J’ai toujours cru que pour voyager il n’était pas nécessaire de partir bien loin. Bien souvent il est possible d’ouvrir la porte de son “chez soi†et commencer un voyage tout aussi excitant qu’à l’autre bout du monde. Bien sûr vous n’aurez pas de problème de langue, pas de problème de choc culturel, simplement une aventure qui débute sur votre palier…
On a 18 ans, peut être 19 ans, on est plein d’énergie et d’envie. Je suis avec mon pote Ju, c’est mon compagnon de cordée, un peu comme mon frère… Et on se prépare pour nos sessions de snowboard extrême. Bien sûr vivre dans les alpes nous facilite la tache…
Alors un samedi de septembre, on décide d’aller au sommet de l’Europe voir si on y est, au niveau montagne le Mont Blanc n’a pas grand chose d’attirant, mais pour le physique il est tip top. On emboutit donc toutes nos affaires dans la voiture et on file à St Gervais pour prendre le train et commencer notre marche. On a prévu de faire la montée en une fois, on transporte juste une tente pour laisser nos affaires au dessus du dernier refuge (le Goûter) et continuer la montée de nuit, pour arriver au sommet sur le coup des 5 ou 6 heures du matin .
En théorie c’est largement faisable….
Le premier problème surgit sur la route, on a 30 minute de voiture pour arriver sur place qui se transforme en une bonne heure pour cause de crevaison sur l’autoroute. le pneu éclate littéralement et la jante finit en bouillie. On arrive donc limite à attraper le dernier train. Et dans notre précipitation on oublie la moitié de notre réserve d’eau. Après quelques heures de marche on se rend compte de notre oubli. On rationne. On fait bouillir de la neige pendant nos pauses. à‡a se passe.
On traverse le fameux couloir “de la mort†où les pierres tombent comme de la pluie (à cause du dégel). On s’amuse sur les rochers, on admire le magnifique couché du soleil sur la vallée et sur nos alpes chérie. On sent se lever le petit vent qui rafraîchit l’air. On passe le refuge du Goûter, content de voir le dernier lien avec le bas. On est libre et heureux!
Pourtant le manque d’eau et la montée un peu rapide (en une journée) de 400m à 4000m a rendu pale mon pote Ju. Rien de bien grave à priori, et on monte la tente sans trop se poser de question. On se prépare notre petit repas à la lueur de la frontale, buvons un petit thé…
Et là c’est la catastrophe. Le vomi crépit la tente. Mon pote entre en pleine crise de délire. C’est pas très beau à voir. Le mal des montagne a fait son effet. On se calme, rien de grave, simplement on abandonne le sommet. Il est minuit, on est au milieu de nulle part et il fait moins 20. Impossible de redescendre avant le lever du jour, la montée était possible car il nous reste que de la marche sur glace, rien de bien dangereux, on a passé les endroits compliqué de jour.
Il faut donc prévoir la nuit…. mais le détail est que nous n’avons pas de sac de couchage, on ne devait pas dormir. On rigole 5 minute, on nettoie le vomi, … mais le froid commence sérieusement à se faire sentir. On installe alors notre corde pour s’isoler du sol, c’est pas très confort, mais c’est presque efficace. Ensuite on retire nos chaussures et mettons nos pied dans nos gants, et dans nos sacs. Rapidement on glisse nos mains sous nos aisselles et on se serre. Difficile de dormir, le petit vent du soir souffle fort, la tente bouge bien, malgré le mur de neige que nous avons construit.
On restera réveillé toute la nuit, allumant le réchaud chaque demi heure, 5 minutes, pas plus car au moment où la température monte on sent notre corps s’endormir… et avec le réchaud allumé ça pue la catastrophe.
Le jour se lève enfin, je n’ai jamais attendu le lever du jour avec autant d’impatience, la vue est absolument magnifique, la tente a été recouverte par la neige soufflée, mais on a pas vraiment le goût ni l’envie d’admirer. On entame alors notre longue marche de retour qui se passe sans encombre, on arrive épuisé, complètement vidé.
Le lundi: “t’as fait quoi ce week end? …. non rien, j’ai ouvert une porte.â€
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Salut mon Tonio…j’ai toujours voulu faire des fÔtes de frappe…en m^me temps sauver le monde…Bien heureux de te lire…Asta Prontô…N21
Mais vous êtes des gue-din ma parole! ô_O
Rappelle-moi de jamais partir en montagne avec toi…
mais non faut pas dire ca!