Après deux jours de comptage on connaît enfin le nouveau président du Mexique. Le conservateur Felipe Calderon a été choisi par les Mexicains pour diriger le pays pour les 6 prochaines années.
La voie du libéralisme s’impose face à la vague rose qui déferlait jusque là en Amérique Latine. Pourtant le choix est loin d’être clair car le représentant de la gauche, Lopez Obrador suit de très près le candidat conservateur.
Obrador voulait mener une politique en faveur des pauvres, dans un pays où la moitié de la population vit avec moins de cinq dollars par jour. Ce rêve s’est arrêté, ou en tout cas mis en pause car la politique à venir sera plus en faveur des entreprises et des investissements étrangers qu’en faveur des pauvres.
Mais la vraie victoire de ce jour fut celle de la démocratie, car les Mexicains se sont déplacés en masse, certains traversant la frontière pour aller voter. Le mouvement fut tellement grand que certains bureaux de vote ont manqué de bulletins.
Felipe Calderon ne prendra ses fonctions que le 1er décembre pour un mandat de six ans non renouvelable. Son principal défi devrait être la lutte contre la pauvreté, qui touche la moitié des 103 millions de Mexicains mais aussi la lutte contre l’insécurité.
Il succède à Vicente Fox qui avait porté de nombreux espoirs de réformes, le résultat est mitigé car le pays est encore plus divisé. Les résultats économiques sont relativement bons, comme presque tous les pays d’Amérique Latine, la croissance est de retour et l’inflation se porte bien. Cependant les statistiques économiques ne peuvent s’arrêter à la simple croissance. Le cas du Mexique est un exemple en la matière, l’intégration économique avec la première puissance économique mondiale a dopé les chiffres des exportations et de la croissance, cependant la situation du Mexicain moyen n’a guère changé.
On est confronté toujours au problème de la concentration de la richesse, et le fossé entre les riches et les pauvres se creuse.
Bref le nouveau président a du pain sur la planche, notamment tous les échecs de Vicente Fox: “Je n’ai pas réussi à faire approuver la réforme fiscale, ni celle de l’énergie, ni celle des retraites. Ce sera au prochain gouvernement d’y parvenir car ces réformes sont très importantes. Tout comme il devra accélérer les créations d’emplois et les efforts en matière de santé et d’éducation.”