Le vent s’est gentiment levé, tout d’abord c’était trois petit élus du congrès qui était appelé à comparaître devant la justice pour leur liens avec des paramilitaires. La participation de ses trois congressistes aux affaires paramilitaires était dénoncée depuis un certain temps par l’opposition, mais la justice a prit son temps. Rien de bien méchant, une petite veste suffisait au gouvernement pour se protéger, et bien que les congressistes soient membres du même parti qu’Uribe, celui-ci n’a pas senti le besoin de s’exprimer.
Mais les appelés ont commencé à parler, sauf un qui n’a pas voulu se rendre, et le vent à prit un peu de force. D’autres se sont aussi mis à souffler et des vagues sont apparues. La cour a commencé à appeler d’autres congressistes, dont le frère de la canciller (ministre des affaires étrangère). Celui-ci, pas très malin, ou simplement rancunier, a annoncé que s’il allait à la justice il emmènerait sa soeur.
Le jour où il a été voir le juge, sa soeur l’a accompagnée. Elle a ensuite crié à qui veut l’entendre que ce rendez-vous était prévu depuis longtemps et qu’il n’avait rien à voir avec l’histoire de son frère. On peut douter, en tout cas si c’est vrai, elle aurait besoin de cour de politique pour apprendre à annuler les rendez-vous mal placé. Maintenant non seulement l’opposition mais aussi certains dirigeants des partis uribistes demandent sa démission. Le président continue de la soutenir, contre vents et marées, mais qu’elle soit directement impliquée ou non, ne change pas l’image qu’elle peut transporter du pays. La suspicion peut être pire que la vérité, et un voyage est prévu en Europe en février…
Les vagues ont continué à grossir lorsque la justice a rendu public la liste des charges contre l’ex-directeur du DAS (service secret colombien). Non seulement il est accusé d’enrichissement personnel mais aussi de lien avec les paramilitaires. Apparemment il y a des preuves comme quoi le DAS a été utilisé pour servir les intérêts des paramilitaires et des narcotrafiquants. Cette fois les vagues ont commencé à entrer directement dans le palais présidentiel, l’ex-directeur du DAS, comme la ministre des affaires étrangères sont des personnes directement nommées par le président. Uribe est alors sorti avec sa planche de surf et a commencé sa gestion de catastrophe naturelle.
Tout d’abord il a fait un long très long rappel des histoires de corruption du pays, parlant de comment avait été élu le président en 1982, des liens de Samper avec les narco etc. etc. Ensuite, et là on peut lui attribuer un titre, il nous explique que toute cette tempête a lieu grâce à sa loi de justice et paix et que sans son travail on ne connaîtrait pas la vérité.
Mais sa plus belle sortie, et là cela devient du grand surf, est lorsqu’il demande aux congressistes qui l’ont soutenu mais qui ne sont pas encore en prison d’aller voter les réformes sur la capitalisation d’Ecopetrol et sur le système d’impôt.
Pas encore directement touché, malgré deux plaintes contre sa personne, Uribe ne perd pas le nord, il veut faire approuver ses réformes.
La dernière mesure de prévention anti-tsunami a été d’envoyer les chefs paramilitaires confortablement gardé dans une belle “prison” dans un centre de détentions de haute surveillance. La mesure est expliquée car il existait un risque que certains s’échappent. D’autres prétendent que c’est pour éviter que ces mafieux ne deviennent trop bavard.
La tempête s’est transformée en raz de marée, et pour l’instant Uribe arrive majestueusement à le surfer, cependant la situation a changé, sa crédibilité est écornée, la communauté internationale, qui finance en partie le processus de paix commence à poser des questions. Le porte parole des paramilitaires annonce que le processus de paix est en pleine agonie, car le gouvernement ne respecte pas ses promesses. Plusieurs groupes se sont déjà reformés. Les perspectives ne sont pas vraiment bonnes, et l’annonce d’un tsunami n’est pas à exclure. Mais, bien que tout le monde attende la vérité il ne faudrait pas que le processus de paix se termine, tout irrespectueux des droits de l’homme qu’il est. Il vaut mieux savoir où sont les paras que de les avoir dans la nature avec des tronçonneuses.
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