Le bilan des quatre années de sécurité démocratique du président Uribe s’avère de plus en plus difficile à défendre.
On a entendu mille fois que le président était merveilleux (999 fois dans les éditoriaux du journal El Tiempo) et que la situation économique était presque bien, mais lorsqu’on se plonge un peu plus dans les analyses académiques on se pose quelques questions.
L’économie est censée être la deuxième meilleure réussite du “prophète”. Cependant, un rapport de l’Université Nacional nous explique dans un peu plus de 100 pages comment et pourquoi le gouvernement n’a pas su mettre à profit la conjoncture favorable mondiale et américaine.
Certes la croissance du pays avoisine les 5% ces quatre dernière années et il ne faut pas nier un certain progrès, cependant la concentration des richesses a encore augmenté, atteignant le même niveau que les années 30. Le problème de la pauvreté est loin, très loin de pouvoir se résoudre… il empire. Il est clair pour tout le monde que les problèmes d’inégalités ne pourront pas changer, même avec une croissance de 5% si le gouvernement ne prend pas les mesures nécessaires.
De plus, croire que la croissance est le fruit de la politique du gouvernement est un autre rêve, une rapide comparaison des croissances avec les pays voisins nous montre que la Colombie est à la traîne (presque tous ont une moyenne au dessus de 6%).
On peut aussi remarquer que l’énorme flux de dollars dans le pays est une conséquence de la politique monétaire des Etats Unis et non d’un changement d’intérêt. Les taux sont restés stables et les investissements sont à très grande majorité des investissements en portafolio, c’est à dire à court terme et volatiles.
Bref, l’économie colombienne a retrouvé son niveau d’avant crise (1999) mais n’ayant réaliser aucune réforme réelle elle n’a pas su profiter de cette fabuleuse envolée économique… la meilleure depuis 20 ans.
Est-ce que la croissance de 6% des autres pays voisins est moins volatile ? Je ne sais pas, mais naïvement, a priori, j’aurais tendance à penser que le Vénézuela, si il fait effectivement parti de ces voisins, ne devrait une telle croissance qu’au pétrole. Et quoi de plus cyclique et volatile que le pétrole… Est-ce que ces voisins à 6 % ont vraiment un développement plus durable ?
Effectivement la croissance du Vene est due au pétrole. La différence est que l’argent est investit en grande partie dans le social et spécialement dans l’éducation. En Colombie les bénéfices de la croissance ne sont pas redistribué. Les inégalités augmentent, avec la Bolivie la Colombie est le pays le plus à la traîne en terme de lutte contre la pauvreté (mes chiffres datent de l’année dernière alors on peut imaginer qu’en Bolivie cela va changer..)
Dans ce domaine le Chili est beaucoup plus en avance et montre une réelle volonté de combler un tant soit peu les inégalités, tout en gardant un modèle économique semblable au colombien.