Ouvrons le rideau de fumée : fumer dans les lieux publics
Sous l’impulsion d’Yves Bur (UMP), le parlement français aurait pu décider de se doter d’une législation plus précise encore que la loi Evin, vieille de 15 ans mais pourtant déjà suffisante pour interdire la fumée dans les lieux publics. Cette dernière est en effet peu respectée; une nouvelle « loi Bur », qui aurait très vraisemblablement été soutenue par le parti socialiste français, prévoyait en termes lapidaires que
Il est interdit de fumer dans tous les lieux fermés et couverts qui accueillent du public ou qui constituent un lieu de travail, ainsi que dans l’enceinte des établissements d’enseignement et d’éducation
L’UMP, sous l’impulsion de ses idéaux libertaires, mais peut-être aussi sous la pression des lobbies du tabac, n’a pas voulu inscrire cette loi à l’ordre du jour; impossible donc de la voter. Il n’empêche que la gestation d’une telle loi est démarrée, et que l’application stricte de la loi Evin ou l’approbation d’une nouvelle loi Bur n’est qu’une question de temps. Au vu des sondages qui montrent régulièrement un fort soutient parmi la population de l’interdiction, on voit difficilement comment la société française pourrait faire l’économie d’un tel débat au parlement, et l’avorter après discussion. Suivant l’Irlande, l’Italie et la Suède, l’Hexagone serait dès lors le quatrième pays européen à se doter d’une législation « liberticide », a-t-on entendu; dire qu’hier l’Europe riait de « l’extrémisme » new-yorkais. Cette inconsistance par rapport à l’allié étasunien devient une habitude, sur notre continent.
J’avais déjà prévu de me pencher sur l’aspect libertaire de la cigarette, dans un (intéressant mais mal écrit) précédent billet. En effet, je suis assez étonné en général par la tournure que la discussion prend lorsqu’on aborde le sujet de la cigarette : focalisation sur la liberté. Ah, vraiment ? On en est encore là ? La clope, synonyme de liberté, comme les vieilles oldsmobiles dans les années 60 ? Et pourquoi pas les 4×4, aujourd’hui ? Il faut vraiment être accro à la nicotine pour taxer de liberticides des lois qui nous rendraient une certaine liberté; en effet, il y a au moins trois raisons, à mon sens sont primordiales, qui valident une interdiction rassemblant de plus en plus de partisans sous sa bannière en Occident.
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