C’est au milieu des souris qui dévorrent les miettes de pain rassi que j’ai eu la mauvaise idée de laisser traîner, et quelques fourmis qui parcourent l’écran comme de mauvais pixels, qu’une vague de nostalgie me prends. Les chiens de garde aboient au dehors, seule la pluie les interrompt. Quelques cafards se rappellent à mon bon souvenir de temps à autre, et mes habits séchés au soleil sentent la lessive bon marché. Est-ce qu’il s’agit là de lignes de plaintes, que je terminerai par un @SwissConfederation ? C’est en fait tout le contraire. Mes réflexions, mes voyages, mes discussion, et mes intuitions me poussaient à le faire. Recommencer à zéro, pour plus d’humilité. Restreindre mon train de vie, qui n’avait rien d’exhubérant, mais que je ressentais malgré tout comme de l’opulance. Travailler dans un nouveau combat perdu d’avance, non parce que je pense pouvoir le gagner, mais parce que si ne mène pas la lutte de toutes mes forces, la honte recouvrera mes derniers instants de lucidités. Expérimenter enfin l’Afrique, elle qui m’a tant donné, et à qui je ne pourrai jamais rembourser ma dette.
Le monde est vaste, et notre crasse méconnaissance de son fonctionnement ne cesse de me frapper. Plus je cherche à le comprendre, plus sa paradoxalité m’effroie. Certains hommes sont capable de vendre des défense d’éléphants, sachant les risques qu’ils encourent, reconnaissant l’immoralité de leurs actes, mais vous écrivent en citant des versets bibliques et vous rappelant à l’ordre si vous n’êtes pas allé à l’église le dimanche. D’autres défendront avec passion la bible, tout en attaquant avec véhémence tout ce qu’ils identifient comme étant issu du colonialisme. Ils continueront à mettre de l’huile et du sel le crâne déterré de leurs ancêtres, avant d’aller discuter avec leur prêtre. Tout cela sans ressentir la moindre la contradiction.
Je ne suis qu’au début d’un périple consciemment choisi. Parce que la vie telle que je l’expérimente est plus intéressante lorsqu’elle se fait blessante et enthousiasmante à la fois, les plateaux ne m’ont jamais beaucoup interressés. Si l’on ne monte ni descend, on ne cherche pas à aspirer son oxygène, seule preuve que l’on est encore en vie. Chacun d’entre-nous cherche ses propres raisons d’exister, la mienne a toujours consister à respirer.
Je comble mes poumons de nutriments, actuellement.