Les fameux ordinateurs de Raul Reyes parlent beaucoup, ce sont des machines nouvelles générations parce qu’elles sont capable de produire de l’inédit chaque jours… C’est super bien en relation international parce que cela permets au chefs d’état, tous confondu, de s’adonner à leur sport préféré: la blablate… et comme gouverner c’est fatiguant, ils préfèrent les ordinateur de Reyes. Pendant ce temps la population attends que le conflit s’arrête et les otages attendent la neige en Amazonie.
Si on revient un peu sur les détails on voit que ces temps on a de nouvelles (!!!) informations: Chavez a collaboré avec les FARC, les a aidé à s’armer, les a financé… etc. Il leur a même demandé de former un peu les militaires venezueliens… Il faut aller lire les articles du journal Le monde et de El Pais. J’avoue que là je ne suis pas septique. D’autres sources (de terrain comme on dit dans le jargon) le confirme. Et cela fait, parait-il, un moment que ça dure.
El Pais cite un mail daté du 8 février 2008 dans lequel Ivan Marquez explique qu’Hugo Chavez jouerait le rôle d’intermédiaire avec les autorités biélorusses. “L’ami de Biélorussie a suggérer de faire passer le paquet par le marché noir (…) Le 17 de ce mois, un haut responsable proche de notre ami de Biélorussie arrive à Caracas pour finaliser l’affaire. Angel nous a demandé d’être présents pour s’accorder directement avec lui”, indiquerait le mail. Angel serait le pseudonyme de M. Chavez et “l’ami de Bielorussie” serait Vàctor Sheiman, secrétaire du Conseil de sécurité biélorusse et proche du président Lukachenko.
Pour le reste le problème est que, bien souvent, le gouvernement colombien n’est pas très crédible, sans parler de ses liens avec les paramilitaires, parce que dès le moment où on veut bien écouter ce que disent les guérilléros il faut aussi écouter les paramilitaires… Si le gouvernement colombien n’est pas crédible c’est simplement parce qu’il veut on faire trop. Le coup de l’armement nucléaire était trop gros, trop faux, trop tout ce qu’on veut. On l’a d’ailleurs vite oublié.
Ensuite l’attaque contre Correa a été aussi très mal menée… et au niveau international c’est pas passé.
La réponse du premier concerné est claire: (interview de Marie Delcas pour Le monde)
Les documents de Raul Reyes semblent indiquer que le gouvernement équatorien entretenait des liens avec les FARC…
Je me moque de ces documents et de ce qu’en pensent les Etats-Unis, Interpol et la Colombie.
Et le problème est que les preuves sont plus qu’insuffisante, mélangées une intervention remplie de mensonges. L’attaque ne s’est pas du tout réalisée comme le gouvernement colombien l’annonce. (sans parler des nombreux changement dans leur version, par exemple ici)… même les militaires colombiens l’acceptent en messe basse, et l’ambassadeur des US refuse donner des détails…
Le résultat est que Correa bénéficie du soutient de presque toute l’Amérique Latine et de l’Espagne sur la question. Ce qui amène à des conclusions qui ne plaisent guère en Colombie… pourtant (j’en parlais déjà là tiens..).
Vous avez évoqué la possibilité de reconnaître aux FARC le statut de belligérant…
Si les FARC, qui ont une armée organisée et qui contrôlent une partie du territoire, cessent leurs actions terroristes, s’ils cessent les prises d’otages, s’ils respectent le droit humanitaire, nous pourrons les reconnaître comme un interlocuteur afin de négocier la paix. La France a exactement la même position que l’Equateur. (Le ministre français des affaires étrangères) Bernard Kouchner me l’a confirmé (à Quito fin avril). Si c’est pour négocier la libération des otages ou, mieux encore, la paix en Colombie, l’Equateur est prêt à tout. Ne comptez jamais sur nous pour la guerre.
Alors au jour d’aujourd’hui, si on a probablement suffisamment d’info pour croire que Chavez a soutenu (et soutient?) les FARC, la possibilité que telles affirmations soit valide pour le cas de Correa est chaque jour un peu plus réduite. La crédibilité international du gouvernement d’Uribe ne devrait donc pas s’améliorer.