Parmi les grands mythes modernes, celui du zombie fait partie des plus riches : solitude, lutte pour la survie, consumérisme, écologie, humanisme, médias, la liste est longue. Le propre des grandes idées, c’est d’être si profondes qu’elles collent aux problématiques de chaque époque. Night of the dead , Dawn of the dead et Day of the dead , le tryptique du maître Romero, peut ainsi se revisiter à peu près à chaque décennie. La preuve ? Des petits enfants de Romero ne cessent de voir le jour depuis 40 ans, parfois réussis et parfois moins, mais toujours s’abreuvant à cette source mythologique inépuisable.
Romero n’a jamais été un théoricien du cinéma. Jamais eu la carrure, il n’a jamais totalement maîtrisé les astuces du montage, du raccord, du langage.
Je l’accorde cependant, la lumière, la couleur, le cadrage sont d’une grande maturité. Mais en dehors de cela… au secours ! Roméro n’arrive plus à poser une critique. C’est enfantin, c’est cousu du fil blanc, on n’accroche pas une seule seconde à ce scénario écrit avec des moufles : qu’est-ce que c’est que ces 30 minutes de préambule, avec ces militaires sortis de nul part ? Quel est le lien avec l’île ? C’est quoi cette construction branquebalante ? Ils sont où… les zombies, transformés en personnages secondaires, voire tertiaires ?
Romero est terminé. Il a eu le génie de lancer au cinéma le genre zombie. Mais quand on le compare à ce qui se fait aujourd’hui, par des jeunes inventifs (28 jours plus tard, the walking dead, aussi bien en BD qu’en série télé), on ne peut qu’être nostalgique du génie désormais sentant la mort de Romero.