Depuis plusieurs mois des révélations plutôt embarrassantes touchent le parti de la U, le parti d’Uribe. De plus en plus de connexions avec les paramilitaires sont démontrées et le scandale commence vraiment à prendre de l’ampleur car on ne parle plus seulement de détournement de fond ou de clientélisme mais de meurtres politiques et de massacres.
Les premières révélations viennent de la journaliste Claudia Lopez, qui dénonçait pendant les élections les méthodes des paramilitaires démobilisés. Après plusieurs mois d’enquête, le sénateur Pardo est revenu sur le thème est a démontré les liens de certains élu au congrès avec les paramilitaires. J’avais mentionné son discours il y a quelques temps. Le gouvernement s’est bien garder de soutenir l’enquête, et trois semaines après la justice s’est enfin décidée à arrêter les congressistes. Devant l’évidence des faits, le gouvernement a du admettre que le processus en cour était comparable à ce qui c’est passé avec Samper, il y a dix ans. Sa campagne avait été financée par les narcotrafiquants.
Les actuelles accusations sont bien plus graves, on parle d’organisation et promotion de groupes armés illégaux, appropriation de terres, meurtres aggravés, participations au massacre de plus de 20 paysans. Pour des élus le CV est plutôt diversifié.
L’approfondissement de l’enquête devrait mener à une remise en question sérieuse de l’efficience de la Ley de Justicia y Paz, celle-ci établit que les paramilitaires doivent raconter tout ce qui c’est passé, dans le but de rétablir la vérité. Le doute s’installe, les critiques fusent, et le président devenu aveugle, sourd et muet a fini par dire que les congressistes devaient dire la vérité au pays, non! Sérieux président?
Son propre parti, le plus touché par les révélations, n’a jusqu’à ce jour pas voulu s’exprimer. Pendant ce temps au congrès c’est la panique, la chasse aux sorcières a commencé… sauf que cette fois on chasse l’extrême droite…
Pendant ce temps les paramilitaires coulent des jours tranquilles dans des prisons de luxe, où chacun a sa petit chambre, avec toilette privée, télé, trois jours de visites par semaine, activités diverses, repas servi à tables etc.
La paramilitarisation de l’Etat ne fait plus grand doute, mais le pouvoir exécutif, judiciaire et législatif sont d’uribiste, tout comme les différents organes de contrôles, la banque centrale, les services sociaux etc. Espérer un nettoyage radical est un doux rêve, mais c’est tout de même réjouissant de voir la justice se mêler un peu des affaires d’Etat.
Ah, Tonio…
décidément, tout est affaire de perspectives… Moi, j’attribue le grand déballage en cours aux premiers effets de la loi justice et paix, justement, et je me réjouis de constater la vitalité de la démocratie colombienne, capable de se nettoyer progressivement. Le fait que le congrès (et non seulement les partis “uribistes” soit infiltré par les paramilitaires n’est pas nouveau et ne m’étonne guère. Cette institution est l’une des plus pourries du pays. ce qui est nouveau, justement, c’est que le ménage commence. Et ses initiateurs ne sont pas tous des ennemis d’Uribe.
Entre les 3 congressistes de son parti lié aux paras, les 5 de sa listes qui finalement ont du être viré, les relations avec la “Gata” qui aurait financé une partie de sa campagne, les relations de ceux qu’il ma nommé au DAS avec les paras et les assassinats de syndicalistes, L’ex ambassadeur qu’il a nommé aussi en relations avec les paras … j’arrête là c’est désespérant mais la liste est sans fin.
Avec tout ça dire qu’Uribe est blanc comme neige. qu’il n’a pas de lien avec les para et qu’il ne les défend pas c’est un peu gros. Son dernier discours est encore un comble, au lieu de soutenir la court pénal pour fasse son travail, il demande a la court constitutionnelle d’intervenir, elle n’est pas responsable de juger, donc c’est une forme de ralentir le processus de justice. Et dire que sa langue a fourché est dire que c’est un … or ce n’est pas le cas il l’a fait de bonne foi.
Un jour il faudrait peut être le remettre en question ce cher monsieur.
Tonio,
Rappelons qu’Uribe n’est membre d’aucun parti, et que la nébuleuse de tous ceux qui, de bonne foi ou pour ramasser les miettes de popularité d’Uribe soutiennent le président (ce qui n’a d’ailleurs rien d’évident lorsque l’on suit la chronique parlementaire ces dernières semaines)n’est statistiquement pas très différente des standards moraux de la classe politique colombienne.
J’observe, je répète, que les problèmes ont le mérite de surgir, d’être débattus et souvent réglés. Uribe n’a jamais prétendu être soutenu exclusivement par des religieuses !
Je vais lire le dernier discours mais je me méfie des ambitions rivales de ce pays miné par des “leguleyos” qui vivent à cent mille lieues de la réalité.
Tonio,
Rappelons qu’Uribe n’est membre d’aucun parti, et que la nébuleuse de tous ceux qui, de bonne foi ou pour ramasser les miettes de popularité d’Uribe soutiennent le président (ce qui n’a d’ailleurs rien d’évident lorsque l’on suit la chronique parlementaire ces dernières semaines)n’est statistiquement pas très différente des standards moraux de la classe politique colombienne.
J’observe, je répète, que les problèmes ont le mérite de surgir, d’être débattus et souvent réglés. Uribe n’a jamais prétendu être soutenu exclusivement par des religieuses !
Je vais lire le dernier discours mais je me méfie des ambitions rivales dans ce pays miné par des “leguleyos” qui vivent à cent mille lieues de la réalité.
Oui ça a le mérite d’être discuter, même s’il manque encore beaucoup. Par contre je me demande si tu aurais les mots pour le processus 8000 .. Samper on la attaqué, démoli etc etc …
Uribe n’est pas membre d’un parti, mais le jour de le création du parti de la U il a dit : ceci est mon parti … certes il est pas membre.
Maintenant il faut vraiment espérer que la vérité sorte et que la justice fasse son travail … si cela marche c’est une chance pour faire un peu le ménage.
Le problème avec samper et le proceso 8000 est qu’il aurait sollicité auprès du cartel de Cali un financement de sa campagne (je note au passage que d’autres figures colombiennes ont été en rapport avec les Rodriguez). La justice l’a blanchi (sans jeu de mots). Bon. La sanction politique a en tout cas été cinglante.
Pour Uribe, rien de tel à ce jour.
Mais je ne veux pas gâcher ma satisfaction d’être pour une fois d’accord avec l’essentiel de ton commentaire !
mouais .. il me semble que c’est la seconde fois qu’on est d’accord; ça commence à faire soucis.