ley secca: vente d’alcool interdite, bar et boite de nuit fermé à  partir d’une heure du matin. Bush est venu, ne pas le savoir était impossible.

Ce que est sûr c’est qu’on est content de savoir qu’il est parti, déjà  qu’il a pourri notre week-end* juste pour rester 6 heures et dire deux conneries aux journalistes. imagen-3470232-2.jpgIls avaient le droit de lui poser 4 questions. Deux pour les medias internationaux et deux pour les medias locaux. En plus, il ne peut plus rien décider pour la Colombie, tout est dans les mains du congrès.

Merci, au revoir…ah, important, il a fait le plein de son super avion…

 

*heureusement, on avait anticipé…soirée rhum et karaoké tout droit sorti des philippines. (Comprendra qui voudra)

Bush en Amérique Latine: la Colombie à la loupe

_42538371_070205usabody.jpgLe président Bush entame une tournée en Amérique Latine où il va visiter le Brésil, l’Uruguay, la Colombie, le Guatemala et le Mexique. Il vient faire un tour de courtoisie, parler des inégalités et de la pauvreté. Le changement de rhétorique est flagrant, cela fait 6 ans qu’il ne parle que de lutte anti-terroriste et d’accord économique.

Bush tente dans le social, et bien qu’il se défende de vouloir faire de la concurrence à  Chavez, il est difficile de ne pas voir une petite volonté de récupérer la part de l’influence perdue dans son jardin. Certains ont même appelé son voyage la “tournée anti-Chavez”

Dans un même temps Bush a annoncé une forte diminution de l’aide apportée au continent, les deux dernières années l’apport était de 722 millions de dollars, il a cette fois demandé au congrès 443 millions de dollars. Bien sûr les diminutions touchent les fonds de développement alternatif, l’argent dédié à  la lutte contre le narcotrafic et les guérillas ne diminue pas. Par exemple le Pérou perd 20 millions de dollars d’aide, l’Equateur perd un million, le Brésil passe de 6 à  1 million…

imagen-3462041-1.jpgPour certains analystes, c’est une preuve de plus que le gouvernement de Bush laisse de côté l’Amérique Latine et se concentre au moyen orient. La visite était là  pour faire passer la pilule. Pourtant il est difficile d’imaginer que le gouvernement des Etats-Unis veut vraiment négliger l’Amérique Latine, toutes les négociations autour des différents traités économiques nous disent le contraire. Simplement le budget des USA n’est pas vraiment extensible et l’Amérique Latine n’est pas dans une situation de détresse infinie, au contraire, les résultats économiques sont, dans l’ensemble, plutôt bon.

La Colombie est le seul pays où l’aide ne diminue pas et la visite du président Bush arrive à  un moment critique dans les relations entre les deux pays. Uribe est considéré, à  juste titre, comme le meilleur allié. Cependant depuis que le scandale de la para-politique (le Washington-post parle de para-gate) est entré au congrès des Etats-Unis les déclarations contre le gouvernement colombien se font de plus en plus fréquentes. La présidente du congrès a même réalisé une réunion avec des ONG pour avoir un autre point de vue sur les négociations entre le gouvernement colombien et les paramilitaires. La démission de la ministre des affaires étrangère pour les liens de toutes sa famille avec les paramilitaires n’est pas passé inaperçu. Certains démocrates ont déjà  annoncé que le vote du traité de libre échange se compliquera, de même le Plan Colombie.

Le sous-secrétaire d’Etat des Etats-Unis a même annoncé que son gouvernement serait content si un échange humanitaire avec les FARC avait lieu. Uribe s’y oppose férocement.

La dernière histoire en date est la phrase du vice-ministre du travail colombien, disant que les syndicalistes (menacés de mort) exagèrent en dénonçant leurs menaces, et que ceci promeut la violence et le sang. Cette petite phrase, pourtant très commune ici, n’a pas été au goût du représentant de la Chambre des Etats-Unis, qui a demandé une rectification immédiate. Comme il le dit, c’est typiquement ce genre de déclarations qui nous font douter du respect des droits l’homme en Colombie.

Bogotà¡ sous haute surveillancePourtant le climat entre les deux présidents est toujours bon et leurs discussions ne devraient pas tourner autour des paramilitaires. Alors la visite de Bush en Colombie ne sert pas à  grand-chose. Celui qu’il faut convaincre que le gouvernement colombien n’a rien à  voir avec les paramilitaires c’est le congrès des Etats-Unis pas son président, et cela s’annonce plus compliqué.