Hier, 4 septembre 2012, le président Santos et le chef suprême des FARC Timochenko ont annoncé, l’un depuis Bogotà¡ et l’autre depuis la Havane, l’ouverture de négociation de paix.
Après 6 mois de discutions ils ont établit l’agenda des négociations et les thèmes à traiter: développement rural, participation politique, fin du conflit, le narcotrafic, réintégration et droit des victimes.
Le premier est probablement le plus “tendu”, bien que sur le papier il sera facile de s’entendre, tout le monde est d’accord pour que la Colombie se développe, qu’il y ait des infrastructures (écoles et autres) dans les contrées perdues, mais quel chemin suivre pour y arriver est une autre paire de manche. Il n’est pas exclus que les discussion dogmatique s’enlisent.
Ensuite, la participation politique, bien que marqué par l’échec cuisant de l’expérience de la UP (Union Patriotique) dans les années 80-90 qui a fini par le massacre de quelques milliers de politiciens de gauche, est un thème qui pourrait être plus facile. L’expérience de Gustavo Petro, maire de Bogotà¡ et ancien membre du groupe guérillero M19, montre que la réintégration politique est possible.
La fin du conflit et la réintégration sont des questions de procédure et de droit, complexe certes, mais avec de la volonté politique et des moyens et en tirant les leçons des erreurs commises avec la démobilisations des paramilitaires, elles me semble à la portée du gouvernement, qui montre beaucoup de bonne volonté et ont fait preuve d’un certain pragmatisme.
Un autre élément positif dans ce nouveau processus, comme le note Frederic Masse, est la présence des militaires dans l’équipe de négociations. Ce n’a pas toujours été le cas, et c’est bien connu que les militaires colombiens ne sont pas très ouvert sur la question. Leur participation donne donc une certaine crédibilité aux négociations, admettant ainsi que la voie militaire n’est pas la seule possible. Cette participation est d’autant plus remarquable que leur supériorité militaire est claire, ce qui n’était pas le cas au début des discussions de paix du Caguan (1998-2002).
Bien sûr, les critiques ne se sont pas fait attendre, comme par exemple l’ex-président Uribe, qui a bien sûr vivement critiqué l’annonce, disant que c’était “grave” et que le gouvernement ouvrait la porte aux criminels, que les FARC étaient les plus grands narcotrafiquants, alors que ce n’est pas avec eux qu’il faut résoudre le problème de drogue. [Sans commentaire].
Il est évident que ce n’est pas gagné d’avance, on peut cependant espérer, comme Santos le dit si bien “La paix ne se fait pas en un jour, il faut la semer, la stimuler”. Alors, attendons de voir, “rêver ne coûte rien”.