« Cette nuit, il va se réveiller… »
Je ne sais pas si ce sous-titres était destiné à informer le spectateur que toute l’équipe (réalisateur, acteurs, producteurs) avait dormi durant le tournage. Ce qui est certain a contrario, c’est qu’Arizona Werewolf est le plus mauvais film de l’histoire du cinéma. Je ne suis pas le seul à le dire, l’imdb lui donne au moment de la rédaction de ce message la position incroyable de « 23ème plus mauvais film au monde » . Le moins qu’on puisse dire, c’est que le rang obtenu est à la petitesse de la qualité du film.
Ce film m’a fait comprendre ce que navet veut dire. Des décors en carton-pâte, des acteurs certainement trouvés au détour d’un bistrot, un scénario qui ferait *presque* passer Taxi pour un film d’auteur, un dialoguiste qui devait être shooté au fameux speedballs, rien, mais absolument rien n’est épargné au spectateur.
La première fois que je l’ai vu, j’ai arrêté la vidéo après 5 mn. Mon amie est allée se coucher, me lançant un regard lourd de sous-entendus agacés. Et puis j’ai remis ce machin appelé « film », me disant que tout le reste ne pouvait pas être à l’image de ce que je venais de voir; je me trompais lourdement, c’était encore pire. Depuis, je me le repasse en boucle avec des amis, qui, la bouche ouverte durant 99 minutes, répètent inlassablement : « c’est pas possible, c’est pas vrai ».
Que les acteurs soient mauvais, c’est une évidence : ils sont incapables de faire passer une émotion, ne serait-ce que de la curiosité (savoir si ils vont être payés pour leur « travail », par exemple). Le spectateur est quant à lui très curieux durant le film : de savoir si les dialogues sont improvisés, ou n’est-ce que l’acteur qui s’est embrouillé.
A leur décharge, il faut dire que le dialoguiste ne les as pas beaucoup aidé. On imagine parfois cet homme affairé au-dessus de montagnes de brouillons de papiers, des notes éparpillées partout dans son bureau, le regard hagard et les traits tirés de fatigue, haletant sous la pression du planning. Mon image de ce travail a changé depuis Arizona Werewolf : la consommation de datura doit être suffisante, tant il est vrai que cette substance a pour effet de rendre difficile la prononciation des mots plurisyllabiques. Onomatopées sur onomatopées, voilà qui complète admirablement le tableau de Tony Zarindast, réalisateur de ce « film ». On est en droit de s’interroger sur le rôle Brad Hornbacher (co-scénariste avec Zarindast, on ne l’a jamais vu revenir dans le cinéma), car on imagine mal comment quatre mains ont pu se coordonner sur la feuille A5 ayant servie de base à l’écriture des dialogues; ou peut-être est-ce justement là le secret de ces dialogues si… originaux.
Dialogues, intrigue, direction d’acteurs, acteurs, décors, montage, couleur, son, c’est sûr, un film requiert beaucoup de travail. A défaut d’avoir une once de talent, Tony Zarindast, surnommé le « Ed Wood iranien » aurait dû un peu plus travailler : aucun de ces ingrédients si spécifiques n’a été ajouté au bouillon, ce qui donne juste une soupe à l’eau. On se demanderait presque pourquoi on rigole, tellement c’est fade… Et de (presque) regretter que Zarindast, hormis une apparition dans Blood of His Own< (d’un certain Greg Bendoni, peut-être l’un de ses camarades de datura) en 1998, ne semble plus avoir de responsabilités dans le monde du cinéma. Arizona Werewolf restera pour vous à jamais la pierre de touche cinématographique; c’est à partir de ce film que vous déciderez si une réalisation est vraiment mauvaise ou pas. Moi, ça fait bientôt 10 ans que je cherche, et je n’ai jamais rien trouvé de pire. Le danger, c’est que certains films qui vous paraissaient jusque-là objectivement mauvais, sous la comparaison, reprendront du goût…
Je ne l’ai pas téléchargé, mais d’abord loué, puis acheté neuf sur amazon. Peut-être pourrais-tu le trouver sur emule ?
Cela dit, si je t’ai donné envie de le voir, c’est que mon article est très mal écrit :[
J’aimerais savoir ou vous avez réussi à le telecharger??
Je vais de ce pas voir à quoi cela ressemble.
😉
Bon ben tu m’embrouilles, je sais plus, na !
Non je voulais dire que j’ai réussi à télécharger le « Star Wars Turc » dont je parlais plus haut, et c’est d’un niveau assez incroyable. Quelque part entre Flash Gordon et X-Or, avec des tas d’images de Star Wars (premier film) réutilisées sans permission, sans oublier la musique d’Indiana Jones qui revient sans arrêt ! Le montage est du pur n’importe quoi et les dialogues sont d’une ringardise extraordinaire.
Je ne peux résister à l’envie de copier ci-dessous le texte d’introduction du film, récité d’une voix grave à un rythme assez soutenu, sur des images qui mélangent des plans de Star Wars, d’une fusée qui décolle, et une photo de la Terre vue de l’espace, le tout passé en boucle. C’est long, mais dieu que c’est bon :
Bon, je soupçonne la traduction d’être en partie responsable du ridicule de ce texte. Mais quand même, combiné avec les images, le résultat confine au génie.
Quelques chroniques marrantes sur Nanarland…
Je viens de faire un saut sur la page IMDB du film, et le premier commentaire que j’ai lu donnait la note maximale au film, tout en admettant sa profonde nullité.
Ces notes ne veulent pas dire grand chose en définitive, surtout sur des films aussi décalés que celui-ci.
Je crois que je vais rester avec s427, c’est plus court. 😉
Mais c’est Severian427 ou s427, à la fin ? 🙂
(je déc’, j’apprécie toujours que tu corriges mes erreurs, hein, mais je ne pouvais pas laisser passer ça, comprends-moi…)
Le pire… c’est que t’es vraiment allé voir à quoi ça ressemblait… 🙂
Mwuhuhu ! Emulsion. ^^
J’en ai parlé à mon coloc, grand fan de nanars, mais il ne connaît pas non plus. Le monde des nanars est tellement vaste. Mais il m’a parlé d’un certain « Turkish Star Wars » comme d’une sorte de Saint Graal des nanars. A bon entendeur. 😉
C’est que ça donnerait presque envie de le voir, ton texte !
En passant, le site de référence dans le domaine :
http://www.nanarland.com
Il y a des chroniques assez marrantes. Mais il ne parle pas d’Arizona Machin, tu devrais leur proposer d’en faire une. 😉