« Sapience n’entre point en âme malivole, et science sans conscience n’est que ruine de l’âme », écrivait Rabelais dans Pantagruel. Phrase avant-gardiste, teintée d’humanisme, mais qui a le mérite, comme il en est pour toute phrase symboliquement forte, de pouvoir être utilisée par tous. A la replacer dans son contexte, où Rabelais prévoyait plusieurs prières quotidienne dans l’éducation de son Gargantua, elle devient soudainement beaucoup moins sympathique. J’en garderai toutefois son interprétation contemporaine, issue des dérives humanistes que la science nous a parfois apportées, pour rappeler ceci : un scientifique ne s’extrait pas, par miracle, du débat politique. Lorsqu’il affirme détenir une réponse, il influence les politiques et le corps électoral. Il n’existe pas d’opinion, surtout lorsqu’elle émane d’un scientifique, politiquement neutre. Dire d’une recherche qu’elle est effectuée dans l’intérêt de la science, soit de la vérité seule, équivaut à inféoder à une instance supra-humaine (la vérité), placée au-dessus des intérêts humains, les activités scientifiques. C’est au mieux platonicien, au pire religieux; mais dans un cas comme l’autre, c’est insatisfaisant et, osons-le, irresponsable. La recherche scientifique est flanquée dès lors de certains garde-fous : le génie génétique est le plus connu d’entre eux, mais il en existe d’autre, comme l’euthanasie, l’insémination ou, pour sortir de la médecine, l’extraction de pétrole, etc.
Ce préambule pour aborder la polémique scientifique du réchauffement climatique. C’est un sujet bien connu aujourd’hui du grand public, amorcé très médiatiquement dans les années 1980 mais déjà présent dès les années 1960 (le Club de Rome, par exemple). Après des débuts poussifs, mais progressivement aidé par les catastrophes nucléaire, de marées noires, du CFC, les maladies allergiques, le débat écologique s’est imposé, bien que pas toujours de la meilleure manière, et toujours à l’insatisfaction chronique aussi bien des écologistes que des anti-écologistes. Pour les uns on ne va pas assez loin, pour les autres, les anti-écologistes, eh bien, on se tient toujours aux mêmes arguments : puisque la science est incertaine, ne faisons rien (UDC valaisanne, section régionale de l’extrême droite suisse) :
Comment avoir toujours la foi dans les prophéties sur le réchauffement de la planète quand nous voyons qu’il neige au mois d’octobre et que nous ne sommes toujours pas capables de prévoir la météo à plus de quelques jours ?
Beaucoup plus fine, la section nationale de ce même parti politique mentionne la controverse existante autour du réchauffement climatique anthropique (RCA) – en d’autres termes, savoir si l’homme est responsable du réchauffement climatique ou non. La controverse est en réalité plus générale encore : savoir si le réchauffement climatique est une réalité ou non, le débat portant – principalement – autour de la fiabilité des données à disposition et leur interprétation. Certainement malgré eux, des scientifiques du monde entier se trouvent être utilisés par les extrêmes droites, par les plus à droite des mouvements conservateurs et par – les lobbies du nucléaire, du pétrole, de l’agrochimique et autres gais-lurons aussi préoccupés du mieux-vivre que des éphémères. Bien sûr, on pourrait se demander si, lorsqu’il n’y a pas un débat éthique sous-jacent à une recherche (contrairement à la fécondation in vitro chez les femmes âgées, par exemple, où la question éthique se pose d’emblée), il est très sain de brider les scientifiques, sous prétextes qu’ils bousculeraient les habitudes. Soit, mais je me permets d’inverser la question : lorsqu’on sait que notre recherche n’aura pour seule audience que l’égoïste et le xénophobe, que par effet de ricochet nos résultats risquent de détruire plusieurs décennies de choix politiques que notre propre recherche n’invalidera pas, pourquoi… la poursuivre ? Car si le climatosceptisme s’impose auprès du grand public, les conséquences, à n’en pas douter, pourraient être dévastatrice. L’arène politique ne se prête pas aux nuances, et les populations mondiales auront l’impression d’avoir été bernées. Et l’écologie dans son ensemble de connaître un coup de frein des deux pieds.
Le climatosceptisme est dans les grandes lignes plutôt honorables; si certains scientifiques participant au dénigrement du RCA sont assurément télécommandés par des groupements d’intérêts industriels, il en est d’autres pour qui le « manque de méthode scientifique » serait le péché originel frappant tout le débat sur le RCA. Une (très court) résumé (vu l’ampleur du débat), La trop longue agonie de la Crosse de Hockey, focalisé autour de la fameuse crosse de hockey, illustre ce second cas. A voir les climatosceptique se débattre dans un monde tout acquis au RCA, je ne peux m’empêcher d’y voir une piqûre salutaire contre une pensée unique. Après tout, les écologistes dans les années 1990 étaient les climatosceptiques d’aujourd’hui…
Cependant, je ne sais pas vraiment qui hormis les climatologues serait capable de comprendre les tenants et les aboutissants du débat. Car si l’article précédent est franchement vulgarisé, il démontre sans ambages que pour entrer dans la discussion, il est nécessaire d’approfondir le sujet – de l’approfondir de beaucoup. Les climatosceptiques en appellent à l’esprit critique de chacun, et au refus des réponses pré-mâchées et pré-digérées que l’on nous sert – comment leur en vouloir. Toutefois, l’effet de bord de cette supplique, c’est son corollaire même : ne pas accepter sans conditions les positions climatosceptiques.
A mon grand désespoir, s’il est des sujets sur lesquels je peux intellectuellement m’aventurer, il en est d’autres où tout simplement pas. Dénué de point de départ solide sur lequel bâtir ma réflexion, je me vois dicter l’échange entre climato-alarmiste et climatosceptique. Un exemple parmi tant d’autres : lorsque l’auteur de « La trop longue agonie de la Crosse de Hockey » aborde la polémique sur la dendrochronologie. Quelles sont mes connaissances de la dendrochronologie ? Nulles. Que sais-je sur la méthodologie, les pratiques historiques, les précautions d’usage, l’évolution technologique en la matière ? C’est le vide sidéral. La polémique autour du « bruit » qui pollue les données, ça attire l’oeil; mais ici encore, est-ce que j’ai la moindre idée sur comment prélève-t-on ces données, sur comment effectue-t-on les mesures et quelles sont les interprétations possibles ? Pas le moindre soupçon de connaissance, en ce qui me concerne. En conclusion, soit j’adhère idéologiquement à l’un (le climato-alarmiste) soit à l’autre (le climatosceptique). Sur le plan scientifique, je ne peux me positionner; mais sur le plan politique, il en est tout autrement…
Car voici la situation : je ne peux me positionner sur l’existence ou non du RCA. Des indices tendraient à me faire pencher sur sa réalité, en raison d’îles qui disparaissent, de glaciers qui fondent, des lacs gigantesques (Tchad, Baïkal, pour ne parler que des plus grands) qui disparaissent, de désert qui avancent ou encore de la biodiversité qui s’amenuise. Mais à nouveau, ce n’est pas parce que je constate des effets que je suis justifié à en déduire les causes; ce type de pensée est religieuse, et non scientifique. Pour en comprendre les causes, là encore, il me manque le b.a.-ba méthodologique : je ne saurais attribuer à l’action humaine (et à elle seule) les effets constatés.
A côté de cela, des catastrophes indubitablement anthropiques s’accumulent : pétrole, nucléaire, pollution atmosphérique, pollution alimentaires, pour ne parler que de la minuscule pointe émergée de l’iceberg des problèmes causés par l’activité humaine. Mais ici, il est possible de prendre position, d’établir le lien de causalité entre l’effet visible et l’homme.
En somme, les changements écologiques sont une réalité, qu’il faudrait être fou ou idiot pour réfuter – RCA mise à part. Leur origine, pour nombre d’entre eux, est clairement identifiable : l’homme. Les activités dommageables pour l’environnement et pour l’homme requièrent un train de mesures d’adaptation, comme l’aide au développement durable, la coopération nord-sud, une réflexion sur notre mode de production et nos habitudes de consommation. Le RCA peut être débattu autant que l’on voudra; il se trouve que les mesures à prendre pour vivre en harmonie avec une terre qui « ne nous est que prêtée par nos enfants » (Saint-Exupéry) sont rigoureusement les mêmes, RCA ou pas. Nous devons nous adapter, RCA ou pas; le débat sur ce dernier est-il justifié ?
Le GIEC peut sembler définitivement décrédibilisé. Les co-lauréats avec Al Gore du prix Nobel de la paix ont perdu, au fil des affaires, toute autorité. Mais franchement, il reste très marginal de savoir si les méthodes du GIEC sont ou non scientifiques. La fameuse crosse de hockey a permis d’amorcer une réflexion dans un modèle totalement paralysé jusque-là, celui du développement industriel. Je ne remercierai jamais assez cette crosse de hockey, même si on pourrait vouloir aujourd’hui l’enterrer. Faire passer un message d’alarme à l’échelle mondiale demandait des images fortes, un marketing dont l’écologie s’est abondamment servie : ce n’est d’ailleurs que lorsque les mouvements Verts ont compris la nécessité d’utiliser le marketing qu’ils ont vraiment décollé. La fin justifie-t-elle les moyens ? Parfois, lorsque les moyens sont si innocents, oui.
Nous avons donc des thèses climatosceptiques, qui se trouvent être tout aussi compréhensibles et datées que celles des climato-alarmistes. Aucun des deux n’est en mesure d’amener l’argument massue. Cependant, l’impact de l’homme est avéré dans de nombreux autres domaines que le climat, et il vaut mieux s’adapter le plus vite possible. Il se trouve que les mesures à prendre vont dans le sens des climato-alarmistes; il se trouve également que les thèses climatosceptiques vont dans le sens d’individus peu recommandables.
Le climatosceptique a-t-il conscience de son impact potentiel politique ? Souhaite-t-il un retour au débat écologique comme on en voyait au début des années 1990 ?
En ce qui me concerne, certainement pas. Je ne veux pas voir fleurir à nouveau le slogan « c’est l’atome ou la bougie ». Le 29 septembre 2010, lors des délibérations sur une nouvelle constitution genevoise, des hommes politiques de droite cherchant à justifier un retour au nucléaire (de laquelle la région genevoise s’en est totalement éloignée), ont eu le courage – la bêtise crasse – de resservir ce slogan., lancé comme une bonne rigolade aux écolos luttant pour faire entendre leur voix. Tous les discours écolos étaient mis dans le même panier, tous les écolos étaient des anarchistes passéistes en tongs et à barbe. Maintenant que cette image a enfin évolué, il serait catastrophique, alors même qu’on ne possède pas de réponse sur le RCA, d’envoyer le signal – un signal qui serait erroné – que ces 20 ans de militantisme ont été une tromperie. Non, ils ne l’ont pas été. Ils ont été une correction, une remise en question, qui n’en est encore qu’à ses balbutiements.
Il reste pourtant beaucoup à faire au vu des enjeux, et ce n’est certainement pas en écrivant « Gr€€np€ac€ » (je me réfère à l’article « La trop longue agonie de la Crosse de Hockey ») dans un article qu’on prend la bonne direction. On se trompe d’ennemi. On se trompe d’allié. On se trompe de recherche. Être climatosceptique est dangereux et irresponsable.
@jipebe29
Avant de répondre aux points ci-dessous, je te prie, pour avancer dans la discussion, de me dire, concrètement, quel risque fait courir à nos société le fait de suivre les conclusions des défenseurs du RCA. Encore une fois, il s’agit du point axial de toute notre discussion, et malgré les nombreux échanges que nous avons eu, je n’ai pas eu de réponse à ce sujet. Or, il me semble, que pour justifier notre discussion-même, il est nécessaire que tu me répondes sur ce point.
Je préférerais, effectivement d’autres sources. Outre l’aspect (extrêmement) partial de ce document, on est passé de € 100 mia à $ 79 mia; c’est presque diviser par deux le montant de départ. Ensuite, dans le détail, il y a $32 mia affectés aux recherches climatiques, et $36 mia affectés aux recherches sur les technologies liées au climat – ce qui contient donc la recherche sur les énergies renouvables ! Cela sans parler des notes du document, uniquement des sites web, des papiers du site lui-même, wikipedia, etc. Pas une monographie, pas un article issue d’une revue scientifique; franchement, ça ne fait que me renforcer sur mes idées, et les connaissances « à la sauvettes » de bien des climatosceptiques ! Pire, dans la source sur les $32 mia affectés aux recherches climatiques (un papier de l’American Geophysical Union), il est impossible de trouver l’origine de ces $32 mia; à moins que l’on estime que dans les recherches climatiques, il soit correct d’inclure le budget de… la NASA !
Ce pdf est au mieux erroné, au pire mensonger; vu la partialité du site, je pencherai d’ailleurs sans hésiter pour la seconde solution. Ces chiffres sont une manipulation, une « effet marketing » (pour reprendre tes mots) uniquement destinés à regrouper les foules climatosceptiques. Exactement ce que tu reproches à la crosse de hockey ! Lorsque la politique prend le pas sur la science… et lorsqu’on veut faire passer ses idées à tout prix. Visible dans un camp, comme dans le tien; mon avantage, c’est que je reconnais et accepte (la possiblité de) mes propres raccourcis !
et
L’acte de foi n’est jamais une bonne option 🙂 Cependant, je me dois de le faire tous les jours : sur le fonctionnement physique d’un ordinateur, sur le fonctionnement électronique de mon moteur, et sur toute une quantité invraissemblables de choses dont je n’ai pas les bases nécessaires pour en comprendre l’origine. Je fais donc acte de foi, mais auprès de scientifiques; je délègue mon temps de recherche auprès d’experts. C’est forcément irritant, mais les super-pouvoirs, ça n’existe que dans les films de Michael Bay.
De plus mon acte de foi est étayé par mes propres observations. Contrairement à ce que tu semble indiquer, l’eau monte, et les îles disparaissent. Tuvalu disparaît, c’est un fait. Les glaciers fondent (non, non, je ne parle pas de la chaîne de l’himalaya :), c’est un fait. Nous polluons, beaucoup trop pour vivre dans de bonnes conditions, nous consommons, beaucoup trop pour le faire de manière durable. Ce n’est donc pas (me semble-t-il) irrationnel que de vouloir faire la jonction entre mes buts (prendre des mesures pour modifier la consommation et la production) par les moyens (prendre les faits, et leur accoler un « A » à la fin de l’acronyme « RC »). La seule question, la seule ici, c’est de savoir si en matière de RC, l’homme a un impact; mais la question n’est pas de savoir si l’homme dénature son environnement, car cela, malheureusement, il suffit de voyager, d’observer nos villes et nos campagnes, pour le constater…
Et je précise, à nouveau, que je ne rentrerai pas dans le débat technique; je comprends ta propre envie d’en débattre, mais lorsque tu jettes aux orties souverainement tous les travaux du RCA, mon seul moyen de te répondre serait une recherche approfondie, en développant des outils personnels que je n’ai pas, et en consacrant un temps énorme… que je n’ai pas non plus. C’est tout l’objet de mon article : je n’ai pas les moyens de prendre uen position scientifique. A défaut, en raison des buts recherchés par les défendeurs du RCA (qui sont indispensables), en raison des mes propres observations (partielles et partialles, soit), je prends une position politique. Cette position politique n’est pas du défaitisme; elle est réfléchie, pesée et soupesée. L’humilité n’est pas forcément une posture condamnable…
Parce que le Co2 est effectivement bon pour les plantes, tu en déduits qu’on peut avoir autant de CO2 que possible. As-tu fais des tests en laboratoire, pour vérifier à partir de quel taux de CO2 les plantes deviennent incapables de l’évacuer ?
Sur quelle base dois-je accepter que l’impact du CO2 antropique est négligeable ? Tes commentaires sont intéressants, je ne le nie pas, mais ils sont partiels et partials. Je refuse d’y adhérer en bloc !
Quand au site de Manicore, ce sont plus ses arguments que son parcours présent ou passé qui m’intéressent. Trop de béotiens s’estiment légitimes à prendre la parole sur le sujet. Et l’attaque en règle sur Claude Allègre, auto-érigé en modèle de scientisme, est un peu la cerise sur le gâteau; cet homme est exactement ce qu’il y a de pire et qu’il faut combattre de toutes ses forces dans le monde scientifique, un homme qui n’a pas compris que la science, c’est du politique… Surtout qu’il est d’une mauvaise foi immense, dans son propre bouquin. Une mauvaise foi issue du besoin de faire de la politique, ce qu’il refuserait, bien évidemment, d’admettre.
Bref, je ne m’aventurais pas à faire l’éloge ou la critique de Jancovici, car tout cela n’est pas lié à la force de son argumentaire sur le lien donné. A mon sens, en tout cas.
Je te remercie en tout cas pour le débat dans lequel tu me conduis, il m’amène à me poser bien des questions, et à devoir préciser bien des points.
@jcv
1° Voici les dépenses US sur le climat (en annexe, vous avez toutes les sources). It’s in english….
http://scienceandpublicpolicy.org/images/stories/papers/originals/climate_money.pdf
Je vais rechercher d’autres sources pour les dépenses hors USA.
2° Irrationnalité, foi et doute
Vous dites à JP Canot : « J’ai pour ma part fait acte de foi autour du RCA ».
Or, pour un sujet aussi « brûlant », l’acte de foi, qui est du domaine de la croyance, n’est pas une bonne option. D’autant que les conséquences du dogme du RCA peuvent être dévastatrices, et amener à des dépenses folles pour prévenir un hypothétique avenir climatique cataclysmique, au détriment des dépenses nécessaires pour traiter les problèmes actuels, dont ceux de pollution et d’énergie, bien réels.
Or, le problème est que de nombreuses publications, travaux, données (que j’ai indiqués dans un commentaire précédent) montrent que les hypothèses et conclusions du GIEC manquent cruellement de crédibilité. Il est donc légitime de douter, et il est sain de laisser les travaux se poursuivre dans la sérénité, car, comme le disent nos amis suisses, il n’y a pas le feu au lac (je rappelle que depuis 2001, les températures sont stables et le niveau des océans ne monte plus depuis plusieurs années).
Quant à la crosse de hockey de Mann, elle a eu un effet dévastateur sur les politiques, les écolos et les médias. Or, il a été prouvé par plusieurs études qu’elle est fausse. Donc, elle a eu un effet « marketing » qui n’aurait jamais dû se produire, et nous sommes dans la tourmente engendrée par ses conséquences et la naissance du dogme du RCA. La remettre en question est plutôt sain et devrait obliger le GIEC à revoir sa copie. Je rappelle que dans les 2 premiers rapports du GIEC l’optimum médiéval et le petit âge glaciaire apparaissaient clairement dans les courbes, et leur disparition mystérieuse n’est pas due au hasard, ce qui met en doute l’objectivité du GIEC.
J’insiste sur l’effet pervers du résumé pour les décideurs (SPM), qui, en simplifiant à outrance, a dénaturé les travaux des scientifiques.
Donc, vous faites acte de foi, alors que le doute est légitime. C’est en cela que vous êtes irrationnel: vous rejetez la raison pour donner votre préférence à un engagement personnel qui est du domaine de l’acte de foi.
3° « Mes observations personnelles tendent à confirmer un RC au moins, ce qui balaye une partie du discours climatosceptique. Voir n’est toutefois pas comprendre (je consacre une partie de mon article à cela), mais un RC me semble être bel et bien à l’oeuvre »
J’insiste sur le caractère minime du RC et sur le fait qu’il n’existe plus depuis près de 10 ans. Et qu’il a eu lieu en grande partie alors que les émissions de CO2 anthropique étaient négligeables.
J’ajouterais que le concept de Température Moyenne Globale (TMG), inventée par le GIEC pour soutenir ses travaux et conclusions, n’a aucun sens physique : en effet, pour tout physicien/thermodynamicien, la température est une grandeur d’état intensive, ce qui veut dire que faire la moyenne pondérée des températures locales ne représente en aucune façon le réel. Tout au plus peut-on dire que la TMG est un simple indicateur, à utiliser avec précaution.
3° « Quant au CO2, c’est bon pour les plantes: elles l’adorent (on en met dans les serres pour optimiser la photosynthèse), et l’impact du CO2 anthropique est quasiment nul ».
Je ne vois pas pourquoi cette phrase vous interpelle: le CO2 est nécessaire à la photosynthèse. C’est un simple fait, non polémique. Je n’ai pas dit qu’il en faut des quantités phénoménales pour faire le bonheur des plantes….Quant à l’impact du CO2 anthropique, il est négligeable (voir tous mes commentaires sur le sujet).
4° « Et je pense que l’intégrisme écolo actuel sur la question du RCA fera, à terme, plus de mal que de bien (nombreux sont ceux qui en ont assez de la propagande sur les perspectives lointaines alors que la priorité revient aux problèmes actuels). Cet intégrisme est une grave dérive écologique, et l’écologie modérée, raisonnable, constructive, va en souffrir…. »
Si donc il est prouvé (par des travaux, des données ou des expérimentations, ou encore par l’évolution climatique) que le RCA est faux, alors la science perdra en crédibilité et les écolos qui soutiennent ce dogme becs et ongle, et qui sont amenés à des dérives inqualifiables (voir le clip de 10-10 UK), auront également perdu en crédibilité, avec des retombées négatives sur l’ensemble des écolos. Les gens diront : ils nous ont roulé dans la farine, ils ont essayé de nous effrayer, ils ont menti, ils ont tenté de museler toute critique, alors nous ne les croirons plus. Et tout le mouvement écolo-politique, qui commençait à avoir un poids électoral, sera sabordé à cause du comportement de ses éléments les plus radicaux.
5° Commentaire sur le papier de JL Jancovici (site manicore)
Je me souviens que JLJ a critiqué sur son site le livre d’Yves Lenoir : « climat de panique » : il y avait détecté 4 erreurs sur 214 pages. Le climatologue Marcel Leroux lui a envoyé un droit de réponse (car Y Lenoir parlait de sa théorie des AMPs- Anticyclones Mobiles Polaires). Il y a réfuté, avec arguments à l’appui, les erreurs relevées par JMJ. J’avoue que Leroux n’a pas été tendre dans sa réponse, mais, normalement, JLJ aurait dû la publier sur son site. Cela n’a jamais été fait, ce qui n’est guère honorable.
Quant au GIEC, JLJ prend le problème à l’envers, car c’est au GIEC de prouver que son postulat CO2—>température est correct et que ses hypothèses diverses sont étayées par des données d’observation ou des arguments solides. Je rappelle toutefois que la publication des physiciens Gerlich et Tscheuschner réfute le modèle radiatif du GIEC, et, à ma connaissance (mais je peux me tromper), il n’y a pas eu de publication réfutant le travail de ces deux physiciens allemands.
Il dénie le droit aux journalistes de donner la parole à d’autres scientifiques, comme, par exemple, Vincent Courtillot, Directeur de l’Institut de Physique du Globe, sous prétexte qu’il n’a rien publié sur la question climatique. Or, ceci est faux.
Voici les distinctions de Vincent Courtillot
Prix Gay de l’Académie des sciences (1981)
Premier prix franco-britannique de l’Académie des sciences et de la Royal Society (1985)
Fellow de l’American Geophysical Union (1990)
Chevalier de l’Ordre National du Mérite (1990)
Médaille d’argent du Centre National de la Recherche Scientifique (1993)
Fairchild Distinguished Scholar (Caltech, 1994)
Membre de l’Academia Europaea (1994)
Chevalier de la Légion d’Honneur (1994)
Gerald Stanton Ford Lecturer (University of Minnesota, 1996)
Membre de l’Institut Universitaire de France (1996)
Associate de la Royal Astronomical Society (1997)
Officier de l’Ordre National du Mérite (1997)
Prix Dolomieu de l’Académie des sciences (2001)
Moore Distinguished Fellow (Caltech, 2001)
Louis Clark Vanuxem Lecturer (Princeton, 2002)
Premier « Bullard Lecturer », American Geophysical Union (2002)
Médaille André Dumont de la Société Geologica Belgica (2006)
Voici quelques publications de Vincent Courtillot en lien avec le climat:
.L. LE MOUEL, V. KOSSOBOKOV, V. COURTILLOT
On long-term variations of simple geomagnetic indices and slow changes in magnetospheric currents: The emergence of anthropogenic global warming after 1990?
Earth Planet. Sci. Lett. (2005) 232, 273-286
V. Courtillot, Y. Gallet, JL Le Mouël, F. Fluteau, et A. Genevey, 2007 : Are there Connections between the Eart’s Magnetic Field and Climate? – Earth and Planetary Science Letter, 253 : 3-5 328-339
Par ailleurs, la plupart des journalistes scientifiques, qui ne sont pas aussi ignares que JLJ le prétend, et qui savent ce qu’est, par exemple, une transformation adiabatique ou une transformation isothermique, et qui savent que la TMG n’a guère de signification (ce que lui doit certainement savoir ), se référencient à des publications dans les revues à comité de lecture (sauf dans les plateaux télévisuels), et ils ont parfaitement le droit de citer et de synthétiser ces publications, même si elles sont dérangeantes pour JLJ. Quant à Claude Allègre, il a effectivement donné un fameux coup de pied (de mammouth…) dans la fourmilière, et son ouvrage, même s’il n’est pas exempt de toute critique, contient pas mal de vérités … dérangeantes.
Quant au site Pensée Unique, qui lui pose visiblement problème, il est intéressant en ce sens qu’il présente, outre les courbes des données d’observation, des synthèses sur les dernières publications et qu’il donne accès aux sources primaires, ce qui permet à toute personne ayant une solide formation scientifique de suivre l’évolution des travaux sur le climat.
C’est grâce à ce site que nous sommes informés de la théorie de Svensmark et du projet CLOUD du CERN, de la publication de Gerlich et Tscheuschner, des publications de Nicola Scafetta, ou encore de celle de Miskolczi. Car aucun média n’en parle, ce qui est quand même étonnant : y aurait-il une omerta sur la problématique du RCA?
Enfin, JLJ est consultant en énergie et business carbone, donc il est à la fois juge et partie dans cette affaire : il lui serait donc, et je le comprends fort bien, difficile de démolir son activité professionnelle « carbone » (pour l’énergie, il a, bien sûr, toute latitude de faire des prestations sûrement fort intéressantes).
Conclusion: Tout le problème sur le climat est la conséquence de la manière dont le GIEC a été créé par l’ONU, selon une démarche inadéquate: cela a mis sur la place publique un certain nombre de conclusions allant dans le sens du catastrophisme, puis a généré une sur-médiatisation avec des films – catastrophe (YAB, NH notamment), une propagande outrancière, et le syndrome du « sauver la planète » (sans compter la taxe carbone). Tout ceci a ensuite engendré des réactions, des analyses du document scientifique du GIEC, des doutes, d’autres travaux contradictoires, des remises en cause, confortées par les données d’observation de ces dix dernières années, et des erreurs du GIEC ont été révélées.. Les positions des uns et des autres se sont trop souvent radicalisées, surtout de la part du GIEC, qui n’a pas accepté ces critiques. En sus, l’audit de l’IAC a été extrêmement sévère envers le mode de fonctionnement du GIEC, qui devrait de réformer en profondeur, mais qui n’a pas, pour le moment, annoncé le moindre changement (attendons un peu…).
A mon avis, si le GIEC ne se réforme pas en profondeur, si ses axes de travaux ne sont pas reconsidérés, les mêmes causes produiront les mêmes effets : le prochain AR5 n’aura pas permis de progresser véritablement, et la climatologie sera toujours dans une impasse conceptuelle.
Kenavo
Excellent article, qui étoffe bien mieux que moi la partie sur le « quand on ne comprend pas, on l’admet et on cesse de se faire passer pour un expert ».
Je vais rapidement répondre aux autres longs commentaires, en précisant encore une fois (ce sera la dernière) que n’ayant pas les connaissances prérequises pour m’enfoncer dans un débat technique, je vous laisse seuls responsables de vos affirmations. Je pourrais contre-attaquer en citant des sites web tenant la position opposée, mais ce type de débat n’a pas l’heur de me plaire. Pour des raisons longuement exposées dans mon article.
Je précise aussi que, suite aux commentaires ici et ailleurs, j’abandonne l’expression « consensus scientifique »; au vu des arguments présentés, je suis d’accord pour cesser d’utiliser une expression erronée. Il n’y a pas de consensus, c’est une erreur de ma part.
@jipebe29
Tout d’abord j’insiste, mais j’aimerais savoir d’où vient l’étude indiquant que 100 mia d’€ ont été dépensés pour des études sur le RCA.
Vraiment ? Elle serait irrationnelle si il y avait consensus que le RCA n’existe pas. Est-ce le cas ?
Ma position consiste à poser la sous-traitence de ces questions, qui me dépassent; est-ce irrationnel ?
Ma position consiste à dire que le Réchauffement Climatique soit l’oeuvre de l’homme ou non, les mesures à rendre sont identiques. Est-ce irrationnel ?
je copie-colle une partie de mon précédent message :
Je précise qu’il s’agit d’observations sur le RC, n’est-ce pas… Pour les observations proprement dites, voir l’article.
Tu vois ? C’est le genre de dérapage proprement insultant. Un raccourci que tu dénoncerais sous le terme de « dictature » chez tes adversaires « carbocentriste ».
Un peu comme si je disais, après avoir constaté que l’humidité, c’est bon pour une plante, qu’il faut placer les plantes sous l’eau.
Bien, pour pouvoir avancer dans la discussion, il est nécessaire de me dire, concrètement, quel est le mal que l’on risque (car c’est, à mon sens, la seule discussion à avoir relativement à mon papier).
Parce qu’ayant des activités dans le domaine de l’écologie moi-même, je suis curieux de savoir sur quel domaine réellement les écolos réussissent à imposer leur volonté. Je fais l’expérience inverse quotidiennement…
@Jean-Pierre Canot
J’espère ne pas avoir mal compris ton commentaire, tu me rectifieras si je déforme tes propos.
Oui, Galilé a refusé un certain dogme de son époque. Il a osé s’opposer (même si il n’est pas allé jusqu’au bout) aux puissants de son époque. Mais… est-ce que sa découverte allait provoquer un cataclysme ? Certe, un cataclysme politique. Un effondrement du nombrilisme religieux. Une révolution héliocentrique, mais aussi intellectuelle et politique. Il était dans l’intérêt de la société de voir ses thèses répandues, analysées, développées.
Peut-on dire que le besoin sociétal est tel, aujourd’hui, qu’il faille consacrer des ressources (conséquentes, au vu de notre maigre compréhension du domaine) à savoir si le RC est anthropique ou non ? J’ai pour ma part fait acte de foi autour du RCA. Pour ta part, certainement autour du RC non anthropique. Pour nous départager, la seule solution est d’agir sous les angles que j’ai présenté. Si en théorie nous divergeons, en action nous nous retrouvons. Si ma théorie sert nos actions, la tienne la dessert; qui a raison ?
Pour aussi insatisfaisante que soit ma position sous l’angle scientifique (encore une fois, elle me pose problème), elle est la seule rationnelle sous l’angle politique. Et toute recherche, comme tu le mentionne, est en conflit ou au contraire est au service du politique. Je préfère, pour ma part, prendre les devants : car la politique, c’est anticiper. Et ce que je vois poindre comme problème posé par les climato-sceptique me fait peur.
Un article très intéressant sur la question :
http://manicore.com/documentation/climatosceptiques.html
Bonjour,
Voici mes commentaires à votre papier
.
1° Ne pas tout mélanger : la cigarette et le climat? Cela n’a rien à voir. De même, un sceptique n’est pas un négationniste (j’ai déjà vu des propos de ce genre dans les médias, ce qui est inadmissible et montre la bassesse de certains carbocentristes).
2° Il est faux de dire que le GIEC est soutenu par la grande majorité des climatologues. Tout d’abord seuls une petite dizaine de climatologues ont participé aux travaux du GIEC, et l’un des plus grands climatologues au niveau mondial, Richard Lindzen, en est parti en claquant la porte parce que l’on voulait lui faire valider des choses inacceptables, car fausses. D’autres climatologues ne sont pas d’accord avec le GIEC, mais leur voix est étouffée. Je citerais simplement le regretté grand climatologue français Marcel Leroux, qui, dès les années 2000, était extrêmement critique envers le GIEC.
Ensuite, les études climatiques ne sont pas le fait des seuls climatologues: devraient y participer des physiciens, des chimistes, des astrophysiciens, des géologues, des statisticiens, des géophysiciens, des océanographes, des thermodynamiciens, …. Sachez que nombre de physiciens réfutent le modèle radiatif du GIEC, et que le GIEC n’a guère été brillant en ce qui concerne les traitements statistiques.
Aux USA, il y a eu une pétition de 36000 ingénieurs et scientifiques critiquant fortement les travaux du GIEC. Consensus, vraiment?
Votre position n’a donc rien de rationnel : elle est complètement irrationnelle, car elle refuse de prendre en considération tous les travaux, publications, données d’observation, et expérimentations qui permettent de douter fortement de la crédibilité des conclusions du GIEC (trop simplifiées dans le SPM).
3° Les observations personnelles, subjectives, n’ont aucune valeur ni dans le temps, ni dans l’espace. Par exemple, pour nous effrayer, on nous montre de manière récurrente un gros bloc de glace qui tombe dans la mer, en oubliant de dire que ces images sont prises au cours de l’été polaire, période normale de fonte, et en oubliant de montrer des images de ré-englacement de la mer de glace arctique. Idem avec les pauvres ours polaires….
4° J’ai une forte sensibilité écolo et je suis d’accord pour convenir que l’homme pollue les sols, les eaux et les airs (hors CO2 !…), et nous devons agir pour réduire ces pollutions. Quant au CO2, c’est bon pour les plantes: elles l’adorent (on en met dans les serres pour optimiser la photosynthèse), et l’impact du CO2 anthropique est quasiment nul. Et je pense que l’intégrisme écolo actuel sur la question du RCA fera, à terme, plus de mal que de bien (nombreux sont ceux qui en ont assez de la propagande sur les perspectives lointaines alors que la priorité revient aux problèmes actuels). Cet intégrisme est une grave dérive écologique, et l’écologie modérée, raisonnable, constructive, va en souffrir….
5° Les dépenses de 100 Milliards € ne sont pas évidemment pas celles du GIEC (les rédacteurs sont bénévoles et le GIEC n’a qu’une petite structure à Genève). Elles concernent les financements de toutes les études plus ou moins sérieuses, plus ou moins farfelues (ex: l’impact du RCA sur les lézards du Midi), qui se réfèrent explicitement au RCA. Il y a même eu des travaux qui ont mis à mal le dogme du RCA, mais qui ont conclu de manière carbocentriquement correcte….Ce qui a un effet pervers, qui est de priver de financement nombre de travaux fort intéressants et utiles. Il y a en quelque sorte une OPA de la climatologie sur les financements (sans compter les publications).
6° « Meilleure compréhension du climat » : faux car les mécanismes de base ne sont pas connus et la climatologie est dans une impasse conceptuelle depuis environ 50 ans. Comment accorder du crédit aux projections des modèles numériques, alors que tous les mécanismes climatiques ne sont pas connus (certains le sont mais sont rejetés pour des raisons … étranges….)? Les projections à 100 ans sont la somme des projections à 5 jours, que les modèles météo, dont sont issus les modèles climatiques, ne sont pas capables de prévoir avec 100% de fiabilité dans 100% des cas. Quel en est alors le crédit?
7° Dictature : oui, dans les financements, dans la propagande, dans les mensonges, dans la désinformation, dans la politisation, dans la médiatisation. Quant aux parallèles avec d’autres débats, ils sont sans valeur (ils sont à traiter séparément). Attention donc aux amalgames, qui polluent (si j’ose dire…) le débat.
8° Crosse de hockey et rapport Stern : oui, les médias parlent d’écologie, mais le retour de bâton est pour bientôt, quand Mère Nature aura donné une belle leçon d’humilité aux carbocentristes et quand les citoyens auront compris l’inanité du rapport Stern et la manipulation mondiale créée par la crosse de hockey (qui est fausse, faut-il le rappeler, suite à des manipulations inacceptables des données – mais l’omerta médiatique perdure, sauf sur le Net). Je rappelle que le rapport Stern est un est un estimatif des coûts engendrés par le RCA : mais, si le RCA est faux, le rapport Stern n’a aucun intérêt : c’est du fantasme pur et simple. Et comme le RCA a 99,99% d’être faux….
9° Il ne s’agit pas de soutenir ou non les climatosceptiques, mais de délivrer des informations objectives, contradictoires, et n’allant pas systématiquement dans le sens du dogme du RCA. par exemple, de faire un papier sur le projet CLOUD du CERN, donc les médias ne pipent mot… Omerta, omerta…….
Conclusion: Etre carbocentriste est vraiment dangereux et irresponsable
Kenavo
SCIENCE SANS CONSCIENCE N’EST QUE RUINE DE L’ÂME !
» Dans un consensus écrasant, la communauté scientifique reconnait que le changement climatique est réel. Les gaz à effet de serre ont nettement augmenté et sont une conséquence de l’activité humaine « , a encore souligné Rajendra Pachauri. »
On vient donc nous expliquer une fois de plus que le GIEC, qui rassemble des scientifiques dont la compétence parait indiscutable, fonctionne par « consensus ».
Selon le dictionnaire Larousse, un consensus est un accord de consentement du plus grand nombre.
Ceux que l’on appelle les climato sceptiques préfèrent la démarche qui comme le préconise Descartes doit mettre en doute toutes les connaissances qui nous semblent évidentes pour établir un fondement scientifique inébranlable dont sera déduit tout le reste.
Pour le GIEC le consensus, accord de la majorité sur des points que l’on ne met pas en doute, relève peut être de la science puisqu’il est pour partie le fait de scientifiques, mais il relève surtout de la politique et pourrait être obtenu par vote, par référendum et pourquoi pas par sondage.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Notre bon François Rabelais aurait-il accepté de faire partie du GIEC ou d’en cautionner les oukases et autres conclusions péremptoires ?
Est-il possible et raisonnable en effet, ainsi que le fait le GIEC, de mélanger sans risque science et politique ?
Non ! Loin de moi l’idée de sous entendre que la politique se fait au plus grand mépris de la conscience, mais enfin ! Il y a quand même des arrangements, et l’exemple d’Albert Einstein dont les découvertes ont été utilisées aux fins militaires que l’on sait, et qui en a terriblement souffert, montre bien que les politiques sont parfois loin de considérer que pour être véritablement au service de l’Homme, la science doit être liée à cette conscience morale qui caractérise les vrais scientifiques, et peut-être pas toujours ces mêmes politiques.
On objectera certes que ce sont les tenants et conservateurs de l’ordre moral, qui s’opposèrent aux travaux de la première dissection humaine que fit à Montpellier, Rabelais, le célèbre curé de Meudon.
Ce sont les mêmes qui firent que Galilée condamné à la prison à vie par la Congrégation du Saint-Office aurait murmuré dans sa barbe, le 22 juin 1633 : « Mais pourtant elle tourne ! ».
C’est vrai ! Mais après tout n’y avait-il pas chez ces inconditionnels de la conscience morale un soupçon de comportement politique lié au fait qu’il faillait ménager la chèvre et le chou, en l’occurrence faire en sorte que l’école de médecine de Montpellier ne soit pas trop en avance sur les autres ; ou que les partisans du géocentrisme ne soient pas trop brutalement ridiculisés par Galilée.
Il a fallu la ténacité de Louis Pasteur pour que son vaccin de la rage passe outre le consensus du monde médical dont il avait le tort de ne pas faire partie.
Sans vous inviter Messieurs les scientifiques du GIEC à faire preuve d’un peu de conscience dont on ne veut pas croire que vous êtes dépourvus, pussions nous par contre vous inviter à un peu plus de modestie, en ne considérant pas, comme le firent les géocentristes, que la terre est le centre de l’Univers, et que les petits cirons que nous sommes sur cette terre ont tout pouvoir pour régenter cet Univers et notamment agir de façon irréversible sur les facteurs qui gouvernent le climat.
Pour en revenir à la conscience et afin que la science ne devienne pas ruine de l’âme, il serait bon que cette science dirigeât ses recherches, non plus sur les actions sans doute très marginales que l’Homme pourrait avoir sur le changement climatique, mais sur les conditions dans lesquelles l’humanité peut s’adapter à ce changement sur lequel de plus en plus d’entre nous, et surtout de grands scientifiques consensuso-sceptiques croient que ne pouvons que peu de choses.
N’oubliez pas que de cette adaptation au réchauffement, entre autres, dépend l’espoir que nous avons tous que ne meurent plus de faim ces malheureux petits dont des dizaines ont disparu dans le monde depuis que vous avez commencé à lire ce commentaire.
Et j’ajoute qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat: la température moyenne globale (TMG – dont le sens est fort discutable) a augmenté, cataclysmiquement, de 0,7°C depuis 1900, après la fin du petit âge glaciaire. Et cette augmentation n’a pas été linéaire : +O,6°C environ jusqu’en 1950, puis période plus froide de 1950 à 1979, puis réchauffement d’environ 0,3°C de 1980 à 2000 et stagnation depuis 2001. Alors pourquoi construire une usine à gaz sur cette question et présenter des perspectives catastrophiques dont nous serions responsables? C’est absurde…
Cordialement
Ping : Naturavox
Depuis un an environ, je me suis documenté sur la climatologie et sur les travaux du GIEC. Je pense que le GIEC manque de crédibilité, car il est un mélange de science et de politique : le SPM (résumé pour les décideurs) est rédigé par les dirigeants du GIEC et les représentants des gouvernements, et donc ne reflète plus les doutes, les interrogations, les nuances, que l’on trouve dans le rapport scientifique (AR4). Et, comme les politiques, les écolos « durs » et les médias se référencient à cette nouvelle « bible », il n’est pas étonnant que nous en soyons arrivé à un dogme du RCA, qui ne souffre aucune publication, aucune donnée d’observation dérangeantes.
Or, les modèles du GIEC sont mis à mal par de nombreuses données d’observation et de nombreux travaux.
Si les résultats de la modélisation ne sont pas conformes aux observations, alors la théorie et la modélisation sont à revoir. Or, que constatons-nous à propos des modèles du GIEC? Que leurs projections ne sont pas conformes aux observations, car:
– elles ne prévoient pas la stagnation des températures depuis 2001 (mesures satellitaires RSS et UAH);
– elles ne prévoient pas le refroidissement relatif des océans (source : mesures des 3300 sondes océaniques ARGO)
– elles ne prévoient pas la stagnation du niveau des océans (2 à 3 mm/an dans les années précédentes).
Source : Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales LEGOS
– elles ne prévoient pas le gain de 1,7 millions de km2 de la mer de glace de l’Antarctique par rapport à la moyenne 1979-2000
(Source : http://arctic.atmos.uiuc.edu/cryosphere/IMAGES/current.anom.south.jpg)
– elles ne prévoient pas les cycles à peu près constants de la mer de glace arctique (avec une anomalie en 2007 et 2008, à la suite de vents du sud persistants)
Source : http://www.ijis.iarc.uaf.edu/seaice/extent/AMSRE_Sea_Ice_Extent_L.png
– elles ne prévoient pas le renforcement de l’épaisseur de glace arctique (campagne de mesures de l’Institut allemand Wegener (AWI))
– la signature des gaz à effet de serre CO2/CH4 (les points chauds des zones sub-tropicales), prévue comme une validation forte des modèles du GIEC, n’a jamais pu être observée par les ballons-sondes météo (sinon les trompettes politico-médiatico-écolo l’auraient déjà claironné urbi et orbi…)
– elles ne prennent pas en compte les échanges dynamiques d’air et d’énergie (AMPs, Anticyclones Mobiles Polaires)
– l’effet de serre est « saturé »: toute augmentation de température, quelle qu’en soit la cause, génère une contre-réaction négative : la Terre réagit de manière à contrecarrer l’augmentation de température et elle revient à l’équilibre : il n’y a pas d’effet d’emballement. La rétroaction négative est due à la vapeur d’eau, qui diminue en cas d’augmentation du taux de CO2 (par exemple).
Un cas d’école a été fourni par le courant El Niño en 1998 : cette année de forte activité d’El Niño a été suivie d’une période de brusque refroidissement (-0,3°C) pendant les deux années suivantes (activité de la Niña, courant froid) – Mesures faites par le WMO (World Meteorological Organisation, 2006)
Source : Théorie de l’effet de serre saturé, Ferenc Miskolczi
Cette théorie a été partiellement validée par les mesures des radiosondes et des satellites (TOA)
Donc la théorie du point de non-retour, affirmée par le GIEC, est impossible. Et le réchauffement des années 1990-2000 ne peut en aucun cas avoir pour cause l’augmentation du taux de CO2.
– la relation causale supposée entre le CO2 et la température est démentie par l’analyse fine des carottes de glace : durant les 500 000 dernières années, ce n’est jamais le CO2 qui a fait monter les températures, mais l’accroissement des températures qui a été suivie, avec un retard typique de 800 ans, par l’augmentation du taux de CO2. Pourquoi ce processus naturel aurait-il changé? Parce que telle est la volonté de l’ONU et de l’UNEP ?
Pourquoi le GIEC a-t-il posé le postulat d’une relation causale CO2–> températures ainsi que le postulat du rôle pivot du CO2 dans le processus d’effet de serre (en limitant drastiquement l’influence de la vapeur d’eau)? Dans les sciences de la Nature, on ne construit pas des modèles à partir de postulats non vérifiés par l’observation.
Nous pouvons donc en conclure que le climat évolue essentiellement en fonction d’autres causes et que les modèles climatiques ne prennent pas ces causes en considération pour la bonne raison qu’ils ne les connaissent pas (ou les ignorent sciemment pour ne pas contredire le paradigme du RCA).
Merci pour le partage de tes recherches, mais peut-être ma position t’a-t-elle échappée : je n’ai pas les compétences pour comprendre si il y a RCA ou non. Donc aligner des données en défaveur du RCA, voire du RC si je t’ai bien compris, ne va pas me faire changer d’avis sur mon incompétence 🙂
Etre climato-sceptique n’est ni dangereux, ni irresponsable. C’est plutôt une attitude saine, car il y a une telle propagande politico-écolo-médiatique pour nous convaincre de la réalité et de la dangerosité du RCA, pour nous faire peur et nous culpabiliser, qu’il est bon qu’il y ait des avis contradictoires, basés, non pas sur un dogme ou une opinion toute faite, mais sur des travaux, publications, données d’observation. Si la crosse de hockey de Mann et si ses courbes « en spaghettis » sont fausses, cela remet en question les travaux du GIEC, nous permet de mettre à bas un dogme irrationnel, et de travailler dans la sérénité sur le climat et ses perspectives d’évolution.
Je copie-colle ici une réponse que j’ai dû faire sur un autre forum. Ce que tu relève, aussi bien dans ta réponse faite sur ce blog que par email, est rigoureusement identique aux reproches qui m’ont été faits ailleurs. Je me permets donc de choisir cette solution de facilité.
Tu relèves judicieusement trois choses : l’alarmisme, les dépenses liées au RCA, et le rejet de la méthode scientifique.
Tout d’abord, sur la méthode scientifique, car c’est le point qui me laisse le moins à l’aise dans mes baskets. La rigueur, l’honnêteté, la rationalité font partie des valeurs que je défends aussi bien en politique qu’en science. Je ne saurai donc user du rejet de la recherche scientifique à la légère. Cependant : 1/ Premièrement, à moins de virer complètement climatosceptique, c’est à dire être convaincu par tes (par vos) arguments, je penche toujours, modestement et avec mes moyens, en faveur d’un RCA. Je suis conscient qu’il existe des exemples fameux dans l’histoire de tromperie de masse, sous des arguments méthodiques et analytiques, et que l’union ne fait pas forcément la vérité. Tout le XIXe siècle, une large moitié du XXe font la part belle au racisme scientifique. La cigarette a longtemps été conseilléee par des médecins. Toutefois, sous quel prétexte ne pourrais-je pas conclure que, ceux qui ont tort, ceux qui sont du mauvais côté de la barrière, ce sont les climatosceptiques ? La probité voudrait que je me spécialise dans des disciplines qui m’ouvriraient les portes la connaissance climatologique. Cependant, je n’en ai pas les moyens. Je ne peux que survoler ce domaine. Et, à défaut, parce que le RCA est documenté depuis des décennies et soutenu par la majorité des climatologues de la planète, je choisis de croire à leur analyse. Ce qui est, tu me le concéderas, une position rationnelle de ma part. 2/ Mes observations personnelles tendent à confirmer un RC au moins, ce qui balaye une partie du discours climatosceptique. Voir n’est toutefois pas comprendre (je consacre une partie de mon article à cela), mais un RC me semble être bel et bien à l’oeuvre. 3/ Les dégâts écologiques issus de l’action anthropique sont monstrueux. Pour notre environnement, et par ricochet pour nous aussi. Des actions *doivent* être entreprises. Ainsi, je le pense, ce n’est pas non plus par péché a-scentifique que je me déclare climato-alarmiste. C’est toutefois avec beaucoup d’humilité que je constate ma limite dans le discours ; je n’ai pas les moyens pour m’enfoncer, argumentativement, dans un débat d’expert. Je tiens pour moi les mots de Wittgenstein : quand tu ne sais pas, tais-toi. Et sur les preuves d’un RCA ou non, je ne me prononcerai pas.
Deuxièmement, concernant les dépenses, laisse-moi m’interroger sur la provenance de ce chiffre de 100 millions ; je n’ai jamais rien lu de tel, il vient d’où ? Je veux bien reconnaître que le GIEC coûte. Il coûte le montant du temps dépensé par des scientifiques à établir des réflexions. Il coûte le prix des instruments nécessaires pour effectuer des mesures. Il coûte en somme ce dont on a besoin pour valider (ou non) une thèse scientifique. A mes yeux, c’est de la recherche simple ; aux tiens, je conçois que c’est de l’argent mal dépensé, mais au pire, il devrait être tenu pour de la recherche… fondamentale. Ce qui ne peut être rejeté, surtout sur un sujet aussi important ; accepte que tous les climato-alarmistes ne sont pas seulement des illuminés à la solde de lobbies écologistes très riches (c’est bien connu), ou des sectaires en mal de recherches. Certains sont sincères ; et ces gens-là, il faut les financer. Ca coûte. On pourrait débattre sur toutes les dépenses inutiles, faites à travers les âges et les pays : on ne s’en sortirait jamais. Je ne tiens pas, en l’espèce, les recherches du GIEC pour inutiles. Car dans tous les cas, elles auront amené une compréhension moins imprécise du climat.
Enfin, troisième point qui me servira de conclusion : l’alarmisme. Tu n’hésites pas à accoler le terme « dictature », que je trouve excessif. Est-on en dictature parce que les USA et l’Europe panique au sujet du terrorisme ces derniers jours (euh, ces dernières années) ? Est-on en dictature parce que la grippe porcine a déclenché des réponses démesurées de la part des Etats ? Non. Mais il est vrai que les Etats, pour des raisons que je n’aborderai pas ici, sur-réagissent de plus en plus. Mais quel est le résultat de la panique autour du terrorisme ? La xénophobie, la vente d’armes, la tension internationale, la privation de libertés. Pour la grippe porcine ? L’engraissement des compagnies pharmaceutiques et des pertes sèches économiques. En ce qui concerne le climato-alarmisme… c’est tout bénéf : discussion et action autour des énergies alternatives, réflexion sur le mode de consommation, discussions internationales sur les modes de productions, sur la distribution des ressources écologiques, etc. Le débat écologique EST possible ; on n’a jamais autant parlé d’écologie que depuis 5 ans. Merci qui ? Merci la crosse de hockey ! Et encore, dans les faits, c’est surtout le rapport Stern – et la question du coût économique provoqué par le RCA – qui a permis une telle évolution. Les mesures prises pour diminuer la pollution industrielle ? Tout bénéf pour le citoyen. Les mesures pour diversifier les approvisionnement énergétiques ? Tout bénéf pour le citoyen. Les mesures pour augmenter les offres de transport public ? Tout bénéf pour le citoyen. Je ne saurais énumérer le nombre d’actions entreprises pour des motifs écolos, mais qui sont seulement des effets de bords de la panique liée au RCA.
A mon niveau, au niveau de n’importe quel citoyen, je ne vois pas pourquoi je soutiendrai les climatosceptiques. Et au niveau des scientifiques, pour les raisons rappelées en préambule, je trouve irresponsable de poursuivre *publiquement* ces recherches. La science doit se nourrir de débat, mais elle ne médiatise pas – loin s’en faut – toute ses recherche. Etre climatosceptique, à l’échelle de la société, est dangereux et irresponsable.
Merci pour ton message qui m’aura permis de préciser certains points.
Très bon article !
Merci ! J’aurais pensé que l’aspect a-scientifique de ma démarche ne t’aurais pas plus. Mais l’aspect pragmatique lui a dû te convaincre 🙂