Ingrid Betancourt, ainsi que les 3 étasuniens et une dizaine de militaires en otage depuis presque dix ans viennent d’être sauvés par les militaires colombiens.
Une magnifique nouvelle qu’il faudra surement approfondir un peu, mais pour l’instant on ne peut que se réjouir.
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Ingrid Betancourt au Mont-Blanc
Les FARC: la fin, enfin?
La situation colombienne a beaucoup évolué ses derniers temps. Depuis un peu moins d’une année les forces publiques ont réellement pris l’initiative sur la guérilla des FARC. L’année dernière les militaires commençaient à pouvoir attaquer les campement de la guérilla de manière un peu plus directe qu’auparavant. La mort du “negro Acacio” débutait alors une série de coup fort, celle de Reyes, numéro 2 des FARC démontrait encore plus cette nouvelle capacité militaire. Ces progrès s’expliquent facilement à travers plusieurs éléments: le premier et probablement le plus important est la réforme de l’armée entamée par le Président Pastrana (1998-2002). Ensuite le Plan Colombie a apporté à l’armée colombienne des moyens qu’elle n’aurait jamais pu imaginer sans l’aide américaine, principalement en terme de mobilité, élément fondamental pour une lutte contre une guérilla. Le troisième élément, qui pourrait expliquer ces nouvelles victoires est une coordination de l’intelligence militaire. Au début 2007 le ministère de la défense a embauché un groupe d’anciens militaires israéliens chargé de compiler et d’analyser les informations des forces publiques. Jusqu’à leur arrivée l’armée colombienne avait les moyens d’attaquer et la technologie adéquate mais bien souvent pas la formation. Intéressant de voir que les US n’ont fourni qu’une formation médiocre pour l’utilisation de leur matériel.
La politique de “sécurité démocratique” préparée par président Uribe a commencé à avoir de réels effets, non seulement le repli de la guérilla un peu plus loin, à partir du moment où les différentes forces ont commencé à travailler ensemble et à partager leurs informations.
A partir du moment où l’armée commence à démontrer sa supériorité de manière claire, il est normal de voir des pans entiers du groupe armé s’effondrer. Les guérilléros, qui bien souvent sont membres depuis plus d’une vingtaine d’années ne voient plus le bout de leur combat, une possible victoire devenant impossible. La mort d’Yvan Rios, membre du secrétariat, trahis par un de ses homme démontre en partie ce désespoir. La démobilisation de Katrina, la femme la plus haut placé chez les FARC, est encore plus fort dans sa symbolique.
Les FARC s’épurent, ils disent vouloir revenir à un groupe plus restreint, plus mobile et plus sûr. Leur stratégie de repli serait donc en train de fonctionner malgré eux. Au milieu de ce contexte peu favorable pour leurs affaires, la mort supposée de leur leader historique, Tirofijo, peut modifier leur plan. S’il est vrai qu’on peut douter de cette mort, ce n’est pas la première fois et les FARC peuvent vouloir le faire passer pour mort pour assurer un meilleur repli, on peut croire que de toute façon du haut de ses 78 ans (dont 60 en guerre) Tirofijo ne soit plus vraiment capable de diriger le groupe armé.
La nouvelle tête des FARC, Alfonso Cano, est réputée brillante et plus politique, il serait donc judicieux de penser à une proposition de négociation intéressante. Le gouvernement, qui doit de toute manière continuer son travail armé, a une opportunité probablement historique de négocier avec les FARC. Uribe l’a bien compris et a proposé samedi aux guérilléros qui veulent se démobiliser et libérer les otages une récompense et la possibilité d’aller en France pour bénéficier de l’asile politique. La proposition ne manque pas d’intérêt, selon ces dire certains seraint prêt à l’accepter et peut-être même à libérer Ingrid Bétancourt. Mais elle n’est en aucun cas suffisante, car s’il elle peut permettre de fragiliser encore un peu plus les FARC elle ne permettra surement pas d’en finir réellement.
Le problème d’une décomposition totale du mouvement est que cela le rend imprévisible, à l’image des paramilitaires à la fin des années 90, ce qui peut générer un certain nombre de problèmes. Le gouvernement a donc tout intérêt à chercher une grande alliance, autant interne comme international, pour proposer une sortie politique au conflit. La gauche colombienne et la France ont la possibilité de jouer un rôle surement plus important que ne veuille l’admettre les conseillers du président colombien.
Plusieurs articles à lire
Dans le Figaro international une belle série d’articles parle de la Colombie et de l’Amérique du Sud. C’est assez rare, donc ça mérite bien un déplacement.
Un Baron de la drogue tué en Colombie:
La police colombienne a tué mardi Miguel Angel Mejia, l’un des narcotrafiquants colombiens les plus recherchés, après qu’un informateur a conduit les officiers jusqu’au ranch où il se cachait.
Connu comme l’un des deux «Jumeaux», Miguel Angel Mejia, était à la tête de l’un des plus gros gangs de trafiquants de drogue de Colombie. Il a été tué lors d’un raid par 14 officiers de police à La Union, dans le nord de la Colombie, a précisé le ministre de la Défense Juan Manuel Santos. Croyant d’abord avoir tué son frère Victor, la police a finalement identifié Miguel Angel après l’avoir autopsié.
Pourquoi est-il aussi difficile de libérer Ingrid Bétancourt:
Prisonnière depuis plus de six ans dans la jungle colombienne, Ingrid Betancourt est aujourd’hui la victime d’une queue de comète historique. Le mouvement de guérilla communiste qui la détient est un anachronisme, une survivance du passé en voie d’extinction. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie n’ont plus le vent en poupe.
En Colombie, le président Alvaro Uribe avait fait sa priorité de l’écrasement des Farc et de la restauration de l’autorité de l’État sur un territoire à la géographie impossible, grand comme deux fois la France. Il est en passe de réussir. Il a doublé les effectifs de ses forces de sécurité et considérablement modernisé l’armée grâce aux États-Unis. Les forces colombiennes ont repris le contrôle des routes et repoussé au fin fond de la jungle la guérilla, dont les effectifs ne cessent de fondre. Porté par le retour des investisseurs internationaux et par une croissance économique de 7 % l’an, Uribe a les moyens de financer des programmes de réinsertion sociale pour les guérilleros repentis, ainsi que la construction d’infrastructures dans les campagnes reculées, afin de gagner à la cause du gouvernement la paysannerie, naguère vivier du recrutement des Farc.
Kouchner n’a pas convaincu Uribe de travailler avec Chavez:
Bernard Kouchner, en visite en Colombie, s’est entretenu lundi avec le président Alvaro Uribe, pour tenter une nouvelle fois de débloquer les négociations en vue d’un accord humanitaire visant à échanger des guérilléros colombiens prisonniers contre des otages des Farc, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.
Aucun communiqué n’a été publié à l’issue de l’entretien, signe que les choses n’ont guère progressé. Le président colombien, à qui sa fermeté à l’égard des Farc et les succès de son armée sur le terrain valent une immense popularité dans son pays, n’a pas changé sa position. Il refuse toujours de redonner un rôle de médiateur à son homologue vénézuélien, Hugo Chavez, qui est très populaire parmi les 8 000 guérilleros de base des Farc.
Idéologiquement à l’opposé
Le président Uribe a expliqué au ministre des Affaires étrangères que sa priorité restait de battre militairement les Farc. En ce qui concerne les médiations pour obtenir la libération des otages, le chef de l’État colombien s’en tient à celles qu’il a confiées à l’Église et au Parti communiste colombien. Pourtant, ces médiations n’ont jamais réussi. Seul Chavez est parvenu à faire libérer des otages par les Farc, deux le 10 janvier dernier (dont Clara Rojas, l’ancienne directrice de cabinet d’Ingrid), et quatre le 27 février (dont l’ancien sénateur Luis Eladio Perez, compagnon de détention et de cavale ratée d’Ingrid).
L’US Navy se déploie autour de l’Amérique latine:
Désireux de faire face à la montée en puissance des gouvernements de gauche dans leur arrière-cour, les États-Unis recréent la IVe Flotte.
C’est désormais officiel : le Pentagone va ressusciter sa IVe Flotte, avec pour mission de patrouiller dans les eaux latino-américaines et des Caraïbes. Créée pendant la Seconde Guerre mondiale pour protéger le trafic dans l’Atlantique Sud, la structure a été dissoute en 1950. «En rétablissant la IVe Flotte, nous reconnaissons l’immense importance de la sécurité maritime dans cette région», a déclaré l’amiral Gary Roughead, chef des opérations navales du Pentagone.
Basée à Mayport, en Floride, la flotte travaillera sous la double tutelle de la marine américaine et du commandement Sud de l’armée, chargé de l’Amérique du Sud et des Caraïbes. Elle sera commandée par le vice-amiral Joseph Kernan et devrait disposer d’un porte-avions nucléaire.
Pour Alejandro Sanchez, analyste au Council on Hemispheric Affairs, un centre d’études sur l’Amérique latine établi à Washington, «le rétablissement de la IVe Flotte est plus un geste politique que militaire, destiné à faire face à la montée en puissance des gouvernements de gauche dans la région». Le Pentagone ne prend pas la peine de camoufler ses intentions : «le message est clair : que cela plaise ou non aux gouvernements locaux, les États-Unis sont de retour après la guerre d’Irak», explique Sanchez.
Les FARC et Ingrid Betancourt
Un journaliste, David Beriain, a réussit a passer 10 jours chez les FARC et il rapporte une série de vidéo inédite. Depuis la fin des négociation en 2002 il existe très peu de journalistes qui ont peu s’approcher des FARC. La publication a débuté hier avec une vidéo montrant la vie dans les campement:
Et la suivante, celle d’aujourd’hui, nous parle d’ingrid Betancourt et des otages… rien de bien encourageant.
Un article sur rue89 que nous envoie Dul vaut aussi le détour:
L’assassinat de Raul Reyes, numéro deux des Forces armées révolutionnaires colombiennes, n’a pas seulement interrompu les négociations pour la libération d’Ingrid Betancourt. Dans le camp des Farc, l’armée de Colombie est également “tombée” sur un groupe d’étudiants mexicains attaqués avant leur interview de Raul Reyes. Ils étaient cinq. L’une a survécu, les autres ont été massacrés. Sur les images saisies après le drame, on voit des corps presque nus, des restes humains éparpillées; sur un étendoir, les étudiants avaient suspendu leurs jeans pour la nuit.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=uKMDxWC7jC8[/youtube]
Les FARC rejettent la mission humanitaire française
Les FARC ont dit “non”… Ils ne veulent recevoir de pression de personne, refusent le chantage etc. C’était un peu naïf de croire que les FARC allaient accepter la visite française, juste parce qu’ils étaient là avec leur avion. La France a agi en solitaire, sans rien demander aux FARC. Le CICR leur avait gentiment dit qu’ils étaient mignons mais que s’ils n’avaient pas eu de contact avec les FARC cela ne servait à rien. Ingrid et les autres sont toujours dans la jungle, les FARC continuent à demander une zone démilitarisée à Florida et Pradera.
L’ambulance est sur la touche, je vous le disais bien. L’avion français est à Bogotà¡, à la base militaire… allez soyons positif, ça servira peut être à donner envie aux militaires colombiens d’en acheter un ou deux comme ça! Ils sont beaux les falcon 50 n’est-ce pas?
Sarkozy exige des FARC la libération d’Ingrid Betancourt
Ingrid Betancourt est au plus mal, avec une hépatite B elle a apparemment choisi de faire une grève de la faim. En parlant crûment elle a choisi de mourir, probablement pour refuser d’être le “jouet” des FARC encore plus longtemps. Maintenant l’option est simple soit ils la libèrent et peuvent espérer pouvoir parler de paix avec des interlocuteurs étrangers un jour futur soit ils la laissent mourir et leur résidu d’image politique à laquelle ils tentent désespérément de s’accrocher disparaît.
Sarkozy l’exige, le monde aussi, on ne parle plus de diplomatie ni négociation on parle de logique.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=qnlrFdauemc[/youtube]
Les contacts français en colombie
Alors que les jours d’Ingrid Betancourt sont compté, la France sort de derrière les fagots des vieux contacts moisit pour tenter de séduire les FARC… On a de quoi se poser des question sur les possibles effets.
Incroyable : un ancien bourreau au service de Sarko ?
Sandoval, alias Churrasco (la grillade), soupçonné d’être un ancien tortionnaire, ferait partie de l’équipe chargée de négocier la libération d’Ingrid Betancourt.
Mario Alfredo Sandoval, alias «Churrasco» (la «Grillade»), est soupçonné d’avoir appartenu à «l’école de la Marine» qui, en Argentine, constitue la façade officielle de la police politique du Général Videla, chef de la junte instaurée en 1976 dans le pays. Il aurait, ès qualité, participé aux exactions et tortures qui ont émaillé la «sale guerre» argentine des années 60 jusqu’en 1983. Sandoval figurerait d’ailleurs en Argentine dans les archives de la Commission nationale sur la disparition des personnes : il aurait fait séquestrer un étudiant en architecture, durant les années de dictature. C’est ce que révèle le quotidien de Buenos Aires Pagina 12, relayé par le site El Correo. Le problème, c’est que Sandoval aurait récemment intégré le «Conseil sur la défense» constitué par Nicolas Sarkozy en vue, notamment, de négocier la libération d’Ingrid Betancourt.
Même les « institutions françaises » se posent des questions
Mario Alfredo Sandoval aurait été contacté par la présidence de la République en raison de ses liens avec les groupes paramilitaires d’extrême droite colombiens, qui constituent une bonne base pour prendre contact avec le commando des Farc qui retient Ingrid Betancourt. C’est ce qu’on appelle du pragmatisme, et ceux qui n’ont jamais fait appel au moindre barbouze pour régler des questions
délicates n’ont qu’à leur jeter la pierre. Sauf que Sandoval serait apparemment un peu plus qu’un barbouze. Contacté par Marianne2, le journal Pagina 12 a refusé de communiquer ses sources «pour des raisons de sécurité», l’affaire étant liée à d’anciens membres de la police politique de la junte. Beaucoup de ces ex ont trouvé à se recycler à travers les réseaux de la CIA chargés de les former à l’époque. Cependant, nous n’étions apparemment pas les premiers à poser des questions au sujet de “Churrasco” : un proche du dossier nous a confié que des «institutions françaises» auraient tenté d’en savoir plus sur le fameux Mario Sandoval.De la famille Betancourt à l’Elysée : inconnu au bataillon
Un vrai mystère, ce Sandoval. Ainsi,à l’Elysée, on assure que «ce nom ne figure nulle part.» Pas de trace de lui non plus à l’université Paris III Sorbonne, où il est censé avoir donné plusieurs cours. Les membres du comité de soutien d’Ingrid Betancourt n’ont, pour leur part, jamais entendu parler de lui. L’ambassade d’Argentine n’a pas non plus eu vent de la présence de Sandoval dans le corps diplomatique français impliqué dans les négociations pour la libération d’Ingrid Betancourt. Bref, la “Grillade” est un fantôme. Mais un fantôme très actif.
Pour rappel Sandoval a aussi été le contact de l’ELN à Paris il y a quelques années et a, parait-il, eu de bon contact avec Castaà±o (chef aujourd’hui soi disant mort des AUC (paramilitaires) soi disant démobilisée). Autant dire que ce brave homme mange à tous les râtelier… saurait-il séduire les FARC???
Ingrid Bétancourt allait être libérée en Equateur
Correa vient d’annoncer que sont gouvernement avait bien eu des relations avec els FARC, mais que son ministre l’avait dit à Uribe en janvier lorsqu’il était venu en Colombie pour la libération des otages.
Le gouvernement de Correa avait donc eu de discutions avec Reyes dans le but de libérer quelques otages. Les négociations avaient aboutit à un accord et 12 otages allait être libérer dont Ingrid Bétancourt et le fils du professeur Moncayo.
La tension va surement continue à monter encore un peu, et si une preuve venait à confirmer ses dire il est fort probable que Correa reçoivent encore plus de soutient international.
Avancée du conflit
L’année 2007 s’est terminée par un bilan assez positif pour les forces militaires. Une profonde réforme qui a débuté il y a une dizaine d’année commencerait à porter ses fruits. La professionnalisation des forces et une énorme modernisation de l’armement (grâce au Plan Colombie) donne lieu à une meilleure efficacité au combat.
Cependant ces avancées militaires restent très fragile et croire que la victoire est proche, voire même possible, est une autre chose. Les armées ont un défaut face à une guérilla, c’est qu’elles sont lentes, non seulement pour se déplacer mais aussi pour s’adapter à un quelconque changement. Ce n’est pas le cas d’une guérilla et encore moins d’une guérilla comme les FARC.
Les FARC sont dans une situation de perte de vitesse, elles ont de grande difficulté de communication et de déplacement. La preuve en est le manque de coordination lors de la soi-disant libération de Emmanuel en décembre dernier. Les dirigeants n’était pas au courant que l’enfant n’était pas en leur pouvoir.
L’autre argument pour dire que les FARC sont en difficulté est le fait que ces dernières années l’enrôlement forcé, y compris d’enfant, a beaucoup augmenté. Leur pouvoir de conviction est en chute libre. Pour certain, la manifestation du 4 février en est la preuve, je doute de cet argument, la manifestation était essentiellement citadine et la source des FARC a toujours été majoritairement paysanne.
Le nombre de déserteurs serait en augmentation, le gouvernement estime donc que le nombre de guérilleros n’atteint plus les 10 mille combattants. Ces désertions s’explique facilement autant par les attaques menées par le gouvernement que par l’enrôlement forcé. La guérilla serait donc aussi en phase d’épuration, seul les convaincu resterai.
On peut donc conclure à un affaiblissement de la guérilla. Ce qui, en soit, est normal, les FARC avaient réussit à la fin des année 90 a construire une structure très proche d’une armée régulière, étant capable de supporter des affrontements directs contre l’armée colombienne. Les FARC n’en sont plus capable et sont retourné aux vieilles méthodes de guérilla. Combat qui peu durer des dizaines années. L’exemple de ERP est assez parlant, pour la majorité ce groupe guérilleros n’existe plus depuis longtemps. Et pourtant il y a quelques semaines à peine, ils ont été capable d’attaquer un village et de mettre en échec la police, faisant un mort. L’ERP doit à peine compter sur une centaines d’homme depuis 10 ans.
Il est donc facile d’imaginer que les FARC peuvent durer encore un sacré moment. On revient donc au même débat, comment arriver à la paix. la solution proposée par le gouvernement est vaincre les FARC par la force. En soi c’est largement compréhensible de la part d’un gouvernement, simplement tout le monde le sait, c’est impossible. Il est par contre très intéressant de fragiliser suffisamment le groupe pour le forcer à venir de lui même à la table des négociations.
Si on regarde un peu les discours d’Uribe à l’étranger, en Europe particulièrement, c’est soi disant ce qu’il recherche. Il faut admettre que son discours a un peu évolué dans le domaine, on pourrait presque entrevoir une possible acceptation de la négociation avec son ennemi juré. On peut donc se poser la question de savoir quelle la stratégie militaire doit être suivie.
Une partie des attaques sont menée sur le front proche de la frontière venezuelienne, un front qui se dédie particulièrement au trafic de drogue. De belle prise on été réalisée et ce sont en général des coups durs pour la guérilla. De même dans le sud du pays.
Il y a aussi eu une grande offensive dans la partie central-sud où les FARC demandent la zone démilitarisée. Le message politique est clair, le gouvernement ne veut pas. Poursuivre une attaque sur ce front n’est pas forcément très stratégique. On sait que les dirigeants des FARC sont divisé sur le futur de l’organisation, une partie est réputée plus politique et une autre plus militaire. Le groupe des politiques, dont le représentant le plus fort se trouve dans la région mentionnée ci-dessus, est plus facilement partisan d’une négociation et même s’il aurait perdu du pouvoir après les discutions du Caguan (1998-2002) il serait actuellement favori dans la course au remplacement du leader historique.
Si une grande offensive contre cette faction venait à se transformer en victoire on pourrait être confronté à une impossibilité de négocier. Un impossibilité de négocier qui concerne aussi la libération des otages. Alors qu’on sait que la vie de certain, notamment d’Ingrid Betancourt, est en grave danger. Les FARC ont actuellement repris une stratégie plus politique, la libération au compte goûte d’otages est une stratégie pour montrer leur volonté de négocier et essayer de regagner un peu de capital politique. Chavez avait proposé qu’on reconnaisse leur statut belligérant.
La stratégie du gouvernement face à ces changement n’a pas évolué, mais Uribe ne peut pas, autant au niveau international qu’au niveau interne, empêcher Chavez de faire libérer des otages et donc de faire de la pub aux FARC. Lui qui rêve d’un échange sans que personne s’en rend compte, il est plutôt perdant. A chaque libération, les FARC reviennent sur le devant de la scène et arrivent même à faire publier leur communiqué…
On peut donc espérer qu’Uribe repense un peu sa stratégie, autant politique que militaire. Attendre la mort du leader historique n’est probablement pas une bonne méthode, il existe de grandes chances que l’organisation se divise en plusieurs groupes et ressemble aux groupes paramilitaires des années 90. Cela complique singulièrement les possibilités de négociation et rends tout contrôle ou victoire impossible.
De plus pour facilité des négociations il serait utile que l’armée se concentre dans des attaques plus stratégique, attaquant les fronts des “durs” des FARC et non pas les fronts plus faible pour gagner des victoires “spectaculaires” qui font plaisir aux journaux. L’affaiblissement de l’aile militaire des FARC signifie une possibilité de négociation plus rapide. Et nombreux sont ceux qui en on réellement besoin.