6’000’000, c’est l’un des chiffres les plus terribles de l’histoire conjointe européenne et juive. C’est moins que le nombre d’Allemands morts (7’000’000), d’Asiatiques (on estime le nombre de victimes des Japonais à une fourchette comprise entre 10 et 30’000’000) et surtout que de Soviétiques (20’000’000). Au-delà de tous ces chiffres hautement discutables et discutés et de leurs polémiques révisionnistes liées, le symbole de la IIème Guerre mondiale réside dans le premier chiffre : six millions, c’est le nombre de juifs assassinés de manière mécanique, scientifique et industrielle. Le vocabulaire étant désarmé à qualifier une telle barbarie, le juriste Lemkin devra inventer le néologisme de « génocide » pour pouvoir la décrire.
60 ans plus tard, de récentes études dévoilent à quelle point cette folie européenne était une folie aussi extra-européenne. Ainsi, à ces 6 millions, il conviendrait d’ajouter 1,5 millions de victimes sur le territoire de l’ex-URSS. On connaissait l’antisémitisme russe, d’autrefois ou d’aujourd’hui, mais l’aspect massif des exécutions a de quoi prendre de court : 20% des juifs morts lors de la plus terrible et coûteuse des guerres auraient rencontré leur funeste destin hors du territoire européen. Assassinats dans les tranchées sans état d’âme, un grand nombre de locaux participeront aux massacres perpétrés par les Allemands sur territoire soviétique. Le 18 septembre 1941, une communauté juive d’au moins 1’000 individus sera exterminée.
Le site yadvashem présente diverses macabres histoires, cherchant à faire la lumière sur ce qui fût une folie collective, et pas seulement européenne. Édifiant.
Ne faisons pas de 6 000 000 un nombre tabou, intouchable
Même si un seul Juif tué parce qu’il l’état ou croyait l’être depuis 150 générations, c’était un de trop inadmissible.
Essayons de distinguer au minimum fusillés, gazés, épuisés et abattus. Toutes morts horribles