Depuis une année, voire un peu plus, le gouvernement et l’Ejército de Liberacià³n Nacional (ELN) se réunissent périodiquement à Cuba pour discuter. Le thème de la discussion est bien sûr la paix et ces jours l’avancée est suffisante pour croire qu’un processus de paix devrait débuter bientôt. L’ELN est la seconde guérilla du pays et représente une force d’environ 4000 hommes. Sa puissance de combat s’est largement réduite depuis plusieurs années et le gouvernement peut négocier dans une position relativement forte.
Mais une des principales raisons, selon les dirigeants de la guérilla, est la possibilité qui existe maintenant en Colombie pour la gauche d’exister. Ces dernières années la gauche a réussit à s’unir autour du parti Polo democratico Independiente (puis alternativo) et surtout pour la première fois dans l’histoire elle a pu vivre et être élue. Cette avancée historique permet à l’ELN de considérer que la voie armée n’est plus nécessaire. L’exemple du reste du continent a aussi une importance qu’on ne peut négliger.
Du côté du gouvernement, Uribe avait annoncé en arrivant au pouvoir qu’il voulait d’abord éliminer deux des trois acteurs du conflit pour pouvoir se concentrer uniquement sur les Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC). Les paramilitaires ont déjà été démobilisés, dans des conditions très discutable, mais la grande partie du groupe ne participe plus au combat. Maintenant l’ELN commence des négociations de paix et pour prouver sa bonne volonté son porte parole a annoncé qu’ils allaient déminer plusieurs zones du département de Narià±o. La nouvelle est plutôt bonne car en 2005 on a compté 1000 victimes de mines antipersonnelles, la Colombie étant le second pays du monde touché par les mines.
Il est relativement rare de pouvoir parler de bonne nouvelle dans le domaine politique en Colombie et l’assombrir serait un sacrilège, simplement il est juste de se demander qu’elle est la cohérence du gouvernement en matière de négociation. Uribe a martelé à plusieurs reprises qu’il ne négocierait jamais avec des terroristes, même s’il se réfère aux FARC, sa définition de terroriste est tellement vague qu’il ne serait pas difficile d’y intégrer l’ELN. L’acharnement des FARC comme du gouvernement perd tout son sens face à l’exemple de l’ELN.
Cependant on ne peut pas encore crier victoire, le chemin des négociations et long et tortueux, de nombreux points doivent être discuté et le gouvernement peut difficilement être plus dur qu’avec les paramilitaires. Mais il ne peut pas non plus être plus laxiste, la communauté internationale ne le supporterait pas.
L’espoir est là , et si la bonne foi suit cela devrait être possible!