L’annonce a été faite ce matin à Cuba, lors du début du deuxième round de négociations. Ivan Marquez, le chef, a affirmé que le secrétariat des FARC ordonnait la fin des opérations militaires offensives contre la force publique. La réciproque n’est pas vraie pour autant, le gouvernement colombien a clairement dit à plusieurs reprises que tant qu’un accord de paix ne serait pas signé, il n’y aurait pas de trêve.
Mais cette marque de bonne volonté des FARC est un bon départ pour ce deuxième round qui ne s’annonce pas facile, les thèmes sur la table des négociations sont tout simplement le développement agricole, la fin du conflit, ou le trafic de drogues.
Même Gontard, l’ancien émissaire suisse qui a eu quelques problèmes avec le gouvernement colombien suite à son travail de médiateur (qui termina par un non-lieu), se disait optimiste il y a quelques jours.
Rêver ne coûte toujours rien!!
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La culture de coca au Pérou
La drogue bouge plus vite que les autorités, rien de neuf sous les tropiques… le dernier témoignage résume à lui tout seul l’échec de la politique anti-drogue US. (vidéo en anglais)
Les effets qui vont avec: Narcoterroristes (tout un concept) et les militaires qui violent les droits de l’homme.
La cocaïne détruit l’environnement
Une campagne de la vice présidence, pour sensibiliser les consommateurs des pays du nord, le trou symbolise la rupture que produit la cocaïne entre l’écosystème et la société. La Colombie reste le premier producteur de cocaïne, les États-Unis et l’Europe les premiers consommateurs. Un marché qui nourrit une guerre sans fin et qui détruit l’écosystème d’Amazonie, qui lui n’est pas infini.
Photos Vice Présidence colombienne
Guerre de préfixe
Le préfixe para– (ou par-) signifiant entre autres à côté (exemple : parathyroïde), au-delà de (exemple: paranormal), incorrect ou anormal (exemples: paraprotéine, paresthésie), similaire à (exemple: fièvre paratyphoïde), subsidiaire, assistant (exemple : paramédical), isomère ou polymère (exemple: paraldéhyde). l’une des trois positions relatives possibles d’isomères sur un noyau de benzène (ceux séparés par deux atomes de carbone) (exemple: acide para-aminobenzoïque).
ou encore, l’étymologie:
- Préfixe 1 : du grec παÏά para (« à côté de »).
- Préfixe 2 : du latin para, impératif de parare (« parer, contrer »).
- Préfixe 3 : dérivés de l’apocope de parachute.
Quant au préfixe “narco” :
- sert pour former des mots en rapport au sommeil, à l’endormissement.
- Narcolepsie.
- Préfixe des mots en rapport avec les drogues.
- Narcotrafficant.
En Colombie se préfixe a pris un sens relativement particulier, le “para” c’est le paramilitaire, et avec tout ce qui se passe depuis presque deux ans on a commencé à utiliser ce terme dans de nombreux contextes pour faire référence à tout ce qui avait des rapports avec les paramilitaires, la parapolitique, la parabanane…
Cela donne un “para” spécial pour (para en espagnol) une parahistoire colombienne:
Après 15 ans de paramilitarisme, les paras (AUC) ont voulu rejoindre leurs parafondateurs, qui vivaient tranquillement dans leurs parafauteuils, mais pour cela il fallait se lancer dans la parapolitique. Et pour justifier une parapaix il fallait un paraprogramme, mais il était important de pouvoir continuer les parabusiness. Ils se sont joint alors avec de nombreux parapoliticiens et ont formé un paracongrès qui soutenait un paragouvernement gouverné par paraprésident. L’idée fonctionait si bien qu’ils réussissaient même avec leur parapaix à se libérer du préfixe narco qui fut accolé à la guérilla… devenant elle même une narcoguérilla. Tout le monde en oublia alors la paradrogue, se concentrant sur la paravérité de la parahistoire. Le pararésultat dépassa de loin les espérances des paras eux même, et surtout de leurs parafondateurs, qui se retrouvaient accusés par les paras de paracollaboration mais de ne pas vouloir payer le paraprix de la parapaix.
C’est à ce moment que le paragouvernement a sorti de sa poche la parasolution, la paraextradition bien sûr! le préfixe “narco” est redevenu du jour au lendemain propriété du para… bien sûr, cette fois ils devront le partager avec la guérilla, celle-ci n’est pas prête à le lâcher. Cependant le paragouvernement a, à nouveau, narcotiser le paras et par la même occasion la vérité, on ne parle plus de paravérité mais de narcovérité dans le sens premier du préfixe, c’est à dire en rapport avec le sommeil, le paragouvernement a simplement sommeillisé la vérité.
Si le préfixe narco a gagné sa guerre chez les paras, mais ce n’est pas le cas dans le pays… où le peuple paralysé parle de paracolombie. Mais dans ce cas on fait référence la version 3 étymologique qui indique un rapport avec le fait de descendre dans les airs… c’est terme qui me plait vraiment car je m’imagine paravolant au dessus de la jungle, du désert de la tatacoa et admirant les statues de san agustin…
Plusieurs articles à lire
Dans le Figaro international une belle série d’articles parle de la Colombie et de l’Amérique du Sud. C’est assez rare, donc ça mérite bien un déplacement.
Un Baron de la drogue tué en Colombie:
La police colombienne a tué mardi Miguel Angel Mejia, l’un des narcotrafiquants colombiens les plus recherchés, après qu’un informateur a conduit les officiers jusqu’au ranch où il se cachait.
Connu comme l’un des deux «Jumeaux», Miguel Angel Mejia, était à la tête de l’un des plus gros gangs de trafiquants de drogue de Colombie. Il a été tué lors d’un raid par 14 officiers de police à La Union, dans le nord de la Colombie, a précisé le ministre de la Défense Juan Manuel Santos. Croyant d’abord avoir tué son frère Victor, la police a finalement identifié Miguel Angel après l’avoir autopsié.
Pourquoi est-il aussi difficile de libérer Ingrid Bétancourt:
Prisonnière depuis plus de six ans dans la jungle colombienne, Ingrid Betancourt est aujourd’hui la victime d’une queue de comète historique. Le mouvement de guérilla communiste qui la détient est un anachronisme, une survivance du passé en voie d’extinction. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie n’ont plus le vent en poupe.
En Colombie, le président Alvaro Uribe avait fait sa priorité de l’écrasement des Farc et de la restauration de l’autorité de l’État sur un territoire à la géographie impossible, grand comme deux fois la France. Il est en passe de réussir. Il a doublé les effectifs de ses forces de sécurité et considérablement modernisé l’armée grâce aux États-Unis. Les forces colombiennes ont repris le contrôle des routes et repoussé au fin fond de la jungle la guérilla, dont les effectifs ne cessent de fondre. Porté par le retour des investisseurs internationaux et par une croissance économique de 7 % l’an, Uribe a les moyens de financer des programmes de réinsertion sociale pour les guérilleros repentis, ainsi que la construction d’infrastructures dans les campagnes reculées, afin de gagner à la cause du gouvernement la paysannerie, naguère vivier du recrutement des Farc.
Kouchner n’a pas convaincu Uribe de travailler avec Chavez:
Bernard Kouchner, en visite en Colombie, s’est entretenu lundi avec le président Alvaro Uribe, pour tenter une nouvelle fois de débloquer les négociations en vue d’un accord humanitaire visant à échanger des guérilléros colombiens prisonniers contre des otages des Farc, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.
Aucun communiqué n’a été publié à l’issue de l’entretien, signe que les choses n’ont guère progressé. Le président colombien, à qui sa fermeté à l’égard des Farc et les succès de son armée sur le terrain valent une immense popularité dans son pays, n’a pas changé sa position. Il refuse toujours de redonner un rôle de médiateur à son homologue vénézuélien, Hugo Chavez, qui est très populaire parmi les 8 000 guérilleros de base des Farc.
Idéologiquement à l’opposé
Le président Uribe a expliqué au ministre des Affaires étrangères que sa priorité restait de battre militairement les Farc. En ce qui concerne les médiations pour obtenir la libération des otages, le chef de l’État colombien s’en tient à celles qu’il a confiées à l’Église et au Parti communiste colombien. Pourtant, ces médiations n’ont jamais réussi. Seul Chavez est parvenu à faire libérer des otages par les Farc, deux le 10 janvier dernier (dont Clara Rojas, l’ancienne directrice de cabinet d’Ingrid), et quatre le 27 février (dont l’ancien sénateur Luis Eladio Perez, compagnon de détention et de cavale ratée d’Ingrid).
L’US Navy se déploie autour de l’Amérique latine:
Désireux de faire face à la montée en puissance des gouvernements de gauche dans leur arrière-cour, les États-Unis recréent la IVe Flotte.
C’est désormais officiel : le Pentagone va ressusciter sa IVe Flotte, avec pour mission de patrouiller dans les eaux latino-américaines et des Caraïbes. Créée pendant la Seconde Guerre mondiale pour protéger le trafic dans l’Atlantique Sud, la structure a été dissoute en 1950. «En rétablissant la IVe Flotte, nous reconnaissons l’immense importance de la sécurité maritime dans cette région», a déclaré l’amiral Gary Roughead, chef des opérations navales du Pentagone.
Basée à Mayport, en Floride, la flotte travaillera sous la double tutelle de la marine américaine et du commandement Sud de l’armée, chargé de l’Amérique du Sud et des Caraïbes. Elle sera commandée par le vice-amiral Joseph Kernan et devrait disposer d’un porte-avions nucléaire.
Pour Alejandro Sanchez, analyste au Council on Hemispheric Affairs, un centre d’études sur l’Amérique latine établi à Washington, «le rétablissement de la IVe Flotte est plus un geste politique que militaire, destiné à faire face à la montée en puissance des gouvernements de gauche dans la région». Le Pentagone ne prend pas la peine de camoufler ses intentions : «le message est clair : que cela plaise ou non aux gouvernements locaux, les États-Unis sont de retour après la guerre d’Irak», explique Sanchez.
2 coups fort contre l’extradition
L’extradition est une procédure juridique par laquelle un Etat livre l’auteur d’une infraction à un État étranger qui le réclame, pour qu’il puisse y être jugé ou exécuter sa peine…
C’est une chose relativement commune, cependant en Colombie cela a pris une tournure totalement différente de la norme. Presque tous les cas de narcotrafic sont extradé aux USA pour être jugé pour des crime commis en Colombie, qui touche les US.
Le système sert principalement pour éviter que les délinquants en question continuent leur traffic depuis la prison. C’est presque une constante chez ces gens.
Hormis la violation de la souveraineté, l’extradition génère un problème relativement grand selon de quel coté on se place. En général les crimes sont jugés et condamnés, les trafiquants passent de longue années en prison. Donc, en soit la justice fait son job. Le problème est que les trafiquants sont rarement seulement des trafiquants mais aussi des assassins, des monstres tueurs… des paramilitaires… et maintenant des guérilléros. Alors lorsqu’ils partent aux USA ils emmènent avec eux toutes leurs vérités, autant leurs relations avec la politique et le pouvoir que l’histoire de leur victimes. Et les familles de ces dernière peuvent rester sans jamais savoir si leurs enfants sont morts, disparus, torturés, séquestrés…
L’extradition n’aide pas, ni pour la vérité, ni pour la construction du pays, ni pour la réconciliation…
Alors les deux dernières nouvelles me réjouissent.. d’une manière bien différente, certes, mais peut-être elles freineront un processus qui a pris une ampleur sans précédent depuis le gouvernement d’Uribe (600 extraditions).
La première est la décision de la justice d’empêcher l’extradition de alias Macaco, un célèbre chef paramilitaires qui a beaucoup de chose à raconter sur la région d’Antioquia (lieu d’origine du président). Bien logiquement le gouvernement va faire appel mais l’idée est là , le paramilitaire ne partira pas avant d’avoir dédommagé ses victimes, d’avoir payé ses crimes ici et d’avoir raconté toute la vérité. L’action des associations des victimes a fonctionné.
L’autre est complètement différente: c’est l’annulation du jugement de Simon Trinidad. Trinidad est le guérilléro des FARC le plus “gradé” détenu. Il est accusé de trafic de drogue et c’est la 3e fois que son jugement est annulé. Le problème est qu’il a été impossible de convaincre les jurés de la culpabilité du personnage.. et 3 fois de suite, ça commence à faire. Pourtant ce n’est pas faute de moyen, on estime que les USA ont dépensé presque un million de dollar pour faire venir des témoins et rassembler des preuves. Mais rien n’y fait Trinidad, qui se défend tout seul, s’en sort, on arrive pas a le lier directement avec le trafic de drogues… alors qu’en colombie on aurait pu le juger sans problème pour assassinat, rébellion, subversion etc.etc.
Les deux faces de la cocaïne
Alors que les prix explosent en New Zealand (plus de 700 dollar) on le trouve en Colombie pour moins de deux dollars. Mais derrière les rails de plaisir au prix d’or se cache non seulement une fabrication plus que chimique mais aussi une guerre sans scrupule où, comme d’hab, c’est les pauvres qui payent. Alors je propose de soutenir le concours lancé sur le blog Sociologàa para Novatos qui veut primer les chercheurs capables de modifier génétiquement l’arbre de Coca pour pouvoir le semer dans les pays du nord. à‡a simplifierai beaucoup de chose, notamment le transport, du coup moins de pollution et moins de dégât dans la forêt Amazonienne.
Un reportage pour France 24 qui nous montre un peu ce qui se cache derrière la poudre magique.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=mySR35q3Qoc[/youtube]
Un sous-marin pour la drogue
L’armée colombienne a intercepté hier un sous-marin destiné au transport de cocaïne. La fabrication de l’engin est bien artisanale, mais quand même c’est balèze!
Quel futur pour le plan Colombie?
Uribe est, à nouveau, parti faire un séjour aux Etats-Unis. Il faut croire qu’il aime bien, même si à chaque fois qu’il y va il revient avec moins qu’au moment de son départ. En plus de tout, il revient toujours un peu plus fatigué, avec plus de cheveux blancs. Un jour on va devoir lui imposer un repos forcé après ses séjours aux Etats-Unis. A ce demander ce qu’il va y faire.
Cette fois, il a du profiter de l’absence de Bush (qui est au G8) pour aller se promener dans les couloirs du congrès. C’est pas qu’ils ne sont pas copain les deux, au contraire, mais j’imagine que d’aller voir Bush ça doit être encore plus fatiguant, il faut aller faire du cheval au ranch, couper deux trois arbres et je ne sais quoi encore. Non cette fois Uribe voulait être efficace, il voulait assurer le TLC et la suite du plan Colombie. Il en a tellement besoin pour sa politique de guerre.
Mais voilà , à peine arrivé on lui annonce qu’il va recevoir des sous, oui mais un peu moins qu’avant. Rien de bien grave, cela passe de 586 millions de dollars en 2007 à 527 millions prévu pour 2008. 59 millions en moins, ça fait quand même moins de gasoil dans les hélicoptères tout ça. Sans penser que le congrès met une condition: moins d’investissement militaire et plus dans le social…
à‡a c’est une mauvaise nouvelle, c’est quoi le social??? ça veut dire que le gasoil pour l’hélicoptère provient d’un marché équitable?
Grande question, mais en fait la réponse importe assez peu, le problème réel ne vient pas de plus ou moins d’investissement militaire ou social. Le problème vient du fait que le plan Colombie, c’est à dire la diminution de la culture de coca (le reste étant pour faire passer la pilule du glisofate utilisé pour la fumigation), est un véritable échec. Le bilan est approximativement le même que l’année dernière, sauf que cette fois le gouvernement des Etats-Unis le reconnait.
Tout ça pour dire que Uribe était parti pour assurer la signature du TLC, ce qu’il n’a toujours pas réussit, et il revient avec un Plan Colombie revu à la baisse… décidément il ferait mieux de rester dans son palais, à discuter au téléphone avec Sarkozy. Quoique même pas sûr, parce que là aussi il a cédé sur la libération de Granda, et Sarko a annoncé hier (ou avant hier) qu’il avait de sérieux doute sur la libération des otages.
Pauvre uribe, et dire que même Lina (sa femme) ne l’aime plus…
La fabrication de la cocaïne
Eh oui par ici on en fabrique beaucoup. Deux petits films qui explique le procédé.
sans commentaires…
à voir aussi: Les deux faces de la cocaïne